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Dans le Figaro : La SNCF prête à écorner le statut des cheminots

samedi 14 mars 2015

Avertisssement : ce qui suit n’est nullement notre point de vue mais la simple citation d’articles du journal bourgeois Le Figaro qui se félicite bien entendu de la politique anti-sociale du PDG de la SNCF...

Voilà l’image que la direction entend donner des cheminots en prétendant que ceux-ci devraient devenir tous productifs (!) :

La SNCF prête à écorner le statut des cheminots

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, veut lancer des négociations avec les organisations syndicales pour dénoncer les accords internes qui régissent l’avancement automatique des rémunérations des cheminots.

Guillaume Pepy a pris des gants pour dégoupiller une grenade dans l’interview qu’il a donnée jeudi au Figaro. Interrogé sur la manière de neutraliser l’alourdissement chronique de la masse salariale de l’établissement public (1,3 milliard d’euros de hausse en 10 ans) en dépit des réductions d’effectifs - 25.000 personnes en moins sur la même période -, le président de la SNCF a déclaré : « Quand l’inflation est proche de zéro, la dynamique de la masse salariale doit être revue. » En clair, il veut revenir sur l’avancement automatique des rémunérations des cheminots, dont le « traitement », comme dans l’ensemble du secteur public, s’accroît au fil des ans selon l’ancienneté.

Globalement, ce que le jargon de la fonction publique appelle le « GVT » (pour glissement, vieillesse, technicité) s’est accru de 1,9 milliard en dix ans à la SNCF (soit + 1,5% par an). Guillaume Pepy présentera au conseil d’administration en décembre des « propositions en ce sens ». Traduction ? Le président de la SNCF veut lancer des négociations avec les organisations syndicales pour dénoncer les accords internes qui régissent cet avancement mécanique. Et il proposera plusieurs scénarios.

Guillaume Pepy sait que le sujet est ultrasensible car, comme le souligne un cadre, « iI ne peut pas y avoir de nouveau pacte social à la SNCF sans grabuge et sans rapport de forces ».Gilbert Garrel, le secrétaire général de la CGT-cheminots, le confirme auFigaro : « Pepy va créer l’unité syndicale contre lui. Il ne respecte pas les engagements pris lors de la réforme de retraite des cheminots, ni le dialogue social sur les salaires. » Les syndicats craignent que le budget 2015, dévoilé mi-décembre, taille un peu plus dans les effectifs. « Nous avons connu une certaine stabilité ces cinq dernières années, mais, cette fois, nous nous attendons à un point de rupture », remarque Roger Dillenseger, de l’Unsa. À la tête de l’entreprise publique, on juge que la transformation est vitale et qu’il faut accélérer. « On veut faire partie de la “classe France Telecom” et pas “SNCM” », résume un dirigeant.

Le groupe SNCF se met au régime pour améliorer sa productivité

Près de 2000 agents de la SNCF seront concernés en 2015 par des suppressions de postes.

Le budget 2015 du groupe SNCF prévoit de tailler dans le vif. Environ 1600 postes devraient être supprimés au sein de la structure qui tient lieu de holding dans le groupe SNCF né de la réforme ferroviaire, réunissant SNCF et RFF, et dans l’établissement public SNCF Mobilités où sont désormais logées les activités de l’opérateur de transport. Ces coupes portent sur des postes administratifs, commerciaux, des contrôleurs et des agents affectés à la maintenance des trains. Un budget d’austérité, s’exclament les syndicats.

« Ce calcul porte sur le budget de l’année complète, ce qui signifie que le nombre d’agents concernés par ces suppressions pourrait s’élever au total à 2200 personnes », précise Roger Dillenseger, le représentant de l’Unsa-ferroviaire. Ces annonces ont été présentées mercredi aux organisations syndicales lors d’un comité central d’entreprise d’abord prévu en décembre et finalement repoussé. Elles seront validées jeudi par le conseil d’administration.

Cette ponction semble relative eu égard à la taille du groupe : 243.000 personnes dont 155.000 au sein de l’établissement public SNCF qui abrite la quasi-totalité des personnels bénéficiant du statut de cheminot.

