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Film égyptien à ne pas pas manquer : les femmes du bus 678

21 septembre 2012, 15:04, par Radia

Bonjour,

Un ami m’ conseillé de venir sur ce site où, m’avait-il dit, je trouverai des échanges intéressants à propos du film "Les femmes du bus 678"... J’ai pris le temps (et il m’en a fallu) pour lire l’intégralité des échanges. Je ne suis pas certaine d’avoir tout retenu, mais je suis frappée par le ton extrêmement cynique et provocateur de l’un d’entre vous, celui qui ne signe jamais. Je me dis qu’à ce point-là il ne peut s’agir que d’une personne fort peu occupée et qui s’amuse beaucoup aux dépends des autres, ou peut-être d’un homme frustré (eh oui, comme toutes les femmes, j’ai tendance à faire de l’interprétation psychologique, ce que vous, les hommes, détestez chez nous).

Je suis très occupée entre le travail, le transport (j’ai plus de deux heures de transport chaque jour), le ménage et les enfants. Mais je tenais à prendre quelques instants pour réagir. Parce qu’il ne semble pas non plus avoir lu beaucoup de réactions de femmes sur ce site. Les maris s’accaparent souvent de l’ordinateur, pendant que leur épouse (parfois leurs épouses, car certains ont plusieurs femmes, ou mettent aussi leurs filles au boulot) prépare le repas, et sans doute consacrent-ils plus de temps qu’elle aux échanges sur les forums divers et variés, pendant que Madame s’occupe des enfants...

Il me semble, en effet, que l’oppression de la femme commence déjà à la maison, et même auprès d’un mari aimant et respectueux. Peut-être aussi, parce qu’en tant que femme, j’ai intégré depuis l’enfance que ma place était à la cuisine et à m’occuper des enfants, et que mon mari devait assurer ma sécurité (pas le bricolage, puisqu’il ne sait pas planter un clou... ce qui, au passage, n’est pas bien grave d’ailleurs).

Bref, au-delà de ce qui se passe dans la sphère domestique, je voulais apporter quelques éléments concernant la place des femmes dans nos sociétés, dites "occidentales".

Voici ce que j’ai lu ce matin dans un tract syndical (du SNCH, syndicat des Directeurs et cadres hospitaliers" à propos de la réunion de lancement de la négociation professionnelle dans la Fonction Publique (eh oui, encore !) :"Malgré des chiffres apparemment exemplaires en la matière, avec plus de 77% de femmes dans la Fonction publique hospitalière, la faible représentation des femmes aux postes de direction ou d’encadrement supérieur dans la Fonction publique est également manifeste dans la Fonction Publique Hospitalière : 16% des femmes chefs d’établissement parmi les directeurs d’hôpital, lorsqu’elles représentent 45% des directeurs adjoints dans les mêmes établissements".

En effet, je constate à l’hôpital que la majorité du personnel est féminin, mais que les chefs sont en majorité des hommes.

Dans un autre registre, il est important de rappeler que l’avortement est un droit bien fragile, qu’Américains et Espagnols (entre autres) sont en train de reconsidérer. Comme l’a dit l’un d’entre vous, aux U.S. c’est même un enjeu majeur dans l’actuelle campagne éléctorale. Mais certains états ne se contentent pas d’interdire l’avortement, la fausse couche est, elle aussi, passible de prison. Une étude du quotidien anglais The Guardian rapportait qu’en 2011 des jeunes femmes américaines ont été jetées en prison pour avoir fait des fausses couches ! Plus de 40 femmes dans le seul état de l’Alabama. En Caroline du Sud, plus de 300 femmes ont été arrêtées pour avoir voulu interrompre leurs grossesses (cas de Rennie Gibbs, une jeune fille de 15 ans qui risque 15 ans de prison pour une fausse couche, de Bei Bei Shuai de l’état d’Indiana actuellement en prison, et de Amanda Kimborough d’Alabama, mère de trois enfants jugée pour fausse couche).
Rennie Gibbs, 15 ans, a perdu son fœtus de 36 semaines à cause d’une addiction à la cocaïne. Elle est aujourd’hui accusée de meurtre et risque la prison à vie dans l’État du Mississippi. Bei Bei Shuai, alors qu’elle était enceinte, fit une tentative de suicide. Elle accoucha peu après et l’enfant mourut. Elle a été accusée de meurtre et risque elle aussi la prison à vie.

Il n’y a donc pas qu’au maghreb que l’oppression des femmes existe. Elle existe partout dans le monde, à des degrés divers. Le poids de la religion a un impact chez les musulmans mais aussi dans toutes les autres religions. Et quelque soit le poids de la religion d’ailleurs, même dans des pays dits "démocratiques", quelle que soit la classe sociale, il existe encore et toujours une distinction importante entre les deux sexes. La soi-disante "démocratie" n’est pas coulée dans le marbre ; les sociétés reculent, et même en France, rien ne permet d’affirmer que demain ne sera pas pire qu’aujourd’hui pour les femmes.Cela va de pair avec le racisme, l’homophobie, etc.

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