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Tchernobyl, 20 ans après

26 avril 2012, 09:41, par Max

Le nuage de Tchernobyl : un mensonge d’état, avec la gauche et la droite au pouvoir.

Retour en arrière 2005 - L’expertise qui vient d’être rendue à la justice montrant que des mesures radioactives ont été "occultées" par les autorités de contrôle lors du passage du nuage de Tchernobyl en 1986 au dessus de la France confirme qu’il y eu "un véritable mensonge d’état", ont estimé jeudi des associations anti-nucléaires.

Un rapport d’expertise vient d’être rendu à la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, chargée de cette information judiciaire depuis juillet 2001, indiquant que le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) a eu connaissance de données précises concernant la contamination radioactive de la France peu après le passage du nuage. Or, le SCPRI, dirigé par le Pr Pierre Pellerin, a restitué ces informations aux autorités et au public de façon incomplète et imprécise, selon les experts.

Selon le Réseau Sortir du nucléaire, qui revendique la participation de quelque 720 associations, "il ne faut pas se focaliser sur le seul Pr Pellerin, bien que sa responsabilité soit accablante". "C’est un véritable mensonge d’Etat qui a été mis en oeuvre dans le but de protéger l’image du nucléaire français, dont la plupart des centrales venaient à peine d’être mises en service", ajoute le réseau associatif dans un communiqué.

"Comme dans les pays voisins de la France, il aurait fallu appeler à ne pas consommer de légumes frais et de produits laitiers, qui captent le plus la radioactivité, à ne pas laisser les enfants jouer dans les bacs à sable, etc.", relève Sortir du nucléaire

"Au lieu de cela, les autorités françaises ont délibérément menti", selon ces associations, qui estiment qu’"aujourd’hui encore, le nucléaire français ne fonctionne que dans l’opacité".

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Le Figaro, 13 mai 2005 :

Tchernobyl en France : de nouvelles pièces accablantes
Les révélations d’un reportage

France 2 a diffusé hier soir un reportage dans l’émission « Envoyé spécial » qui verse de nouvelles pièces accablantes au dossier de la gestion de la catastrophe de Tchernobyl par les autorités françaises, en 1986.

Il est aujourd’hui bien établi (1) que dans les jours qui ont suivi l’explosion du réacteur ukrainien, le 26 avril 1986, le SCPRI (Service central de protection contre les rayonnements ionisants), dirigé par le Pr Pierre Pellerin, n’a pas rendu publiques toutes les mesures de radioactivité dont il disposait. Le film de Laurence Jourdan et Jean-Charles Chatard va plus loin, documents à l’appui, dans la reconstitution du mensonge par omission auquel ont participé plusieurs services de l’Etat.

Premier exemple : le 7 mai 1986, un courrier de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) adressé à un responsable de l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) indique que « des restrictions quant à la consommation immédiate de ce lait peuvent donc demeurer justifiées ». La veille, le ministère de l’Agriculture (le ministre est François Guillaume), dans un communiqué, a affirmé que « le territoire est totalement épargné par les retombées des radionucléides ». C’est surtout la note du 16 mai émanant du ministère de l’Intérieur (le ministre de l’époque est Charles Pasqua), révélée par les deux journalistes, qui témoigne clairement de la volonté de retenir l’information : « Nous avons des chiffres qui ne peuvent pas être diffusés. (...) Accord entre SCPRI et IPSN pour ne pas sortir de chiffres. »

Le silence organisé sur les mesures gênantes de radioactivité se poursuit pendant plusieurs semaines : en Corse, l’une des régions les plus touchées par les particules radioactives du « nuage », un médecin inquiet, le Dr Fauconnier, envoie au SCPRI des prélèvements de lait de brebis pour analyse. Le 8 juillet 1986, le Pr Pellerin demande au service local chargé de répondre au Dr Fauconnier de communiquer au médecin corse « les résultats des analyses de son lait de brebis des 26 et 27 mai, mais pas les autres ». Le Dr Fauconnier les obtiendra quatre mois plus tard. Les auteurs du reportage affirment qu’à l’époque, le SCPRI a constaté que la radioactivité de certains échantillons de lait de brebis en Corse était neuf fois supérieure aux normes européennes de consommation. Dans le Var, le CEA a constaté des valeurs quatre fois supérieures aux normes.

Ces nouveaux éléments ainsi que certains témoignages inédits, d’anciens de l’IPSN et du CEA, ne feront pas progresser la démonstration d’un lien éventuel entre la contamination radioactive due à Tchernobyl et les cancers de la thyroïde. En l’absence de véritables études épidémiologiques, ce lien est quasiment impossible à établir scientifiquement. En revanche, les révélations du film intéressent forcément les quelque 500 malades qui ont porté plainte contre X en 2000. Et si ces pièces ne figurent pas déjà au dossier d’instruction, elles ne devraient pas laisser indifférent le juge Marie-Odile Bertella Geffroy, en charge du dossier.
(1) Voir notamment nos éditions du 26 avril 2005.

D’autres articles ici et

Une association "les enfants de Tchernobyl" et beaucoup encore : la CRIIAD aide des associations Bélarusses ou japonaises d’information à la population.

En France des collectifsici par exemple.

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