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Le matriarcat, ses causes et sa fin sous les coups de la guerre sociale

18 mars 2017, 07:10

Le matriarcat des Mosuo

Les Mosuo sont une minorité ethnique non chinoise, dans la région du Yunnan. Cette société matrilinéaire et matrilocale se situe dans la vallée Gun Mu ( « La déesse mère », la déesse protectrice) à 3 000 mètres d’altitude à côté du lac Lugu qu’ils appellent Shinami ( « le lac Mère »).
Les Mosuo habitent en clan/maison. Toutes les personnes habitant ce clan sont de la même famille et portent toutes le même nom : celui de la mère.
Chaque mère porte le nom d’un animal ou d’un végétal : « la mère arbre », « la mère serpent »...
Un clan est constitué de la mère et de ses enfants (garçons et filles).
La plus ancienne des femmes « La dabu » (âgée de 60 à 80 ans) est la seule à ne pas habiter le clan. Elle s’occupe des défunts et des Déesses. La Dabu salue , parle et entretient les repas des ancêtres. En retour des graines et de la farine, les ancêtres bénissent les membres vivants du clan.
Au sein même du clan, les femmes agées de 40 à 60 ans constituent la deuxième génération.
Au sein d’un même clan de soeur, une seule femme est choisie par le clan pour devenir la matriarche.
Elle s’occupe des affaires sociales, économiques, de la maison et du clan. Elle administre la maison, les champs, les animaux, la nourriture. Toutes les récoltes lui sont données. Elle distribue les marchandises, s’occupe du bien-être des membres de la famille. Elle programme tous les travaux agricoles.
La troisième génération est celle des femmes âgées de 13 à 40 ans. Ces femmes travaillent sur le domaine et dans les jardins. Leurs activités sont essentiellement tournées vers l’amour, la grossesse et la maternité.
A l’âge de 13 ans, les femmes Mosuo célèbrent leur passage de membre à part entière du clan.
Ces femmes ont la clef de leur propre chambre.
Une fois par an, lors du pèlerinage sur la déesse mère, hommes et femmes se rejoignent. Les femmes choisissent alors un homme Mosuo. Il n’y a pas de mariage. La possession est exclue de la tradition Mosuo. La jalousie est vécue comme une honte.
Quand une femme Mosuo a choisit un homme, celui-ci vient dans la chambrée de la femme pour la nuit puis repart la journée. Les enfants sont élevés par les femmes du clan et par leurs oncles. Le père de l’enfant vient lui rendre visite mais n’a aucun pouvoir décisionnaire sur l’éducation de l’enfant.
Les lamas ont envahi la contrée des Mosuo essayant ainsi d’imposer leurs rites bouddhistes.
Mais les Mosuo prient toujours la montagne et le lac. Le Matriarcat est aujourd’hui toujours d’actualité.
Chez les Mosuo, il y a la famille mais il n’y a pas de mariage ; conception dont la compréhension est presque impossible aux yeux des gens modernes.
On explique le système social et la vie des Mosuo en disant que ce système matriarcal des Mosuo a été légué par l’histoire. C’est un cas spécial et donc précieux. On pourrait considérer ce système comme « un fossile vivant » de société. Il est certain que ce système a évolué au cours des siècles, mais les recherches sur la vie actuelle des Mosuo revêtent tout de même une grande signification.
Dans un sens général, ce n’est qu’un aspect de la vie de l’humanité, dans un sens spécifique, ce sont des traces historiques et sociales qui nouent le monde actuel à son passé. D’après Mme Yan, les codes éthiques de l’humanité sont passés par trois étapes.
La première étape a été l’époque historique du matriarcat : pendant plus de 90 % de ses trois
millions d’années d’histoire, l’humanité a vécu dans ce système. Cela a laissé une profonde influence sur l’humanité. Beaucoup de bonnes morales traditionnelles viennent de là, même si les gens ne s’en rendent pas complètement compte.
La deuxième étape a été l’époque de la désintégration du système du matriarcat et de l’apparition de sociétés patriarcales, et ce jusqu’au tout début de la société capitaliste.
La troisième étape est l’époque de l’individualisme qui est née avec le système du
capitalisme.
Le système matriarcal des Mosuo vient directement de la première étape.
On a rendu visite aux Mosuo. La plus vieille génération est composée de quatre
sœurs.
Elles ont une dizaine de fils et filles et beaucoup de petits enfants. Elles sont les descendantes d’une seule grand-mère. Les membres de la première génération sont les mères et les oncles des membres de la deuxième génération.
Chaque enfant est protégé. L’amour des mères est devenu une puissante force centripète.
Dans la famille, les membres font ce qu’ils peuvent faire et la famille pratique une distribution égale de biens et des tâches. Bien sûr, ce n’est pas l’égalitarisme absolu.
Les personnes âgées sont respectées, les jeunes sont joliment vêtus et les enfants sont les mieux nourris. Les Musuo mènent une vie harmonieuse et heureuse. Il est fréquent de voir plusieurs générations vivant sous un même toit. Les querelles et conflits d’intérêt nés entre des membres de deux groupes sanguins différents n’existent pas.
Chez les Mosuo, égalité entre l’homme et la femme, respect des personnes âgées, amour des enfants, relations de bon voisinage, etc. se sont codifiés selon une morale stricte, ce sont une coutume, un mode de vie.
Les phénomènes comme l’abandon des personnes âgées, infanticide féminin, conflits entre voisins, politique du plus fort, etc. sont pratiquement inexistants.
Quelles sont les conditions de vie chez les Mosuo ?
Les Mosuo ne sont ni arriérés, ni primitifs comme on pourrait l’imaginer. Leur morale
traditionnelle est leur règle de vie. Tout le monde se sent en sécurité et est traité
équitablement. Les Mosuo sont parvenus à une assez haute productivité. Leur niveau de vie est relativement élevé par rapport à celui des minorités nationales des environs. Ils mettent des céréales dans des granges en bois.
Ils mettent d’abord de côté les semences et les céréales pour la nourriture. Avec le reste, ils en font des boissons et des alcools.
En 1995, chaque personne a récolté en moyenne plus de 1 000 kg de céréales et chaque famille possède en moyenne une dizaine de cochons. De plus, le tourisme commence à se développer chez eux. Là-bas, le paysage naturel est pittoresque et les gens sont beaux.
Beaucoup de femmes mesurent 1,70 m de haut et beaucoup d’hommes 1,80 m. Ils sont d’une bonne qualité esthétique. Les hommes savent apprécier les belles robes des femmes, leur belle manière de marcher, voire de manger. Quant aux femmes, elles aiment l’humour, le sourire clair et la grande taille robuste des hommes.
Comme il n’y a pas de mariage, il n’existe donc pas de famille avec un mari et une femme.
Comment donc s’établissent les relations entre un homme et une femme ?
Comment procèdent-ils à des rencontres ? Quelles en sont les contraintes ?
Un tout petit nombre de personnes se marient. Ceux qui ne se marient pas suivent la tradition dite du Zouhun. C’est-à-dire qu’à l’âge de 13 ans, les filles doivent participer à la cérémonie du port de la jupe et les garçons à celle du port du pantalon. Après cela, ils peuvent se lancer dans des activités sociales. Quand ils atteignent leur maturité sexuelle, ils commencent à chercher des amis du sexe opposé.

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