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Aux origines du génocide rwandais : la révolte sociale (sans aucun caractère ethnique) de janvier 1990 et janvier 1992

13 novembre 2012, 04:58

1989-90 Assassinat de la Députée Nyiramutarambirwa par des agents de la " Sûreté nationale ". Celle-ci s’était opposée à la politique des quotas. Assasinats de plusieurs journalistes par la Sûreté, dont le directeur du journal catholique Kinyamateka.

1990

Rédaction par Erik Orsenna du discours de la Baule pour le président François Mitterrand (il en dénoncera plus tard la politique africaine). L’opposition armée du FPR, issue de la seconde génération des réfugiés tutsi, appuie l’opposition intérieure sudiste et démocratique au régime d’Habyarimana. 1er octobre : Première attaque du FPR depuis la frontière ougandaise. Mort de Fred Rwigema. OPERATION NOROIT. 4 octobre : Intervention française dans le conflit (opération Noroît) sur décision du président François Mitterrand. Envoi sur le front d’une compagnie (150 hommes) du 2ème Régiment étranger de parachutistes (2ème REP) stationnée en République Centrafricaine, suivi de l’aide des Belges et les Zaïrois (Mitterrand ajoute ensuite 450 hommes). Retour accéléré des 3 000 hommes de la Division Spéciale Présidentielle du Maréchal Mobutu en raison de leurs excès criminels à l’encontre des populations. Nuit du 4 au 5 octobre : Simulation d’une attaque sur Kigali avec le concours des militaires français (de la Mission d’Assistance Militaire et de Noroît) 5 octobre : Discours d’Habyarimana à la radio nationale expliquant que l’ennemi avait attaqué en force la capitale et décrétant l’état de siège, instauration d’un couvre-feu intégral, appel à la vigilance délation. Arrestation dans la foulée de 10 000 Tutsi et d’opposants politiques hutu à Kigali. 8 octobre : MASSACRES PAR REPRESAILLES DE LA POPULATION CIVILE TUTSI (BAHIMA) DU MUTARA (UN MILLIER DE VICTIMES). Les tueries sont présentées comme un travail collectif respectable (umuganda) par les autorités. 11-13 octobre : Massacre de Tutsi dans la commune de Kibilira. Fin octobre : Appui des troupes françaises repoussant le FPR en Ouganda. Début de la guérilla. Retrait de la Belgique du Rwanda après un vif débat au parlement dénonçant les crimes du régime Habyarimana. Seules restent les troupes françaises. Suivi très attentif de la situation militaire au Rwanda par François Mitterrand, même pendant ses déplacements. Novembre : Accord par la France d’un prêt de 84 millions de Francs " pour le développement ", en réalité pour l’achat d’armements. Décembre : Accord par la Caisse centrale de Coopération économique de Paris, d’un autre prêt au Rwanda de 49 millions de Francs " pour la réalisation de divers projets ". Diffusion du texte raciste dit des " Dix commandements du Hutu ", dans la revue Kangura, notoirement soutenue par la belle-famille du président Habyarimana (l’akazu). Photo de Mitterrand en 4ème de couverture, avec en légende le dicton : " Les vrais amis, on les rencontre dans les difficultés ".

1991

Janvier : Implantation du FPR dans la région de Byumba, Nord-Est du Rwanda et libération de plus de 1 000 prisonniers politiques de la prison de Ruhengeri, fief d’Habyarimana. Intervention d’un détachement français. Affirmation par l’ancien membre des escadrons de la mort Janvier Africa - dont les témoignages peuvent être amplement recoupés - d’avoir été formé durant quatre mois, à partir de février 1991, par les militaires français. Janvier-février : EXTERMINATION DE 2 000 TUTSI BAGOGWE en représailles. Organisation de massacres à caractère génocidaire (extermination d’hommes, de femmes et d’enfants) à l’instigation du gouvernement Habyarimana (par le bourgmestre de Kinigi, le préfet de Ruhengeri, et d’autres autorités). Participation du président Habyarimana et son épouse aux réunions préparatoires . 29 mars : Accord de cessez-le-feu signé à N’sele (Zaïre). Avril : Nomination du général Christian Quesnot comme chef d’Etat-major particulier du Président Mitterrand. Le général Jean-Pierre Huchon est son adjoint. Participation d’officiers français aux interrogatoires " musclés " de prisonniers FPR . Conférence de Dar-es-Salam sur le droit au retour des réfugiés. 10 juin : Modification de la constitution, reconnaissance du pluripartisme, du droit de grève pour les fonctionnaires et de la liberté de la presse. Apparition de plusieurs partis d’opposition : le Mouvement Démocratique Républicain (MDR), le Parti Libéral (PL), le Parti Social-Démocrate (PSD), le Parti Démocrate Chrétien (PDC).

1992

MANIFESTATIONS POPULAIRES CONTRE LE GOUVERNEMENT. 8 janvier : Manifestation à Kigali (100 000 personnes), à Gitarama et à Butare. 15 janvier : Seconde grande manifestation de l’opposition à Kigali. Le lieutenant-colonel Chollet, détaché par la Mission militaire de coopération auprès d’Habyarimana, dirige et réorganise l’armée rwandaise. Contact de Paul Barril avec les extrémistes hutu de l’akazu. Mars : Nouveau massacre à Kibilira. Création de la Coalition pour la défense de la république (CDR), qui rassemble les ultra hutu et distille ouvertement un racisme antitutsi agressif. MASSACRES DES TUTSI DANS LE BUGESERA, au Sud du Rwanda, après des appels au meurtre par Radio-Rwanda, dirigée par Ferdinand Nahimana. Avril : Dismas Nsengaremye dirige un gouvernement de compromis MRND-opposition (sans le FPR). Mai : Création d’une milice de tueurs : les Interahamwe par le MRND présenté comme le " mouvement de jeunesse du parti ". Certains sont formés par des militaires français.

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