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La politique de LO/CGT à PSA Aulnay, au travers des déclarations du dirigeant CGT, second porte parole national de Lutte Ouvrière

24 septembre 2012, 07:14

au milieu du mois de juillet, quand l’ampleur du plan de licenciements de PSA a été révélé, quand tous les travailleurs, quand l’opinion publique était sous le choc, quand le gouvernement de gauche se sentait obligé de jouer un indignement violent, alors ces syndicats ont décidé de reporter à plus tard la lutte, de placer devant leurs propres pas une barrière qui s’appelait « une expertise ». Désormais, il fallait attendre l’expertise demandée par les syndicats. Pourquoi ? Parce qu’une expertise allait éviter la lutte ? Parce qu’elle renforcer la lutte ? Parce qu’elle allait empêcher les licenciements ? Nullement !

Mais les syndicats ne peuvent nullement dire qu’ils ont été pris par surprise juste avant les vacances et ont été contraints d’attendre la rentrée pour réagir. C’est eux-mêmes qui ont annoncé un an avant l’attaque du patron et qui avaient donc largement le temps de s’y préparer, à commencer justement par la CGT d’Aulnay dirigée par les militants de Lutte Ouvrière qui sont justement ceux qui ont démasqué le plan du patron.

Quel a été le but de leur campagne quand ils ont appris que les emplois étaient menacés sur PSA ? Expliquer que tous les salariés de PSA étaient menacés, ceux de France comme ceux d’Espagne ? Pas du tout ! Ils ont fait campagne sur un seul point qu’ils ont répété un milliard de fois dans tous les média : PSA va fermer le site d’Aulnay. Toutes leurs actions ont consisté à promener la banderole « Non à la fermeture d’Aulnay » au point que, maintenant qu’il est clair qu’Aulnay est loin d’être le seul visé, ils continuent à manifester avec la même banderole, comme si la lutte devait être menée, site par site, boite par boite, entreprise par entreprise…

L’organisation Lutte Ouvrière dans tous ses discours politiques ne parle que de lutte d’ensemble et ses militants syndicalistes locaux, dans les luttes qu’ils dirigent doivent-ils avoir le langage opposé sous prétexte que la conscience n’y serait pas, que le rapport des forces n’y serait pas ? Poser la question, c’est y répondre.

On peut se dire : voilà, les militants d’extrême gauche qui dirigent la CGT d’Aulnay ne sont pas responsables de la politique de la CGT des autres sites et de la CGT centrale et ne peuvent pas étendre la lutte d’Aulnay à d’autres sites si la CGT des autres sites ne le veut pas et si les travailleurs des autres sites ne débordent pas les syndicats.

Ils pourraient en tout cas par leurs déclarations - et les média ont mille fois donné la parole aux dirigeants de Lo qui sont dirigeants de la CGT d’Aulnay -, donner le sens du combat qui est nécessaire et ils ont fait exactement le contraire. Ils ont dit aux ouvriers d’Aulnay : nous nous battons contre la fermeture d’Aulnay. Et pas : nous devons donner à notre combat un sens de classe, celui d’une lutte contre l’ensemble de la vague de licenciements en France. C’est le seul moyen d’obtenir le rapport de forces capable de faire reculer le patron en menaçant l’ensemble du patronat. Ou tous les travailleurs actuellement menacés de licenciement gagnent ensemble ou ils perdent ensemble.

Ils ont donc fait attendre la lutte à la rentrée des vacances, laissant le temps passer, leurs adversaires tenir la une des média, démoraliser les travailleurs, laisser les autres syndicats des autres sites tromper les travailleurs, laisser le gouvernement développer sa propagande sirupeuse et mensongère, pire que celle de la droite. Du genre : on est scandalisés, on va tout faire mais ... on n’y peut rien sauf museler les syndicats dans des négociations sans fin !

Et, maintenant que la rentrée est passée, alors qu’ils avaient prétendu à leur retour devenir le cauchemar du patron de PSA, ils se contentent de petites actions comme des occupations de péage d’autoroute en faisant passer les véhicules gratis comme si de telles « actions coup de poing » faisaient trembler patronat et gouvernement !

En même temps, les syndicats de Sevelnord acceptent des sacrifices et la flexibilité sous le chantage à l’emploi du patron et ils ne le dénoncent pas publiquement !

En même temps, le patron fait le chantage : accepter des licenciements à Madrid ou en France et ils ne le dénoncent pas !

En même temps, ils continuent à se donner comme perspective une négociation patronat/gouvernement/syndicats comme si c’était une telle négociation qui allait sauver les emplois.

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