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Quand le nouveau secrétaire général de la CGT est en train de préparer avec la bourgeoisie la manière de faire passer en douce la privatisation de la SNCF

16 juillet 2014, 16:54, par Robert Paris

Tu dis : « Je ne pense pas que les travailleurs en sont à entendre cette façon de critiquer LO ou celle de critiquer de cette façon les syndicats. »

Qu’est-ce qui te fais penser cela ? La opinion ouvrière telle que tu la connais ou une analyse de la situation où se trouve la classe ouvrière ?

C’est cela le fond du problème. Ce n’est pas LO ni les syndicats en soi. C’est la manière dont tu as appris à considérer la classe ouvrière, à analyser où elle en est ou du moins ce que tu en penses.

Il y a une autre manière, c’est d ’analyser les conditions objectives qui se trouvent en face d’elle, les nécessités, la situation des classes dirigeantes et les manières par lesquelles elles vont devoir y faire face.

Ce sont ces conditions objectives qui vont dicter le premier élément de réflexion sur la politique qu’il est nécessaire de développer publiquement dans la classe ouvrière.

Les pragmatistes en restent à leur refrain « il faut lutter », « il faut mobiliser », « il faut être nombreux », « il faut un parti », « il faut un syndicat », « il faut manifester », « il faut protester ».

Ils ne nous disent pas quelle est la situation de la classe dirigeante et de son système qui l’amène à changer radicalement de politique. Ils ne nous disent pas quelles sont les politiques possibles pour les classes dirigeantes dans la situation catastrophique du système. Non ! Eux veulent partir des préoccupations et de l’opinion des travailleurs ! Comme si c’était le point de départ d’un raisonnement sur la politique ouvrière. Comme s’il n’y avait pas meilleurs défenseurs du système que les travailleurs ! Cela ne nous empêche absolument pas de défendre l’idée que la classe ouvrière est potentiellement communiste mais ceux qui prétendent que la classe ouvrière doit considérer des revendications obtenues partiellement comme des victoires nous trompent. La classe ouvrière a été défaite en juin-juillet 1936 alors qu’elle a obtenu satisfaction sur une série de revendications. Et c’est souvent ainsi…

Le rôle des révolutionnaires n’est pas de pousser à la lutte et même pas de pousser à l’organisation mais de développer la conscience de la réalité. Cette réalité contient à la fois notre défaite et notre victoire. Elle est profondément contradictoire. Comme l’est la réalité du prolétariat, celle du capitalisme, ou celle des extrêmes gauches. Nous ne savons pas dans quel sens tout cela basculera. Nous savons que nous militons pour éclairer cette nature contradictoire qui fait qu’au moment où les hommes désespèrent de la révolution ou du prolétariat, ces derniers font parfois des bonds en avant historiques qui proviennent du fait que ces contradictions étaient parvenues au point de rupture….

Nous ne comptons pas sur nos petits bras pour pousser les travailleurs, pour pousser l’évolution historique, pour pousser l’extrême gauche ou n’importe quelle fraction de la société. Nous comptons sur les forces de la société elle-même mais nous sommes persuadés que ces forces ont besoin d’une boussole, d’une analyse qui ne découle pas seulement des expériences propres de ces forces sociales, d’une science, d’une philosophie qui n’ont rien de spontané ni d’élémentaire.

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