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Aux origines du génocide rwandais : la révolte sociale (sans aucun caractère ethnique) de janvier 1990 et janvier 1992

12 avril 2014, 09:07

Un témoin :

Identification : Ex-FAR, entré dans l’armée en 1989 ; formé à l’Ecole des sous officiers

(Butare) jusque mai 1991 ; instructeur au camp Bigogwe ; affecté au

bataillon 64 (appelé Zoulou, célèbre pour ses méfaits) ; puis au bataillon

65 au Mutara ; formé à l’artillerie à Mukamira ; retour au bataillon 65 au

Mutara ; affecté à Ruhengeri ; exilé

au Congo ; retour au pays et réintégration dans l’armée ; inculpation pour

génocide ; aveu de culpabilité en 2000 ; condamné en 2006 à 12 ans de

prison par Gacaca ; actuellement libre parce qu’il avait déjà épuisé les 12

ans en détention.

Eléments essentiels de son témoignage :

 Les Français ont donné un entraînement militaire et idéologique aux miliciens Interahamwe et aux ex-FAR. Le témoin évoque spécialement les militaires Français du DAMI (Détachement d’Assistance Militaire et d’Instruction) au camp Bigogwe et Mukamira. « Comme instructeur, j’étais une sorte d’intermédiaire entre les Français et les jeunes qu’on formait. Le Français faisait la démonstration d’une tactique sur moi ; ensuite j’appliquais la même tactique sur un autre tout en traduisant. »

 Les Français participaient aux combats aux côtés des FAR. Le témoin indique qu’à trois

reprises, il a fait partie de l’équipe chargée de tirer au mortier contre les positions du FPR

dans la localité de Kirambo (Ruhengeri).

« Il y avait en tout 12 mortiers 105, et sur chaque engin étaient affectées 7 personnes.

J’étais responsable du numéro 5. J’avais un adjoint français ainsi que deux autres à des postes techniques importants. Ces trois postes étaient particulièrement importants pour chaque engin, et ils étaient toujours occupés par des Français. Les Rwandais n’étaient pas encore bien formés pour manier ces nouvelles armes. La coordination de l’opération était assurée par un général français qui opérait à une certaine distance en compagnie du Colonel Serubuga, et c’est ce général qui nous donnait les institutions par transmission Radio (icyombo). »

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