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Grèce : l’Aube Dorée, mouvement fasciste poursuit son offensive (sans réaction de l’Etat bourgeois) en assassinant un sympathisant d’extrême gauche

vendredi 20 septembre 2013

Après de nombreux assassinats de travailleurs immigrés qui l’ont fait connaitre, le mouvement fasciste L’Aube Dorée a tué un sympathisant d’extrême gauche.

Des heurts ont éclaté mercredi soir entre la police et des manifestants, dans plusieurs villes grecques, après le meurtre d’un rappeur antifasciste, tué par un militant néonazi présumé.

L’assassinat de Pavlos Fyssas, un musicien et militant antifasciste âgé de 34 ans, tué dans la nuit de mardi à mercredi par un homme identifié, selon la police, comme étant un membre présumé du parti néonazi Aube dorée, a ravivé les tensions en Grèce.

Le chanteur de 34 ans a été poignardé par Yorgos Roupakias, 45 ans, qui a reconnu les faits et a confirmé son appartenance au parti néo-nazi Aube dorée. Yorgos Roupakias a téléphoné à sa femme après l’attaque pour lui demander de jeter tous les éléments permettant de le lier au parti d’extrême droite, mais la police a trouvé sur place des documents de propagande du parti ainsi qu’une matraque et un pistolet électrique taser, une arme interdite en Grèce.

Chanteur de hip-hop de 34 ans, Pavlos Fryssas, militant antifasciste et sympathisant d’un petit mouvement d’extrême gauche, Antarsya, rappeur grec, a été tué mercredi par un membre du parti néonazi Aube dorée.

Les faits sont intervenus peu après 23 heures, mardi soir. Pavlos Fyssas, sa compagne et plusieurs amis regardaient la fin du match PSG-Olympiakos dans un café de Kératsini, une banlieue populaire à l’ouest d’Athènes, lorsqu’une altercation a éclaté avec un autre groupe de jeunes, identifiés par des témoins comme appartenant à la section locale d’Aube dorée. Pavlos Fyssas et ses amis ont alors décidé de quitter le café mais sont tombés sur une bande d’une trentaine de personnes visiblement appelées en renfort et qui les ont poursuivis en les insultant.

L’auteur des coups de couteau serait arrivé ensuite en voiture et aurait directement poignardé le rappeur. Touché au ventre et près du coeur, Pavlos Fyssas est décédé avant d’arriver à l’hôpital, mais il a eu le temps, avant de perdre conscience, de désigner son agresseur à la police. L’homme a été immédiatement interpellé et a reconnu sans complexe, lors de son interrogatoire, appartenir à Aube dorée. Ce meurtre intervient une semaine après l’agression contre des colleurs d’affiches communistes à Pérama, dans la banlieue d’Athènes.

Le porte-parole du parti, Ilias Kasidiaris, s’est élevé contre les perquisitions de plusieurs de ses locaux par la police, mercredi. Il a démenti toute implication directe du parti et a menacé d’attaquer en justice toute personne affirmant le contraire.

Cette tactique d’intimidation est habituelle pour ces néo-nazis entrés au Parlement avec 18 députés après avoir emporté 6,97 % des voix aux élections législatives de juin 2012. Avant la crise, le parti n’obtenait que des scores anecdotiques. Avec l’aggravation de la situation économique – 27 % de la population active est au chômage –, son discours populiste et raciste à l’encontre des immigrés, accusés de voler le travail des Grecs, a séduit les couches les plus vulnérables. Les attaques racistes se multiplient, au point que le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, a publié, le 16 avril, un rapport alarmant dénonçant "l’implication restée impunie de membres ou sympathisants d’Aube dorée dans des cas d’agressions racistes".

Cette chasse à l’immigré, orchestrée de manière efficace par Aube dorée à travers de pseudo-comités de défense de quartier, remonte à 2009 et coïncide avec la campagne des élections municipales qui a permis au chef du parti, Nikos Michaloliakos, d’entrer au conseil municipal d’Athènes en 2010. Son premier geste dans l’enceinte du conseil : un salut nazi.

Le meurtre du musicien a provoqué une émotion considérable dans le pays. Des milliers de personnes ont manifesté contre les néo-nazis jeudi soir dans une banlieue populaire de l’ouest d’Athènes, près du quartier où Pavlos Fyssas a été tué. La veille, des manifestations avaient dégénéré entre militants d’extrême gauche et policiers. Des actions pour protester contre ce meurtre étaient prévues dans plusieurs capitales européennes.

Un défilé d’au moins 5 000 personnes a parcouru le quartier de Kératsini, théâtre du drame, au rythme du slogan, qui remonte à la chute de la dictature en 1974 : "Le peuple n’oublie pas, les fascistes, il les pend." Toute la sphère grecque de l’antifascisme et de l’antiracisme était présente, mais aussi de simples citoyens, tous âges confondus, venus exprimer leur soutien à la famille de la victime. Des affrontements entre la police et les éléments les plus durs du mouvement antifasciste ont duré une bonne partie de la nuit.

Ce mercredi soir, en Grèce, plusieurs manifestations ont dégénéré en affrontements. Dans une banlieue d’Athènes, la police a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser un groupe de manifestants qui lançaient des pierres et des morceaux de bois sur les forces de l’ordre, selon la même source.

À Salonique, la deuxième ville du pays, deux manifestations antifascistes réunissant environ 6 000 personnes ont été émaillées d’affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui s’en prenaient à des vitrines.

Des heurts ont également été signalés à Patras, dans l’ouest du pays, où le centre-ville a été bouclé.

Messages

  • En Grèce, les mobilisations antifascistes continuent après l’assassinat, la semaine dernière, de Pavlos Fyssas, chanteur de hip-hop proche de l’extrême-gauche, par un membre du parti néonazi Aube dorée. Ce mercredi après-midi une manifestation est prévue à Athènes. L’affaire a provoqué un électrochoc dans la société grecque, qui pousse le gouvernement à affronter le problème des relations étroites entre les néonazis et une partie de l’appareil sécuritaire.

    Une situation qui peut expliquer plusieurs phénomènes, notamment la collusion, souvent observée dans les manifestations, entre des provocateurs en civil et des policiers, mais aussi les violences fréquentes dans les commissariats à l’égard des milieux gauchistes et anarchistes. Et, ces deux dernières années surtout, le non-traitement des plaintes des victimes des agressions xénophobes.

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