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Hollande... et après ?

15 mai 2012, 17:50, par Aurelien

Elections présidentielles en France,

Les élections, un terrain pourri, pour les travailleurs !
Pour la bourgeoisie,
le moyen de mettre au pouvoir son meilleur fondé de pouvoir !

Nous écrivons cet article avant de connaître les résultats du deuxième tour des élections présidentielle mais il semble que le gagnant soit virtuellement connu : François Hollande candidat de la social-démocratie.

Les élections sont le terrain par excellence de la bourgeoisie qui, sur ce terrain, sait finement manœuvrer depuis plus de 150 ans en France comme ailleurs dans les autres grands pays démocratiques. Les élections ne sont donc plus le terrain du prolétariat et ce n’est pas sur ce terrain là qu’il arrivera à faire valoir ses droits à la vie et à une existence décente. Le prolétariat n’a pas à choisir ses exploiteurs !

Chaque cinq ans le Président de la République française est élu au suffrage universel. Cette élection donne lieu à un battage médiatique assourdissant. Cette année 10 candidats étaient en lisse avec des représentants de l’extrême gauche notamment du groupe trotskiste Lutte ouvrière (LO) avec Nathalie Arthaud, jusqu’à l’extrême droite du Front national de Marine Le Pen, en passant par Jean-Luc Mélanchon du Front de Gauche (coalition de partis réunissant aussi le Parti communiste). Il y avait aussi Nicolas Sarkozy, le candidat sortant de la droite classique et François Hollande de la social-démocratie.

Quoiqu’il sorte des urnes, le candidat désigné s’attellera sagement à défendre les intérêts de la bourgeoisie et du capital. La classe dirigeante sait que son système économique et politique est en très grande difficulté avec une crise économique sans précédent qui est loin d’être finie et dont les effets ne font que se révélés avec la descente aux enfers chaque jour un peu plus : chômage de masse, famines et misère croissante dans le monde. Elle sait surtout qu’elle va devoir attaquer fortement la classe ouvrière dans les mois et années à venir.

Dans ce cadre, la classe dominante a déjà très bien joué au cours de ces élections. Comment s’y est-elle prise ?

Le battage électoral a été exceptionnel, il est arrivé à mobiliser les énergies d’un grand nombre d’ouvriers qui en principe s’abstenaient car ils n’avaient plus confiance dans la démocratie et ses dirigeants qui étaient jugés par beaucoup comme corrompus et surtout ne défendant pas du tout leurs propres intérêts.
« Depuis une trentaine d’années, celle-ci [abstention] ne cesse de progresser. Lors des dernières élections, qu’il s’agisse des législatives de 2007 (39,6 % au premier tour), des municipales de 2008 (35,5 % au premier tour), des européennes de 2009 (59,4 %), des régionales de 2010 (53,6 % au premier tour) ou des cantonales de 2011 (56 % aux deux tours), le record a, chaque fois, été battu.
Seule la présidentielle a échappé à cette tendance : alors que l’abstention à cette élection avait, elle aussi, augmenté au cours des vingt années précédentes, elle retomba en 2007 à un niveau proche de ceux enregistrés dans les deux premières décennies de la Ve République : 16,2 %. »
Il faut savoir qu’il faut remonter en 1988 pour avoir des taux d’abstention plus bas que celui de cette année, 2012, au premier tout soit 20,52%. En 1995 et 2002 il était respectivement de 21,6 et 28,4. La bourgeoisie a donc réussi à faire aller aux urnes les travailleurs alors qu’ils savent pertinemment que la situation économique après les élections s’avérera catastrophique. Ils sont allés aux urnes sans aucune illusion, mais ils y sont allés et c’est déjà une victoire de la classe dominante.
Les si bons résultats de la classe dirigeante ne s’arrêtent pas là. Très certainement, François Hollande sortira vainqueur du 2ème tour des élections. Ainsi cette dernière pourra bénéficier de la gauche au pouvoir pour faire passer les mesures d’austérité inévitables qui seront « rosies » pour mieux les faire accepter par les travailleurs. Traditionnellement, c’est la gauche de la bourgeoisie qui met la main à la patte pour taper sur la classe ouvrière.
Cette manœuvre est complétée par le sauvetage du Parti communiste à travers la création du Front de Gauche qui a ainsi pu enrayer, pour l’instant, sa perte constante d’électeurs et de popularité depuis l’effondrement de l’Est. L’on sait que dans tous les pays où il existait de forts partis communistes staliniens, leur disparition était inéluctable. En France, la tendance à sa quasi disparition de la scène politique était un réel affaiblissement pou les mystifications de la bourgeoisie. Dans la prochaine assemblée, le Front de Gauche qui aura très logiquement des députés suite aux élections législatives qui vont suivre en juin, en utilisant un langage radical va pouvoir épauler le parti socialiste dans les usines et dans les banlieues populaires pour faire accepter l’austérité « de gauche ».
De même, Lutte ouvrière a « gauchi » son langage. Très souvent ce groupe politique avait, au cours des dernières élections, un langage syndicaliste et moralisateur contre les « méchants » capitalistes. En 2012, il se radicalise ; il fait appel clairement aux luttes de la classe ouvrière et au troisième tour social qui doit avoir lieu dans les usines.
Et pour parfaire ce tableau, le Front national se renforce dans certains secteurs des chômeurs et des précaires avec l’idée que c’est les étrangers qui prennent leur travail. Si demain la démocratie ne marche plus ou éprouve des difficultés pour mystifier les travailleurs, la classe dominante est prête à faire jouer l’idéologie de l’antifascisme.
Que restera-t-il de tout ce battage électoral alors que les lumières des estrades électorales se seront éteintes ? Que restera t-il quand tous les bateleurs de scènes auront repris leur rôle anti-ouvriers ?
La crise économique va continuer à faire des ravages avec son cortège de chômeurs et de miséreux. En France, comme dans les autres pays européens, sans parler des pays peu développés, ce sont à des réductions de salaires, des retraites, moins de prestations sociales, moins d’instruction et de services publics et enfin moins de soins qui coûtent chers qu’il faut s’attendre. Voilà ce qui attend les prolétaires !
Certains membres de la classe dirigeante ne sont pas sans s’émouvoir des conséquences de ce qui se passe internationalement. « Le point essentiel qui est apparu est que la crise est soumise à des risques politiques croissants. La chute du gouvernement néerlandais et la première place de François Hollande au premier tour des élections présidentielles française en sont la preuve. La rue pourrait renverser « l’establishment »…. Même la France pourrait y être entraînée. Cela pourrait sonner la fin de la partie ». (Martin Wolf chroniqueur du Financial times – cf. Le Monde du 2 mai 2012)
Aurélien le 2 mai 2012

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