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Vous appelez encore ça le capitalisme ou la transition vers le chaos ?

4 juillet 2013, 19:53

On va vers l’affrontement entre l’Allemagne et la BCE...

La Cour constitutionnelle allemande se prépare à ce qui pourrait devenir la décision la plus importante de son histoire. En septembre dernier, la Cour a autorisé le gouvernement allemand à signer le Traité instituant le Mécanisme européen de stabilité (MES), un dispositif de sauvetage intergouvernemental permanent de la zone euro. A présent cependant, il se pourrait qu’elle tente d’arrêter le programme de transactions appelées OMT (Outright Monetary Transactions) de la Banque centrale européenne (BCE) qui s’engage à acheter sans limite des emprunts d’Etat à des pays de la zone euro en difficulté soumis aux conditions du MES.

La Cour allemande n’a bien sûr aucune autorité sur la BCE et n’a donc aucun pouvoir pour juger ses actions. La seule institution qui dispose de ce pouvoir est la Cour européenne de justice du Luxembourg. Mais la Cour constitutionnelle allemande peut juger si les actions des institutions de l’UE sont compatibles avec sa constitution et les traités de l’Union Européenne.

La Cour pourrait interdire à la Bundesbank de participer au programme OMT

Si la cour constate que les actions de la BCE sont illégales, elle peut contraindre les institutions allemandes, y compris le parlement allemand. Par exemple, elle pourrait interdire à la Bundesbank de participer au programme des OMT. Ou elle pourrait encore décider que la participation du gouvernement allemand au MES doit être subordonnée à la volonté de la BCE de limiter les OMT. Udo Di Fabio, ancien juge renommé à la cour, a argué du fait que le tribunal pourrait même forcer le gouvernement allemand à revoir les traités de l’UE s’il ne réussit pas à limiter le programme des OMT.

Les défenseurs du programme des OMT précisent que ce dernier a calmé les marchés financiers en affirmant l’empressement de la BCE à intervenir comme prêteur en dernier recours pour racheter la dette souveraine avant qu’un pays ne fasse faillite. En conduisant le marché vers un soi-disant « bon » équilibre, les taux d’intérêt de ces pays restent bas et on peut continuer à emprunter. Ils précisent que les banques centrales partout dans le monde entreprennent des actions semblables pour stabiliser les marchés. La Réserve Fédérale, en particulier, a acheté d’énormes quantités d’emprunts d’Etat du gouvernement américain.

Les adversaires précisent que c’est bien là qu’est le problème, parce que le mandat de la BCE est plus limité que celui de la Fed. Après tout, la zone euro n’est pas un pays fédéral et le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (l’article 123 en particulier) interdit explicitement le financement monétaire des Etats Membres, ce qui était la condition pour que l’Allemagne abandonne le Deutsche Mark. Par ailleurs, affirment les adversaires, même la Fed n’achète pas des obligations émises par des États américains en difficulté, comme la Californie ou l’Illinois.

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