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Comment comprendre ce qui se passe au Kenya et en Somalie

jeudi 26 septembre 2013

Il faut revoir La chute du faucon noir, le film de Ridley Scott, pour comprendre et mesurer qui sont les shebabs qui ont mené l’attaque sanglante de Nairobi.

La chute du faucon noir, le moment où les Américains, malgré leur puissance de feu, leur armée, leurs moyens logistiques, comprennent que la Somalie est un bourbier dont on ne ressort pas. C’était il y a 20 ans. Bill Clinton tente de limiter l’effondrement de l’État somalien et la montée des milices islamistes. L’opération "Restore Hope" doit redonner l’espoir aux populations qui fuient les combats, souvent pour trouver refuge au Kenya où le plus grand camp de réfugiés au monde va finir par être créé. L’opération sera un fiasco grandeur nature.

Assaillis de toute part, les forces de l’Onu et le contingent américain vont mordre la poussière en octobre 1993, lors de la bataille de Mogadiscio et l’appui des hélicoptères, les Black Hawk, n’y changera rien. La chute du faucon noir rend parfaitement le chaos dans lequel la Somalie s’est enfoncée. La fureur de ces combattants qui ne craignent ni la mort ni les balles, souvent drogués, aussi indisciplinés que terrifiants au combats. Les ruelles de Mogadiscio d’où surgissent de partout des combattants, enrôlés ou improvisés, prêts à montrer qu’ils sont les plus braves des braves. Et ces gosses de 10 ans armés eux aussi, qui aujourd’hui sont les shebabs, la jeunesse islamique, enfants du chaos devenus chefs de guerre sur le modèle de leurs grands frères.

Au fil des années, les shebabs sont montés en puissance, prenant même le contrôle de la capitale Mogadiscio pour installer un État islamique basé sur la charia, comme les talibans à Kaboul. Les trafics d’armes, de drogue, la piraterie, le commerce d’otages alimentent ces djihadistes et la contagion menace les pays voisins, à commencer par le Kenya. Après l’échec de "Restore Hope", les États-Unis ont retiré leurs soldats. Les casques bleus venus les remplacer vont perdre plus de 150 hommes. Une mission africaine de 800 hommes, l’AMISOM, prenant la suite de l’Oncle Sam… Peu à peu, un embryon d’état se reconstitue. Les shebabs sont chassés de Mogadiscio. Ils se replient sur leurs bases du sud de la Somalie.

Il y a deux ans, le Kenya, en coordination avec l’armée régulière somalienne, monte en Somalie pour prendre les shebabs en étau. En venant frapper dans la capitale, Nairobi, c’est leur ennemi que les islamistes viennent toucher au cœur. Avec un seul objectif. Tuer le plus de personnes possible, terroriser pour que le gouvernement kenyan abandonne la partie et retire ses troupes. Tout comme Bill Clinton l’avait fait il y a 20 ans…

Olivier Ravanello

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