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L’ère nucléaire à venir....

21 janvier 2012, 12:34, par Max

Fusions, par Daniel de Roulet . Auteur de "Tu n’as rien vu à Fukushima"

Ce roman vient de sortir, le 19/01/2012.

« La fusion du coeur de Tchernobyl a été la véritable raison de l’effondrement de l’Union soviétique. » Gorbatchev, 26 avril 2006

Big E et 3N, les deux grands mondiaux spécialisés dans le traitement des déchets nucléaires, vont fusionner. L’opération est menée par Tita Zins, actionnaire principal et banquier. Des deux côtés, des têtes vont tomber et des licenciements sont programmés. Le déchet est une véritable manne, et les actionnaires veulent toujours plus. La bataille a lieu dans une tour, à Londres. Elle met face à face deux femmes d’exception : chez Big E, Marthe, née à Téhéran à la fin des années 30 et chez 3N, Shizuko, née à Nagasaki le jour où la bombe atomique a rasé la ville. Contrairement à la guerre de Troie, l’affrontement va durer une journée. Ce même 2 juin 1988, le président Reagan rentre de Moscou pour annoncer à la Reine d’Angleterre et au monde la fin de la Guerre froide, la fusion des Empires. Gorbatchev a cédé. Que vive le marché mondial !
Des laboratoires de Princeton au goulag sibérien, en passant par l’apartheid sud-africain et la Chine de Mao, Fusions est le roman du xxe siècle – siècle pervers mais attachant, qui croyait éternelle l’épopée du nucléaire.

Ecrivain suisse romand au regard clairvoyant, Daniel de Roulet publie « Fusions », dernier né d’une saga commencée il y a plusieurs années. Au cœur de son roman, l’atome, source de réjouissances, de craintes et de débats énergiques. Entretien avec l’auteur.

swissinfo.ch : Vous avez travaillé dans une centrale nucléaire comme informaticien. Cela a-t-il influencé votre pensée ?
D.d.R. : Oui, surtout après ce que j’ai découvert, à savoir que les ingénieurs atomistes ont une certaine répulsion à l’égard de leur métier. Je m’explique. Une fois la centrale construite, on sait que pendant 25 ou 30 ans il va falloir être là, à surveiller quelque chose qui pourrait se passer tout en espérant qu’il ne se passe pas, et à prier le ciel que vous ayez, en cas d’accident, la capacité d’une réaction immédiate. Cela vous met dans une situation de stress épouvantable qui, lorsqu’elle ne débouche pas sur un suicide, vous pousse à écrire sur les murs de vos bureaux des slogans antinucléaires. J’ai vu ça de mes yeux

swissinfo.ch : Revenons au présent. Fukushima soulève en Europe le débat que vous connaissez. Selon vous, la Suisse doit-elle sortir du nucléaire ?
D.d.R. : Je pense qu’elle suit la bonne voie. Elle a d’ailleurs plus de chance d’en sortir que des pays comme la France ou le Royaume-Uni qui, eux, possèdent l’arme atomique et auront plus de difficultés à fermer leurs centrales. Car il ne faut pas oublier que les armes nucléaires ont besoin d’ingénieurs spécialistes, lesquels font à la fois du civil et du militaire. Or si l’on supprime le civil, le militaire périclite et met en cause la force de frappe d’un pays. A cet égard, la Suisse, comme l’Allemagne d’ailleurs, ne court aucun risque.

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