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Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

14 septembre 2012, 21:48, par RP

La Fed vient d’annoncer son troisième plan de soutien à l’économie américaine. Ses nouvelles mesures ont été applaudies par les marchés. Cependant, leur impact sur l’économie sera sans doute limité. La Fed a décidé qu’elle allait racheter à partir de vendredi des titres adossés à des créances immobilières émis par les organismes de refinancement hypothécaires parapublics (Fannie Mae, Freddie Mac) à raison de 40 milliards de dollars par mois. La Fed ne fixe pas de date de fin à ce nouveau programme qui va créer de nouveau de la monnaie. Elle interviendra aussi longtemps que nécesaire jusqu’à ce que le taux de chômage se réduise suffisamment. L’opération twist, qui consiste à réduire la proportion d’obligations du Trésor à court terme dans le bilan de la Fed, au profit d’une augmentation des titres à long terme, demeure. Enfin, la Fed repousse aussi jusqu’à la mi-2015, au lieu de 2014, la date de fin de sa politique monétaire ultra accommodante. En d’autres termes son taux directeur restera au plancher d’ici là. Cette fois-ci, le programme est centré sur des titres liés à l’immobilier et le montant que la Fed peut théoriquement acheter est illimité. Cependant, la philosophie reste la même. Il s’agit, grâce à différents leviers (rachats de titres, opération twist, taux courts à zéro) de réduire le plus possible les taux d’intérêt à long terme. Ainsi, la Fed facilite le financement de l’économie et fait baisser le billet vert (l’euro a passé le cap des 1,30 dollar), ce qui est bon pour les exportations. En comprimant le plus possible les rendements obligataires, la Fed cherche aussi à favoriser le marché des actions et donc le financement des entreprises. Ce plan vient s’ajouter aux deux premiers lancés en 2008 puis en 2010 qui ont porté au total sur 2300 milliards de dollars d’obligations du Trésor. Selon Ben Bernanke, les efforts produits jusqu’ici ont généré 3 % de croissance et permis de créer deux millions d’emplois. Cependant, la plupart des experts, y compris au sein de la Fed, jugent que l’efficacité de "l’assouplissement quantitatif" diminue avec le temps. Selon les économistes interrogés par le Wall Street Journal, 500 milliards de dollars de nouveaux achats de titres permettraient à peine de réduire le taux de chômage de 0,1 point. En d’autres termes, les nouvelles mesures pourraient avoir moins d’impact sur l’économie, que les ventes d’iPhone 5, censées doper l’activité de près d’un demi point de croissance au quatrième trimestre ! Conscient des limites de ces mesures, M. Bernanke a d’ailleurs indiqué qu’elles n’étaient pas la "panacée" aux problèmes de l’économie américaine. Un fatalisme inhabituel, pour un patron de la Fed.

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