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Animaux : pas si bêtes !

25 janvier 2013, 21:15, par Robert Paris

Il faut à la fois reconnaitre la dissemblance et la ressemblance de manière dialectique. Et il n’y aucune raison de choisir l’une des deux. Exactement comme l’enfant reçoit un héritage de ses parents et est différent d’eux, l’évolution des espèces se fait avec différenciation et héritage. Le passage à l’homme n’est que l’une des évolutions des espèces et elles obéit aux mêmes règles que d’autres évolutions des espèces. Cette évolution nous a attribué certaines capacités qui nous estimons très importantes. Nous ne souhaitons pas minimiser ces « avantages » de l’homme qui ne sont pas une supériorité. Ils ne font pas de notre évolution une particularité qui l’opposerait aux autres évolutions, celles des animaux. Il est certain que, aux débuts de l’évolution vers l’homme actuel, nos ancêtres se sont croisés avec certains grands singes dont les ancêtres pouvaient échanger des héritages génétiques avec notre ancêtre. Il n’y avait pas encore de barrière infranchissable entre ces ancêtres. La diversification n’était pas encore transformée en séparations définitives. C’est aussi ce qui s’est produit pour d’autres évolutions. La supériorité, c’est différent, c’est un choix éthique, moral, philosophique, religieux, etc…Cela ne découle pas de l’étude objective des espèces. D’autres espèces ont d’autres types de supériorité comme la durabilité par modifications génétiques pour les bactéries ou comme les capacités physiques ou, comme nous, intellectuelles pour l’éléphant ou le dauphin. Donner un but à l’évolution, c’est attribuer un objectif à un mécanisme de sélection qui est aveugle. Ce n’est pas valable d’un point de vue scientifique. Les religions monothéistes tiennent à cette spécificité de l’homme que dieu aurait choisi parmi le règne animal et auquel il aurait donné le monde comme un jardin. C’est cette thèse, agréable à l’homme, et non les études de l’histoire des espèces, qui amènent les gens à combattre l’idée de l’homme animal. La science est sortie de la capacité des savants de se détacher de la vision égocentrique de l’homme pour se placer d’un point de vue plus objectif et moins faible ou défensif. Autrefois, il ne regardait l’univers qu’en fonction de lui-même. Il a tenté l’œuvre impossible de s’oublier un peu pour examiner le monde, y compris lui-même, sans chercher continuellement à se placer au centre. Les animaux ont alors cessé d’être des bêtes à chasser ou des bêtes dont il fallait se prémunir ou des bêtes à élever, à manger mais des êtres vivants à étudier. L’homme est devenu lui-même un sujet d’étude. Et le contenu philosophique de cette étude a changé : il s’agissait plus de justifier son existence, de trouver un secours dans une philosophie rassurante ou glorifiante mais d’examiner ce qui avait produit l’homme. Il n’est pas apparu dans ces études que l’évolution qui a mené à l’homme du fait des divergences des grands singes ait eu un caractère plus particulier que l’évolution ayant produit le sapin du fait de la divergence des conifères… Aucune particularité n’était nécessaire pour que l’homme apparaisse, pas plus que pour la limace ou pour l’escargot… Quant à l’intelligence de l’homme, elle est formidable et quelconque en même temps. Elle est aussi étonnante que la beauté de la biche et aussi peu étonnante que les rayures des zèbres….

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