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Qu’est-ce qui est le propre de l’homme ?

24 novembre 2012, 19:00, par moshe

Qu’est-ce qui est le propre de l’homme ?

On l’a bien cherché, « le propre de l’homme », et la vérité nécessite de dire qu’on ne l’a trouvé nulle part. Des auteurs qui avaient affirmé l’avoir trouvé ont été contredits par les recherches scientifiques ultérieures et aucun critère simple n’a pu être dégagé. Ni le rire, ni le langage, ni les outils, ni la station debout, ni l’organisation sociale, ni la capacité de chasser de manière organisée et planifiée, ni le gros cerveau, ni la capacité de calculer, ni la conscience, ni l’éducation des enfants, ni la raison, ni l’affectivité, ni l’intelligence, ni les émotions, ni la souffrance pour soi et pour les êtres aimés, ni le rêve, ni la capacité de faire des projets, ni les maîtrise des outils, ni la culture, ni le travail, ni le goût, ni … même les gènes ! Et même pas la violence, la capacité de destruction, les guerres...

Ce qui signifie que la question est philosophiquement mal posée. Différencier d’un côté l’homme en général et de l’autre l’animal en général n’a pas de sens matériel concret. Il est certain que l’humanité a eu une histoire mais tous les êtres qui y ont participé ne sont pas des étapes d’une évolution linéaire ni séparée de celles des autres espèces vivantes.

Le terme « animal », au singulier, est rejeté par le philosophe français Jacques Derrida dans sa généralité, – parce qu’il est une « simplification conceptuelle » vue comme un premier geste de « répression violente » à l’égard des animaux de la part des hommes, et qui consiste à faire une césure totale entre l’humanité et l’animalité, et un regroupement tout aussi injustifié entre des animaux qui demeurent des vivants radicalement différents les uns des autres, d’une espèce à une autre :

« Chaque fois que « on » dit « L’Animal », chaque fois que le philosophe, ou n’importe qui, dit au singulier et sans plus « L’Animal », en prétendant désigner ainsi tout vivant qui ne serait pas l’homme (...), eh bien, chaque fois, le sujet de cette phrase, ce « on », ce « je » dit une bêtise. Il avoue sans avouer, il déclare, comme un mal se déclare à travers un symptôme, il donne à diagnostiquer un « je dis une bêtise ». Et ce « je dis une bêtise » devrait confirmer non seulement l’animalité qu’il dénie mais sa participation engagée, continuée, organisée à une véritable guerre des espèces. »

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