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Destruction/démantèlement de l’éducation nationale et de la recherche et réaction syndicale

29 juin 2012, 11:38, par F. Kletz

Mardi 26 juin, le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, et la ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin, se sont rendus au collège Auguste-Renoir d’Asnières (Hauts-de-Seine), pour y annoncer la création de postes dans l’enseignement secondaire. L’annonce du jour s’est arrêtée à 280 enseignants. Mais ce sont 6000 postes qui seront débloqués au total pour la rentrée. Interrogé sur ce nombre, le ministre l’a confirmé, précisant que "ce devrait être de cet ordre de grandeur", mais que les derniers arbitrages interviendront lors du collectif budgétaire du 4 juillet.

Pour la nouvelle équipe installée Rue de Grenelle, le temps pressait. Elle doit créer 60 000 postes dans l’éducation nationale pendant le quinquennat de François Hollande. Si le chantier n’est pas lancé dès l’année scolaire 2012-2013, elle court le risque de ne pas tenir l’engagement présidentiel.

Il faut donc recruter sans tarder. Alors que la rentrée 2012 avait été placée par la droite sous le signe des coupes budgétaires - 14 000 suppressions de postes, dont 5 700 dans le premier degré et 6 550 dans le second au budget 2012 -, le ministère a cherché tous les stratagèmes possibles pour atténuer la tendance en quelques semaines.

Première solution : recruter des candidats inscrits sur les "listes complémentaires" aux concours - ceux qui, dans un premier temps, n’avaient pas été reçus, mais que le jury estime d’un niveau suffisant pour être sélectionnés. Par ce dispositif, 75 conseillers principaux d’éducation (CPE) supplémentaires pourraient être recrutés, ainsi que 60 professeurs d’éducation physique et sportive (EPS). C’est la même méthode qui a été choisie pour les 1 000 postes de professeurs des écoles annoncés le 20 juin.

Pour le concours des enseignants certifiés, le capes, les choses sont plus compliquées. Comment recruter plus de professeurs que prévu, alors que le nombre de candidats chute depuis vingt ans et que les concours ne font plus le plein ? En 2011, 20 % des postes offerts au capes n’ont pas été pourvus, faute de candidats estimés au niveau : 16,5 % en anglais, 19 % en lettres modernes, 40 % en mathématiques.

Le ministère a trouvé la solution : "On peut proposer à des personnes qui se sont présentées à l’agrégation, sous réserve que le jury l’autorise, d’être nommées certifiées", explique-t-on dans l’entourage du ministre. Autrement dit, les meilleurs "recalés" de l’agrégation pourraient se voir délivrer un capes. "On a demandé aux jurys de l’agrégation de proposer une liste complémentaire de 70 noms en anglais, de 60 en lettres modernes et de 90 en mathématiques - trois disciplines dans lesquelles on a du mal à recruter au capes, mais qui, à l’agrégation, ont un vivier important de candidats", précise le cabinet. Bilan prévu de l’opération : 220 professeurs certifiés supplémentaires. Par ailleurs, une décharge de service de trois heures hebdomadaires sera accordée aux enseignants débutants -soit 15 heures d’enseignement au lieu de 18 heures -, afin de leur accorder une journée de formation par semaine. Cela coûte l’équivalent de 1 500 postes.

6000 postes créés. Mais que deviennent les 14000 suppressions prévues par le précédent gouvernement ? Au final ça fait 8000 en moins tout de même !‏

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