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Ce n’est peut-êre pas si simple

16 août 2012, 18:52, par Christian Camus

Il me semble que cet article met trop l’emphase sur le problème de la sensibilité aux conditions initiales, qui est trivial et qui n’est pas nouveau. Avant on parlait du nez de Cléopâtre, aujourd’hui on parle de l’effet papillon, mais c’est la même chose. La seule nouveauté consiste en ceci qu’une idée philosophique a été mise en équation dans le domaine de la physique. Et elle est triviale en ceci qu’elle ne met en cause que notre capacité à prédire et non les notions fondamentales de notre vision du monde.
Mais ce qui me semble plus important est qu’il est tiré des conclusions erronées de la TQ sur une question importante celle de la continuité et de la discontinuité. La TQ bouleverse nos conceptions sur quantité de points, comme il est indiqué, mais je vais me limiter ici à cette question. La matière est certainement discontinue, sauf que la matière n’est pas une substance. La physique nous montre que la matière est un phénomène. C’est un point essentiel.
Dès lors, il nous faut poser la question du substrat de ce phénomène. Il y a deux positions possibles :
– Soit il s’agit d’un phénomène sans substrat (phénoménalisme). C’était la position de Whitehead ou du Bouddisme. Pour ma part, j’ai bien du mal à comprendre ce que pourrait être un phénomène sans substrat.
– Soit il se déroule au sein d’un substrat. Dans ce cas ce substrat est évidemment sub-quantique.
C’est le soi-disant “ vide quantique ” des physiciens qui en fait est plein comme un œuf. Je pense qu’il vaudrait mieux réintroduire la notion d’éther. Ce ne serait pas évidemment la notion d’éther tel qu’on le concevait au XIX° siècle, Einstein est passé par là, mais un éther non-spatiotemporel pour éviter les contradictions avec la relativité. Cela serait mieux que de continuer de parler de cette absurdité de “ vide quantique ” qui a l’étrange propriété d’être vide pour satisfaire à la relativité et en même temps d’être plein pour satisfaire à la théorie quantique. “ Vide quantique ” signifie vide de particules, mais il est, par exemple, plein d’énergie.
On avait adopté la notion d’éther au XIX° siècle parce qu’on pensait que la lumière était une onde. Il fallait bien imaginer un support à cette onde. Einstein était d’ailleurs parfaitement conscient du problème. Après avoir nié la notion d’éther, il a tenté de réinterpréter la lumière comme étant des particules. Aujourd’hui, on sait que ce ne sont pas des particules, on sait aussi que ce n’est pas une onde, mais un phénomène, même si on en ignore la nature.
Certains physiciens tentent d’ailleurs une réinterprétation complète de la physique en faisant abstraction des notions de temps et d’espace. Cela me semble une voie prometteuse et la non-séparabilité serait sans doute moins abracadabrante si elle était comprise comme se déroulant dans un éther non-spatiotemporel.
Une des conclusions qu’on peut en tirer est que « l’atomisme est mort. » comme disait Schrödinger en 1925. C’était peut-être un peu prématuré à l’époque, mais aujourd’hui c’est tout à fait pertinent. En effet, l’atomisme est l’affirmation selon laquelle le réel ultime est discontinu. Or, le réel ultime n’est plus ce que nous appelons, à tort, les “ atomes ”, ou les particules, mais cet éther. La question de la continuité ou de la discontinuité doit donc être posée au niveau de l’éther ou du “ vide quantique ” pour ceux qui ne veulent pas réintroduire la notion d’éther.
Les physiciens n’observent que des particules, jamais l’éther. Toutefois, il me semble que nous avons de bonnes raisons de penser que cet éther est continu.
Il est dit dans ce texte que : « l’énergie se transmettait par paquets discontinus ». Certes, mais ces paquets peuvent prendre n’importe quelle valeur, de façon continue donc. Dans l’équation e = h.f, f varie continument, donc e varie continument. S’il y avait des quantas d’énergie, la fréquence ne pourrait prendre que des valeurs discontinues. On peut dire la même chose pour l’énergie cinétique puisque la vitesse varie continument. C’est seulement ses manifestations qui sont discontinues. En dehors de ces manifestations elle ne peut être que continue. L’énergie n’est pas constitué de quantas, mais seulement la matière.
Cette révolution dans la physique pose trois problèmes aux matérialistes :
Le premier est celui de la continuité. Le matérialisme a toujours été associé à l’idée que le réel ultime était discontinu.
Le second est qu’il a été associé à l’idée que tout ce qui existait était, en principe, susceptible d’une expérimentation. Or, nous n’observons que des “ particules ”. Et nous voyons très mal comment nous pourrions un jour observer l’éther. Il ne pourrait être accessible que par la théorie, mais elle risquerait fort d’être invérifiable.
Le troisième est que, pour les matérialistes, le réel est censé être intelligible. Or, il est loin d’être évident que les problèmes d’interprétation de la TQ puisse un jour être surmontés. Depuis 90 ans qu’elle a été élaboré, nous avons bien avancé dans ces problèmes, mais à reculons. Toutes les interprétations qui ont été tentées on été mise en défaut par une expérience ou une autre et nous n’avons plus aujourd’hui d’interprétation à proposer.
Christian Camus

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