Ces suppressions de postes seront par ailleurs compensées par des recrutements importants en 2015. Le nombre d’embauches prévues n’a toutefois pas été évoqué lors du CCE. Seules 500 créations de postes au sein de SNCF Réseau (ex-RFF) ont été officialisées. Un volume très insuffisant selon l’Unsa. « Nous estimons que les besoins sont bien supérieurs, explique Thierry Marty de l’Unsa-ferroviaire. Les chantiers de régénération des infrastructures sont très importants, notamment en Île-de-France. Par ailleurs, la mise en œuvre du Grand Paris va démarrer en 2017. Il faut former ces personnels aujourd’hui. Si nous ne recrutons pas davantage, des arbitrages douloureux devront être faits. Certains chantiers seront reportés. »

Mais pour le président du groupe SNCF, l’urgence consiste à réduire les charges et les coûts salariaux. Le groupe s’est engagé à se désendetter alors que 40 milliards sont accumulés dans un stock de dette. Guillaume Pepy est conscient que la masse salariale doit être réduite. Un rapport commandé par la direction soulignait que malgré la diminution des effectifs de 25.000 postes en dix ans, la masse salariale avait continué à s’alourdir de 1,3 milliard d’euros au cours de la même période.

Le président de la SNCF avait expliqué au Figaro que lorsque l’inflation était proche de zéro, « la dynamique de la masse salariale devait être revue ». Mais pas question de toucher à l’avancement de carrière et de salaire lié au statut de cheminot sous peine d’incendie social. Les syndicats redoutent un gel des salaires en 2015. Ils craignent de ne pas percevoir la prime annuelle habituellement versée lorsque le résultat du groupe est positif, ce qui devrait être le cas au titre de l’année 2014.

Guillaume Pepy : « La SNCF doit remettre à plat son organisation du travail »

Le président de l’entreprise publique est décidé à réduire les coûts afin de faire baisser les tarifs du train.

Guillaume Pepy entend faire baisser les prix du train et veut pour cela « réduire les coûts ». Invité dimanche du « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro », le président de la SNCF a déclaré se préparer à faire des propositions pour diminuer la dépense salariale dans son groupe. Alors qu’un conseil d’administration doit se tenir jeudi, il nie vouloir dénoncer les accords internes qui régissent l’avancement automatique des rémunérations des cheminots, mais souhaite « remettre à plat l’organisation du travail » pour faire « beaucoup mieux avec le même nombre de personnes ». Soucieux de rassurer et de désamorcer la bombe, il cite l’exemple du TGV à bas prix Ouigo, lancé avec le personnel de la SNCF « sans casser les statuts ». Cette offre de billets à petits prix sera même étendue pour le réseau Atlantique. Toutefois, en dépit de son objectif affiché de réaliser des économies, l’entreprise publique tiendra ses engagements envers l’État et embauchera entre 8 000 et 8 500 personnes, pour soutenir l’emploi. Notamment, elle est prête à reprendre des salariés d’Écomouv’ dont la SNCF est actionnaire à hauteur de 10 %.

Mais, à titre personnel, Guillaume Pepy pense qu’il faut mettre un bémol au développement tous azimuts des lignes TGV. Au-delà de celles dont la construction est lancée, et même si les décisions sont prises en dernier ressort par le gouvernement, le patron de la SNCF estime que, désormais, « la priorité doit aller à la maintenance et à la modernisation du réseau existant » vieillissant et trop longtemps délaissé. L’Île-de-France est la première région visée, « car c’est là que le réseau est le plus fatigué ».

Pour améliorer la sécurité, après l’accident de Brétigny, il promet de moderniser la surveillance des travaux sur les réseaux, de changer davantage d’aiguillages. « Le digital va nous aider à faire des progrès de géant », espère-t-il.

