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La deuxième grève générale en six mois dans l’Argentine en faillite

dimanche 31 août 2014

La deuxième grève générale en six mois dans l’Argentine en faillite

Pas de trains ni de vols domestiques : l’Argentine vivait jeudi au ralenti pour sa deuxième grève générale en six mois, à l’appel de trois syndicats, pour réclamer de meilleurs salaires, alors que le pays, en récession, a été déclaré en défaut de paiement partiel. Les syndicats appellent les employés des transports et des banques à se mobiliser pour les salaires alors que le pays est en défaut de paiement.
L’Argentine connaîtra jeudi sa deuxième grève générale depuis le début de l’année, à l’appel de trois syndicats, pour réclamer des hausses de salaires, alors que le pays, en récession, a été déclaré en défaut de paiement partiel par les agences de notation.
Cheminots, chauffeurs de poids lourds et travailleurs des banques et des ports sont parmi les principales professsions appelées à cesser le travail, à l’appel des syndicats CTA, Celeste y Blanca et d’une partie du syndicat CGT. Les conducteurs d’autobus ont quant à eux refusé de se joindre au mouvement, contrairement à la première grève générale, le 10 avril, qui avait vidé les rues, les bureaux et les écoles.
Parmi les revendications de ce nouveau mouvement, la baisse de la taxation sur les salaires et la hausse des aides familiales. Il survient alors que l’économie argentine est en récession, avec une inflation annuelle supérieure à 30% et une situation financière délicate.
Le pays a en effet été déclaré en défaut de paiement partiel par les agences de notation, après le blocage à New York d’une échéance de sa dette, de 539 millions de dollars. Le juge américain Thomas Griesa empêche Buenos Aires de rembourser sa dette tant que l’Argentine n’aura pas appliqué le jugement qui l’oblige à verser 1,3 milliard de dollars aux fonds « vautours », détenteurs de moins d’un pour cent de la dette.
L’Argentine compte 11 millions de salariés enregistrés, dont 40% sont syndiqués, tandis que le nombre de travailleurs au noir est estimé à 4 millions, pour un taux de chômage officiel à 7,5%.

Messages

  • Un grand pays, l’Argentine, est depuis hier matin en situation de défaut de paiement.

    Elle refuse de rembourser une dette d’1,33 milliard de dollars à deux de ses créanciers, des "fonds vautours", c’est-à-dire des sociétés qui rachètent des dettes à un prix très inférieur à leur valeur réelle et récupèrent l’intégralité des sommes dues, empochant au passage une énorme plus value.

    Le début de l’histoire remonte à 2001, quand l’Argentine avait été déclarée en faillite. A la suite de quoi l’État argentin, alors dans l’impossibilité de rembourser, a réussi à renégocier 93% de sa dette, ses créanciers acceptant une décote de 65% de sa valeur ainsi qu’un rééchelonnement des versements.

    Les hedge funds NML Capital et Aurelius Capital Management, les principaux possesseurs des 7% restants, ont refusé de renégocier et cherchent depuis par toutes les voies possibles à récupérer l’intégralité de la somme empruntée.

    L’Argentine avait placé de grands espoirs dans un recours devant la cours suprême des États-Unis, mais celle-ci n’a même pas accepté de s’en saisir.

    Comme aucune solution n’a été trouvée avant le 31 juillet, l’État argentin devait verser la somme demandée, au risque de se retrouver en défaut de paiement, comme c’est le cas depuis hier matin. Cela risque d’être lourd de conséquence pour son avenir, et pour l’économie de la zone sud-américaine.

  • Le Brésil, septième économie mondiale, est officiellement entré en récession. Il s’agit d’une douche froide pour la présidente Dilma Rousseff dont la réélection en octobre est déjà menacée.

    Selon les données officielles publiées vendredi 29 août, le produit intérieur brut (PIB) du géant émergent d’Amérique latine a reculé de 0,6 % au deuxième trimestre par rapport au premier. L’institut brésilien de géographie et des statistiques (IBGE) a aussi revu en baisse la performance du premier trimestre, de +0,2 % à -0,2 %.

    La première économie du continent vient ainsi d’enregistrer deux trimestres consécutifs de recul, synonymes de récession. L’IBGE attribue notamment ce phénomène à la grande quantité de jours fériés décrétés pendant la Coupe du monde de football (qui s’est déroulée entre le 12 juin au 13 juillet) mais aussi à la crise de la production industrielle.

    Dans un contexte atone de consommation des ménages (+0,3%), l’activité industrielle du Brésil a en effet reculé de 1,5 % au deuxième trimestre, tandis que celle lié au commerce chutait de 2,2 % et celle des services de 0,5 %. Les taux d’intérêts élevés et les incertitudes sur le résultat des élections ont accentué la baisse des investissements (-5,3%). L’inflation a de son côté atteint 6,5 % sur 12 mois en juillet, soit le plafond fixé par le gouvernement.

    Le ministre de l’économie du Brésil, Guido Mantega a reconnu que ces chiffres étaient « inférieurs aux attentes » et que le gouvernement allait revoir à la baisse ses prévisions...

  • Des affrontements ont eu lieu dans une manifestation syndicale à Buenos Aires : voir ici

    D’autre part, un manifestant a "disparu" lors d’une répression policière d’une manifestation indienne mapuche à Cushamen en Patagonie !!!

    Plusieurs témoins assurent l’avoir vu pour la dernière fois le 1er août, lorsque les forces de l’ordre ont chargé violemment les manifestants, interpellant le jeune homme et l’embarquant dans une camionnette. La ministre de la sécurité, Patricia Bullrich, et le juge chargé de l’enquête, Guido Otranto, assurent, eux, qu’« aucun indice ne prouve » que la gendarmerie soit en cause.

    Cette déclaration indique surtout que le gouvernement a ordonné la répression violente !

  • Covid est un nouveau crime !

    Sous les effets conjugués de la profonde crise économique qui secoue l’Argentine depuis trois ans et de la pandémie, la pauvreté touche désormais 42% de ses 45 millions d’habitants. Environ 40% de la population vit de l’économie informelle et l’inflation chronique (36% en 2020) rend l’accès à la nourriture impossible pour beaucoup.

    Les enfants sont particulièrement touchés. Selon Le Monde, près de six Argentins sur dix de moins de 14 ans ne voient pas tous leurs besoins de base couverts. Après deux années de récession, la population fait désormais face aux conséquences d’une contraction brutale de 9,9% de l’économie.

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