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La trahison de la révolution russe a-t-elle commencé avec la signature des accords de Brest-Litovsk comme le prétendent les communistes de gauche tels Boukharine ?

7 juin 2012, 15:14, par Le Prolétariat Universel

Dans le numéro 2 de la revue le subtil Radek a mis de l’eau dans le vin frelaté de la guerre révolutionnaire, il dit des chose évidentes (qui se retournent encore une fois contre la fable de la guerre révolutionnaire version « communistes prolétariens » en se différenciant des anars terroristes et de leurs compères populistes : « L’opposition à la paix de Brest-Litovsk de la part des SR de gauche n’est que l’écho tactique du combat singulier de l’intelligentsia terroriste où le héros audacieux se substitue à la masse passive. Les prolétaires communistes n’ont pas le droit de jouer à l’héroïsme : ils doivent préparer une nouvelle insurrection des masses dans les conditions héritées de la paix de Brest-Litovsk ». Puis il retombe dans les lubies d’une guerre qui devait épuiser le capital, mais n’explique pas pourquoi il a eu l’intelligence de la faire cesser provisoirement dans des conditions qui soumettaient inévitablement la Russie révolutionnaire à mettre l’arme au pied. L’armée rouge, débandée, était de toute façon impuissante à continuer la guerre, d’autant qu’elle était l’objet de désertions en masse, et d’autant que les prolétaires des autres pays n’en pouvaient plus eux aussi des sacrifices militaires, et que, si l’Etat bolchevique avait persisté dans la fable de la guerre révolutionnaire il aurait aggravé son cas aux yeux des masses de soldats martyrisés. La pensée de Radek est sinueuse, il défend la guerre révolutionnaire désormais inutile mais aussitôt tourne casque avec un optimisme infantile : « Il est clair que la signature du traité de Brest-Litovsk met un terme à l’isolement politique et économique de la Russie consécutif à l’insurrection d’octobre ». Contre son ex-compagne de lutte, assez romantique sur les bords, la pauvre Rosa, Radek reconnait que la signature obligée n’est pas une trahison car : « Cette dernière (la révolution russe), contrainte à signer la paix de Brest-Litovsk qui a renforcé l’impérialisme allemand, n’a pas perdu son influence sur le prolétariat européen, elle n’est pas devenue à ses yeux l’alliée des brigands de Berlin parce que tout ouvrier d’Europe occidentale voit très bien que l’impérialisme allemand l’a forcée à signer le traité les armes à la main (…) Nous avons subi un terrible échec, mais nous n’avons pas cessé d’être le seul foyer de libre propagande révolutionnaire du monde. Nous demeurons la seule lumière qui luit dans les ténèbres » (p.137). Radek en remet une couche contre la fable de la guerre révolutionnaire dans l’article « L’Armée rouge » : « L’armée est nécessaire à la révolution russe pour lutter contre l’impérialisme mondial, bien que nous ne voulions pas reconquérir par les armes à la main les territoires arrachés à la Russie » (p.165). Et il a même ce trait de génie prémonitoire : « … aucune mesure de prévention ne sauvera l’Armée rouge de sa transformation en un instrument opposé à la classe ouvrière » (p.168).

Un second pipeau, Lomov a été au front vérifier l’humeur révolutionnaire des troupes : « Ce que j’ai vu ». Pas de bol pour la théorie de la guerre révolutionnaire : « Oui, les détachements sont incapables de combattre, ils fuient même après de petits affrontements. La moitié, et même plus, de ces détachements est formé d’éléments de mauvaise qualité dans tous les sens du terme ; ils se foutent solennellement du pouvoir soviétique, de l’internationalisme, etc. » (p.186). En gros, les troupes indifférenciées ne veulent plus aller au casse-pipe pour les intellectuels de gouvernement bolchevique ! Ce fayot de Lomov déplore que les commissaires politiques ne connaissent « pas parfaitement l’art et la science militaires » !

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