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France : Les syndicats utilisent les manifestations du 1er mai pour protéger le gouvernement de Hollande

samedi 3 mai 2014

France : Les syndicats utilisent les manifestations du 1er mai pour protéger le gouvernement de Hollande

Par Antoine Lerougetel

Une coalition de quatre confédérations syndicales, soutenue par les alliés de pseudo-gauche du Parti socialiste (PS) au pouvoir, organise des manifestations du 1er mai partout en France jeudi, dans le but de détourner la colère populaire qui enfle contre la politique d’austérité du PS.

La déclaration commune pour la manifestation de Paris a été faite par les sections de la région parisienne de la CGT (Confédération générale du travail) conduite par le Parti communiste (PCF) stalinien, la FSU (Fédération syndicale unitaire), syndicat majoritaire de l’éducation, FO (Force ouvrière), et Solidaires. Ils ont, avec cynisme, critiqué le Medef, principale association patronale, avec lequel ils sont en fait en train de négocier les coupes du PS. Ils prétendent faussement faire pression sur le gouvernement PS pour que celui-ci adopte une politique favorable aux travailleurs et sèment l’illusion que « notre mobilisation peut tout changer. »

L’affirmation des syndicats que la politique du PS est dictée par de l’« autisme politique » est un mensonge éhonté. Le PS qui est, depuis sa fondation, un parti bourgeois appliquant ouvertement une politique anti-ouvrière depuis le « tournant de l’austérité » du Président François Mitterrand en 1983, sait exactement ce qu’il fait. Il attaque la classe ouvrière dans le pays et mène des guerres impérialistes à l’étranger.

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) essaie de glorifier le rôle des syndicats, les félicitant pour leur unité : « En région parisienne, pour le 1er Mai, FO appelle à manifester aux côtés de la CGT, de la FSU et de Solidaires pour la première fois depuis 2002. » Il fait aussi l’éloge des syndicats jaunes alliés au PS, telle la CFDT (Confédération française démocratique du travail) pour vouloir « se rassembl[er] de leurs côtés… Cela traduit sans aucun doute une profonde aspiration à l’unité pour combattre. »

Que de mensonges creux ! C’est faux, cela exprime en fait le désir profond de la bureaucratie syndicale et de ses partisans de la pseudo-gauche, tel le NPA, de négocier les coupes du PS et de continuer à étouffer toute lutte indépendante des travailleurs contre le PS et contre le capitalisme. Ce sont ces forces de la pseudo-gauche qui sont le principal obstacle à une telle lutte. Elles promeuvent l’idée fausse et pessimiste que leurs manifestations inoffensives et leur alignement sur le PS représentent l’unique forme possible de politique de gauche.

C’est cette politique petite-bourgeoise pourrie qui permet au Front national (FN) néo-fasciste de se présenter comme l’unique parti d’opposition en France et d’accroître son soutien.

De même, le groupe de pseudo-gauche Lutte ouvrière (LO) appelle les travailleurs à manifester pour faire pression sur les syndicats afin qu’ils luttent : « Une forte participation des travailleurs à ces journées ...C’est la seule chose qui peut amener les dirigeants syndicaux à faire d’autres propositions d’action, la seule surtout qui peut faire reculer le gouvernement. »

C’est purement et simplement absurde. Non seulement le gouvernement n’a aucune intention de reculer, mais la bureaucratie syndicale est activement engagée à planifier et négocier la politique d’austérité aux côtés du PS. Ils n’ont pas l’intention de faire « reculer » le gouvernement, mais plutôt d’aider le PS à mener à bien ses attaques en dépit de la vaste opposition de la classe ouvrière. Le Pacte de responsabilité du PS, avec son cadeau fiscal de 35 milliards d’euros pour les patrons et 50 milliards d’euros de réductions des dépenses, a été signé par les syndicats et les patrons le 5 mars. La CGT et FO ont refusé de signer mais ont clairement laissé entendre qu’ils ne s’y opposaient pas. Tandis que le pacte était en cours de négociation, le dirigeant de la CGT Thierry Lepaon promettait que son organisation mobiliserait non pas « contre le Pacte de responsabilité, mais sur les salaires, les emplois et le financement de la sécurité sociale. »

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