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Embarquons-nous dans le monde du changement radical

24 septembre 2012, 16:13, par Christian Camus

Quand je suis intervenu sur cette page je ne connaissais pas votre site. Vos réponses m’ont incité à le regarder plus avant (j’aurais dû commencer par là). J’ai lu des choses intéressantes sur la physique. J’ai trouvé aussi des propositions bien plus intéressantes encore telles que :
« Que diriez-vous de vous embarquer pour un parcours philosophique dans le monde du changement radical ? Voilà une balade qui n’aura rien d’ennuyeux ni de monotone, si le narrateur parvient à rapporter toute la variété de ses paysages. [...] Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas de bagage dans ces domaines : il n’existe pas de prêt à penser pour ce type d’itinéraire. Le trajet n’est pas plus tranquille qu’une sortie en mer sur des flots déchaînés. On s’y promène sur un plateau à l’allure tranquille et, d’un seul coup, on dégringole au fond des précipices les plus impressionnants. » (LIVRE UN - chapitre 01 : Invitation au voyage au pays des révolutions)
Tout ceci est excellent. Mais en poursuivant plus avant la lecture de votre site je me suis aperçu que votre démarche n’était pas du tout à la hauteur de vos déclarations d’intentions. Cela n’a rien de surprenant. Les déclarations sont toujours faciles à faire, mais il est plus difficile de s’y tenir.
Tout d’abord, qui est concerné par cette proposition de changement radical ? Les lecteurs seulement ou les rédacteurs aussi ? Si les rédacteurs sont également concernés cette déclaration signifie qu’ils sont prêts à remettre en cause toutes les notions auxquelles ils attribuent un sens. Et évidemment (puisqu’il s’agit d’un changement radical) remettre en cause en priorité les notions les plus fondamentales, et en ce qui vous concerne ce serait le matérialisme. Rien ne montre qu’ils l’aient fait ; sont-ils prêts à le faire ?
En effet, vous adhérez de manière très conformiste à cette idéologie dominante. Et vous restez soigneusement assis sur la chape de plomb que les matérialistes font peser sur la pensée.
Par exemple, le traitement que vous réservez au principe anthropique est nullissime. Ou bien encore :
« Qui dit débat philosophique entend que l’objet ne concerne pas seulement des spécialistes des sciences ni de la philosophie mais tout un chacun. Nous sommes concernés de savoir s’il y a une matière au sens objectif ou si nos sens produisent l’apparence de réalité qui n’aurait aucune valeur objective. Nous avons tous besoin de savoir si le monde est continu ou discontinu. La place de l’homme et de sa conscience dans l’univers nous préoccupe tous, etc... » (Physique quantique et philosophie)
Vous avez absolument raison, et l’importance de la question de la continuité est très bien comprise. Mais dans l’article Qu’est-ce que la continuité et la discontinuité ? bien que cette question soit traitée en long et en large, elle l’est n’importe comment. Les exemples de discontinuité que nous observons à tous les niveaux sont multipliés. Mais la question n’est pas traitée au seul niveau où elle a un sens, c’est à dire au niveau ontologique, en l’occurrence, l’éther (que je continue de refuser d’appeler “ vide quantique”). Comme je l’ai fait remarquer dans mon intervention précédente, c’est uniquement au niveau de ce qui est ultime que la question doit être posée et c’est justement à ce niveau qu’elle n’est pas posée.
Les scientifiques ont une expression intéressante : « Il faut sauver les phénomènes. » Cela ne concerne pas que les scientifiques, mais les philosophes aussi. Les phénomènes les plus intéressants ne sont pas ceux qui confirment vos façons de penser, mais ceux qui a priori l’infirment. Si vous voulez « vous embarquer pour un parcours philosophique dans le monde du changement radical » c’est à ceux-là qu’il faudrait vous intéresser en priorité.
Robert Paris me répond : « Sur aucun de ces points, Christian, la vision que nous défendons ici ne colle avec tes affirmations. »
Et où est le problème ? Pourquoi faudrait-il être d’accord avec vous ? Vous avez une vision à défendre ? Mais pour la défendre êtes-vous prêt à nier les phénomènes qui ne cadrent pas avec elle ? Ou, quand vous ne pouvez les nier, les interpréter systématiquement dans un sens conforme avec vos présupposés, même si cette interprétation est scabreuse, comme cela se pratique généralement.
Les phénomènes les plus intéressants ne sont pas ceux qui valident vos idées, mais ceux qui semblent les contredire. C’est à ceux-là qu’il faudrait vous intéresser en priorité, tout au moins si vous êtes prêts à vous embarquer dans le monde du changement radical.

Bien à vous
Christian Camus

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