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Pourquoi l’annonce de Tepco d’un arrêt à froid de Fukushima n’a rien de rassurant ?

11 mars 2012, 13:59

Un millier d’opposants au nucléaire ont manifesté dimanche à Tokyo un an jour pour jour après l’accident de la centrale atomique de Fukushima, pour lequel l’opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) a réitéré ses excuses. "Arrêtez tous les réacteurs maintenant !", ont crié des militants devant le siège du groupe dans la capitale, levant le poing en l’air et frappant sur des tambours, encadrés par plusieurs dizaines de policiers. "Nous demandons à Tepco de cesser d’alourdir les charges pesant sur nous", a déclaré un organisateur, Manabu Kurihara, ajoutant "nous ne tolérerons pas que l’entreprise essaie de dédommager le moins possible les victimes".

Quelques heures plus tard, un millier de personnes de tous âges étaient rassemblées dans le parc Hibiya au centre de la capitale pour dire non à l’énergie nucléaire et rendre hommage aux victimes du séisme et du tsunami, à l’heure précise, 14h46 (6h46 à Paris) où s’est produite la catastrophe il y a un an.

Le PDG de Tepco, Toshio Nishizawa, s’est pour sa part rendu sur le site atomique ravagé Fukushima Daiichi, participant à la minute de silence aux côtés des travailleurs et demandant pardon pour cet accident. "Nous nous excusons auprès des habitants de la région et auprès de la société pour les troubles et inquiétudes causés", a-t-il déclaré. "Nous avons reçu de sévères critiques et nous allons corriger ce qui doit l’être", a-t-il ajouté. Lors d’une conférence de presse un peu plus tard dans la journée, un autre haut dirigeant de Tepco a promis tous les efforts pour indemniser les victimes du désastre.
Impatiences

La vie de plus d’un million et demi de personnes de la province de Fukushima a été bouleversée par le désastre, parmi lesquelles quelque 160.000 ont quitté leur maison et abandonné tous leurs biens à cause de la contamination radioactive. Accusée de chercher à limiter au minimum les dédommagements versés, la direction de Tepco a assuré dimanche ne pas fuir pas ses responsabilités. Le Premier ministre, Yoshihiko Noda, a pour sa part précisé durant une conférence de presse que le gouvernement voulait faire tout son possible pour que les citoyens n’aient plus l’impression que le traitement de l’accident et la reconstruction n’avancent pas assez vite.

Une zone de 20 kilomètres autour de la centrale Fukushima Daiichi a été décrétée interdite à cause des rejets radioactifs provoqués par la fusion du combustible dans trois réacteurs sur six, privés de refroidissement hydraulique à la suite du passage du tsunami. Il faudra environ 40 ans pour démanteler le complexe atomique situé à 220 kilomètres au nord de Tokyo. A cause de ce désastre, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986 en Ukraine, il ne reste plus que deux réacteurs nucléaires en service au Japon sur un parc de 54. Les unités stopées pour maintenance ou pour d’autres raisons ne peuvent être réactivées sans avoir satisfait aux tests de résistance aux séismes et tsunamis et sans le consentement des autorités locales. Le gouvernement, qui reconnaît la possibilité de l’absence totale d’électricité d’origine nucléaire cet été, a indiqué que le gouvernement allait réévaluer les besoins pour prendre des mesures afin de combler le déficit de production.

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