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Les enjeux de la guerre de l’impérialisme français au Mali

10 février 2013, 21:55

A la retraite, mais pas avare de confidences susceptibles de faire trembler les chancelleries, confortablement drapées dans l’hypocrisie de rigueur, Vicky J. Huddleston, ex-ambassadrice américaine au Mali de 2002 à 2005, s’est affranchie de la langue de bois officielle pour divulguer, vendredi, sur I-Télé, quelques secrets d’Etat qui mettent à mal la véracité des fables que l’on nous brode afin d’éclairer notre compréhension de la marche du monde…

Outre sa révélation retentissante de la rançon substantielle (17 millions de dollars !) payée par la France pour obtenir la libération des otages détenus par AQmi au Mali - otages, enlevés en septembre 2010 à Arlit (Niger) et probablement actuellement détenus au nord du Mali -, qui anéantit la douce utopie du triomphe de la diplomatie française sur les négociations plus prosaïquement financières, le portrait sans étoffe qu’elle a brossé du djihadiste Mokhtar Belmokhtar brise également le mythe du leader sanguinaire du groupuscule « les signataires par le sang », à la tête de la prise d’otages du complexe gazier d’In Amenas, en Algérie.

L’homme précédé par ses surnoms « Le borgne », ou encore « Mister Malbororo », est décrit comme une petite frappe, vulgaire trafiquant de cigarettes, qui n’aurait jamais représenté une menace imminente pour les Etats-Unis : "C’était un petit voyou qui ne représentait pas une menace pour les Etats-Unis, pour les Français ou le gouvernement malien", assure-t-elle.

Retirée de la vaste scène géopolitique, Vicky J. Huddleston n’a pas fait de vœu de silence pour autant, et elle l’a prouvé en enfonçant le clou : entre 2004 et 2011, les Européens ont versé 89 millions de dollars pour libérer des otages enlevés par des islamistes, a-t-elle affirmé.

Et de poursuivre sur sa lancée : "Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes", renchérissant : "tout le monde était au courant, les Algériens particulièrement savaient ce qui se passait quand les otages étaient libérés, quand les gouvernements nient avoir payé des rançons, tout le monde sait que l’argent passe de main en main et par différents intermédiaires, et que cela termine dans la trésorerie d’Aqmi, leur permettant d’acheter des armes et de recruter".

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