Pourquoi lutter ensemble quand on peut faire grève séparément ?

Pourquoi lutter ensemble quand on peut faire grève séparément ?

Les conducteurs de métro et RER de la zone RATP ont déposé un préavis de grève pour lundi 3 juin.

Le même jour, les salariés de la banque anglaise Barclays Bank qui manifestent contre le plan social de la banque en France et les licenciements mais sans aucune jonction avec les précédents. Quel rapport entre les problèmes du public et ceux du privé ? Aucun bien entendu.

Mais les salariés du public entre eux ne se relient pas davantage. En même temps ou dans la même période, sans aucune liaison ni aucune tentative de jonction, grèves dans les transports publics de bus de Marseille, de Valenciennes, de Toulouse et Dijon. Aucune liaison entre ces différents mouvements : ce ne sont pas les mêmes villes, pas les mêmes syndicats…

Les territoriaux de Rouen, eux, seront en grève le 6 juin contre huit fins de contrats.

La SNCF pour sa part envisage une grève le 13 juin contre la réforme ferroviaire.

Toujours aucune liaison avec les mouvements cités précédemment…
Le 27 mai les salariés de PSA Aulnay arrêtaient leur grève en même temps que ceux de Poclain (Verberie) mais cela n’avait rien à voir car ils ne l’avaient pas fait ensemble ni d’ailleurs avec d’autres salariés de PSA pourtant licenciés eux aussi. Il faut dire que ceux de Rennes ou de Poissy n’allaient pas faire grève comme Aulnay pour « la C3 à Aulnay » ou « non à la fermeture d’Aulnay » alors que la grève d’Aulnay ne mettait jamais comme banderole « non aux licenciements à PSA ».

Aucune liaison non plus entre les entreprises frappées au même moment par les licenciements ou suppressions d’emplois : non seulement PSA mais Renault ! Et aussi Sanofi, Pilpa, Viveo, IBM, Barclays, Spanghero, Trion Worlds, Cofpa-Albany, TRW, Goodyear, Multitec, BlackBerry, RapidShare, Fog, Cobral, Motorola, Glob, Pim, La Floridienne, Meister, Ugivis, Métaltemple, Goss, Freescale, Fralib, IBM, Doux, Oxxo, UDEVE, MPO, Alcaud, Samro, Faurecia, ArcelorMittal, Panasonic et bien d’autres…

Jamais, au grand jamais, les centrales n’ont souhaité que ces luttes convergent.

Le seul qui fait un lien, c’est Lepaon qui déclare que EDF et SNCF sont ensemble menacés de privatisation et propose de lutter … séparément puisque pas d’appel le 13 juin à EDF !!!

Quant à la liaison avec les salariés européens, pas davantage de tentatives : Portugal en grève générale le 27 juin, pays basque espagnol le 30 mai, Italie le 18 mai, l’Education nationale espagnole le 9 mai. Par exemple, le 1er juin, on avait défilé en Allemagne, au Portugal et en Espagne mais pas en France. Les centrales syndicales françaises se croient-elles dans une situation trop particulière pour mêler leurs efforts à ceux des autres salariés ?

Sans parler de la grève générale de Nouvelle Calédonie contre la vie chère qui s’est terminée le 24 mai et dont on ne nous a pas dit un mot dans la métropole coloniale, la France. Ou encore celle de Mayotte le 28 mai dont nous n’avons pas entendu plus parler. Les anciens esclaves coloniaux ne doivent pas bouger !

Du côté patronal et gouvernementale la division des salariés bat son plein. Visitant Renault Flins avec le PDG Ghosn, le ministre Montebourg a déclaré :

« Contrairement à une autre entreprise qui a fermé des sites, qui a proposé des licenciements et mis des gens à Pôle Emploi, je suis heureux que des entreprises décident de ne pas licencier et de ne pas fermer de sites. C’est le cas de Renault. »

Mais Ghosn n’avait pas renoncé à ses 8250 suppressions d’emplois !
Et les syndicats n’ont recherché aucune liaison entre les deux luttes !
Il ne faut pas chercher à faire donner du lait à un bouc ! Les centrales syndicales ne nous donneront jamais autre chose.

Quand elles s’unissent comme pour les retraites en 2010 c’est pour un enterrement de première classe des retraites !

La lutte d’ensemble sera dirigée par des comités de salariés !