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Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

16 septembre 2012, 10:20

Friedrich Engels écrivait en 1890 (lettre à Conrad Schmidt du 27 octobre) :

« Il en est des reflets économiques, politiques et autres, comme de ceux qui se produisent dans l’oeil de l’homme : ils traversent une lentille et se présentent renversés, sur la tête. Seulement le système nerveux manque, qui remet l’image sur ses pieds. Celui qui appartient à un marché financier ne voit le mouvement de l’industrie et du marché du monde que dans la réflexion intervertissante du marché d’argent et d’effets de commerce ; pour lui l’effet devient cause. C’est ce que j’ai déjà vu à Manchester, après 1840. Au point de vue du mouvement de l’industrie et de ses minimums et maximums périodiques, les cours de la Bourse de Londres étaient absolument inutilisables parce que l’on voulait tout expliquer par des crises du marché monétaire, qui n’étaient elles-mêmes que des symptômes. »

Tous ceux qui parlent de crise financière, d’excès de la finance, de crise de la dette, de crise des banques, de crise souveraine, de crise de l’Europe ne nous présentent que les effets et non les causes profondes. Parfois, ils nous présentent même comme cause les remèdes de l’étape précédente... Les qualificatifs donnés montrent à quel point on cherche à fuir la réalité : crise grave, crise de grande ampleur, crise systémique, crise structurelle, crise des liquidités, crise de solvabilité, crise de volatilité, etc... Rien de tout cela ne décrit vraiment ce qui est en train de se produire mais, au mieux, une phase de la situation. Parler de crise des subprimes n’explique pas pourquoi la crise continue après les subprimes ! Les causes profondes doivent cependant être cherchées pour quiconque veut agir en fonction des nécessités et non en fonction des utopies. Il trouvera nécessairement que le maintien du capitalisme au prix de quelques sacrifices est désormais une utopie réactionnaire.

Mais il importe d’abord de prendre conscience que nous vivons une situation inédite : ce n’est pas une crise classique du système capitaliste mais une fin de système ! C’est le système et non ses victimes qui sonne la fin du match... quand les capitalistes eux-mêmes ne peuvent miser que sur la chute. Car c’est infiniment plus rentable. De manière durable et non conjoncturelle !

L’accusé ne peut seulement être le "capital financier" bien entendu puisque l’ensemble du capital est... financier !

Cinq ans après avoir mis en perfusion l’économie mondiale, on ne constate pas de battement « naturel » qui reprenne. Il est temps de constater que, en ayant accepté l’extension au monde entier avec la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie ou l’Afrique du sud, l’impérialisme a atteint les limites de son extension et que les limites de ses capacités à capitaliser ses profits sont dépassées.

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