Accueil > ... > Forum 4682

Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

16 septembre 2012, 22:09

Depuis août, les banques européennes peinent à se financer en dollars, faisant face au départ des grands fonds américains. Au final, la Banque centrale européenne (BCE) est contrainte d’alourdir un bilan déjà très conséquent. Hier, Francfort a annoncé avoir accordé un prêt de 575 millions de dollars à deux établissements de la zone euro en difficulté.

Les dépôts overnight auprès de la BCE ont à nouveau atteint un plus haut lundi à 197,75 milliards d’euros, signe de craintes renouvelées concernant les dettes souveraines. Jusqu’à quand la BCE pourra-t-elle continuer ?

« Welcome back, Ted », ironise le Financial Times. De la même manière qu’il y a quatre ans, le Ted spread, soit l’écart entre le taux Libor interbancaire à trois mois et ceux des T-Bills, a atteint un niveau très élevé. D’ordinaire, cet écart est minime. Il gagne en importance lorsque les banques perdent leur confiance mutuelle en matière de solvabilité. L’écart entre le principal taux du marché, l’Euribor à échéance 3 mois, et le taux de l’argent au jour le jour (overnight indexed swap ou OIS), a renoué avec son niveau d’avril 2009, au lendemain de la crise financière.

Le Ted spread est l’instrument par excellence pour prédire une crise du crédit du type de celle qui se déclencha en 2007. Le Ted spread européen (utilisant le Bund allemand et l’Euribor) s’est hissé à 140 points de base lundi, soit un niveau jamais atteint depuis le début 2009, lorsque les banques étaient encore en pleine crise. Mais son équivalent américain, lui, demeure stable à 33 points de base.

Le scénario du film qui se déroule actuellement est donc connu, il ressemble à s’y méprendre à celui de la crise du subprime et de l’assèchement du crédit bancaire. Avec toutefois une différence de taille, puisque la crise bancaire ne s’est pas encore propagée outre-Atlantique. La raison est que les préoccupations actuelles tournent avant tout autour de l’ampleur du trou que la crise grecque provoquera dans le bilan des établissements bancaires exposés. Or, en 2007, les instruments de crédits structurés du subprime américain avaient essaimé de la dette hypothécaire dans les bilans de plusieurs banques de la zone euro. Aujourd’hui, la dette européenne – le nouvel actif toxique – est essentiellement concentrée dans des institutions européennes.

L’anxiété des marchés et des investisseurs ne renvoie donc pas à la même réalité qu’en 2007. Suffit-il de le marteler pour rassurer ? Certainement pas. D’autant plus qu’un nouveau ralentissement économique en perspective jette encore davantage d’incertitude sur les marchés.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.