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Le darwinisme social de la sociobiologie

28 juillet 2017, 19:40, par André L

Dans un livre sur la sociobiologie :
"Ce parfait exemple d’altruisme préoccupait Darwin au plus haut point. Si la survie nécessaire pour atteindre la maturité sexuelle et procréer est un incontournable de l’évolution par sélection naturelle, comment l’altruisme de l’abeille infertile peut-il être sélectionné ? Comment l’altruisme peut-il survivre à la mort de l’altruiste ? De fait, l’extinction des abeilles altruistes devrait rapidement supprimer la prédisposition à l’altruisme et ainsi échapper au mécanisme de sélection naturelle. Mais ce ne fut ni n’est le cas. Les abeilles altruistes continuent d’exister. Cet écueil perturbait tellement Darwin qu’il parlait de l’altruisme comme d’un paradoxe irréconciliable. Par définition, le succès reproducteur est une condition sine qua non de l’évolution des espèces, il ne peut donc faire défaut. Ainsi, écrivait Darwin, l’altruisme constitue « une difficulté cruciale, qui, dans un premier temps, m’a paru être insurmontable et en fait létale pour la théorie en entier. » - J. Murray London.

Mais elle est où, chez Darwin, l’allusion à l’ altruisme ou au sacrifice qui préoccuperait tant Darwin d’après les sociobiologistes ? Nulle part ! L’auteur l’a frauduleusement ajoutée dans son texte à lui, suivi d’un court extrait de Darwin (que j’ai mise en gras) et ses préoccupations de transmission de caractères d’abeilles stériles où il ne parle ni d’altruisme ni de sacrifice...

L’altruisme est en dehors de la citation de Darwin, tronquée et consécutive au propos de l’auteur sociobiologiste, pour faire croire que son focus était l’altruisme alors que c’était autre chose. Il est d’ailleurs assez étonnant que cette interpolation assez mensongère des sociobiologistes - répétée par maints auteurs dont OE Wilson - à ma connaissance n’ait jamais été relevée.

Car très clairement, ce qui préoccupait Darwin est
 Comment les caractères morphologiques et comportementaux particuliers des hyménoptères ouvrières peuvent se perpétuer (alors que leur mère ne les présente pas) et qu’elles sont non reproductrices... et non pas, ni sacrifice ni altruisme.
Darwin n’avait pas saisi que la mère transmet ses propres caractères et donc ceux des descendants qui, chez ses filles ouvrières, vont s’exprimer différemment (épigénétiquement p.e.). Ces processus d’expressivité variable et tout problème de génétique en général étaient inconnus à l’époque de Darwin. Il ne comprenait donc pas la réapparition des mêmes caractères particuliers de-novo à chaque nouvelle génération d’ouvrières.
Cette histoire donc, la simplicité pour comprendre que les sociobiologistes mentent (ou répètent des tromperies... ) à leurs lecteurs depuis longtemps en se référant ici à Darwin, alors que Darwin soulevait un problème surtout d’expression de caractères très différents des parents, démontre aussi que pas mal d’autres auteurs, critiques ou pas de la sociobiologie, ne sont pas vraiment attentifs ou sont débordés de travail ailleurs.

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