Mais il réaffirme son ambition de faire de la SNCF un grand groupe présent sur de nombreux moyens de transport, y compris le covoiturage avec iDVroom. La SNCF sera donc elle aussi en lice pour développer le réseau d’autocars en France, puisque le projet de loi Macron veut lui donner un nouvel élan. « Nous le ferons car les clients le demandent », a affirmé Guillaume Pepy, qui en voit l’utilité sur les trajets mal desservis par le train, et pour les usagers moins sensibles au temps de transport qu’au prix. Il s’est montré plus sceptique sur le succès des bus entre les villes que le rail dessert aujourd’hui vite et bien, et que les concurrents de la SNCF convoitent pourtant. Même si la grève de juin a coûté 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, le président de la SNCF a affirmé qu’elle serait dans le vert cette année. Grâce à une très bonne discipline financière et à un plan d’économies drastique, elle a rattrapé 95 % de ce manque à gagner. Mais ses résultats, qui ne seront dévoilés qu’en février, devraient être légèrement inférieurs à ceux de 2013.

Les tarifs de la SNCF augmenteront de 2,6% en 2015

Cette hausse tarifaire, validée par l’État, prendra effet au 31 décembre et concernera les TGV, TER et Intercités. L’entreprise ferroviaire promet par ailleurs « plus de petits prix » en 2015.

Il y a 15 jours à peine, Guillaume Pepy, le président de la SNCF, déclarait au « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro » vouloir faire baisser les prix du train et pour cela « réduire les coûts ». Ce ne sera visiblement pas pour 2015. L’entreprise ferroviaire a annoncé ce vendredi dans un communiqué une hausse des prix de 2,6% à compter du 31 décembre 2014 des tarifs de référence pour les les TGV, TER et Intercités. Une augmentation tarifaire « homologuée par l’État », précise le groupe. Pour les ménages, cette hausse ne sera pas indolore car elle est bien supérieure à l’inflation qui a encore ralenti en novembre pour s’établir au niveau extrêmement bas de 0,3% sur un an, après 0,5% en octobre.

« Cette hausse tarifaire permettra de poursuivre les investissements, l’acquisition de nouvelles rames, la rénovation des aménagements intérieurs pour les rames actuelles, une modernisation des systèmes d’information et de distribution, l’offre de davantage de services aux voyageurs ou encore le réaménagement des gares », se défend la SNCF. Et d’ajouter que « les prix Prem’s, celui des cartes de réduction et des réservations pour les abonnements ne bougent pas ».

L’entreprise promet par ailleurs « plus de petits prix en 2015 ». Selon elle, près d’1 voyage en TGV sur 8 s’est effectué à prix Prem’s en 2014. « Au total, ce sont plus de 75% des clients SNCF qui voyagent avec une réduction commerciale », insiste-t-elle. Dès janvier, 500.000 « petits prix » seront ouverts à la vente. Ils sont commercialisés sur les iDTGV, les Prem’s et les trains low-costs Ouigo. L’entreprise confirme aussi l’engagement de Guillaume Pepy d’éditer plus d’un million de billets à tarifs réduits supplémentaires pour les TGV en 2015.

La SNCF rappelle enfin que « la hausse des prix début 2014 était uniquement due à l’augmentation du taux de TVA de 7% à 10% » qui avait été répercutée sur les billets. Les tarifs ont grimpé de l’ordre de 2,80% en janvier dernier, selon les calculs du site de réservation et d’achats de billets Capitaine Train. En août, en revanche, le ministère des Transports avait bloqué une augmentation des tarifs du train pour préserver le pouvoir d’achat des usagers, en période de forte affluence en raison des départs en vacances d’été.

Les tarifs SNCF augmentent systématiquement chaque année : + 2,3% en 2013 (pour une inflation annuelle de 0,9%), + 3,2% en 2012 (inflation de 2%) et + 2,85% en 2011 (inflation de 2,1%). L’an dernier, une enquête réalisée par l’association de défense des consommateurs CLCV avait révélé que les Français étaient « exaspérés » par les tarifs de la SNCF, dénonçant notamment leur opacité et une information insuffisante sur la gamme des billets à tarifs réduits. Et 82% des sondés jugeaient les prix trop élevés.

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