Accueil > ... > Forum 25917

Comment éviter de se retrouver avec des nanoparticules dans les produits que vous utilisez ?

8 septembre 2016, 14:11

Des chercheurs britanniques ont découvert de minuscules particules de magnétite, probablement issues de la pollution atmosphérique, dans le cerveau de 37 individus britanniques et mexicains. "Ces résultats suggèrent que les nanoparticules de magnétite présentes dans l’environnement peuvent pénétrer dans le cerveau humain, où elles peuvent représenter un risque pour la santé", expliquent les auteurs de l’étude publiée dans la revue PNAS, estimant qu’elles pourraient jouer un rôle dans le développement de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Des propos alarmants tempérés par le Dr Valérie Lecureur, chercheur de l’Institut de Recherche en Santé, Environnement et Travail de Rennes (Inserm) et co-auteur d’une étude de 2015 montrant que les particules fines de Diesel, toxiques pour les poumons, sont capables d’infecter d’autres organes comme le foie.

On sait depuis des années que du fait de leur taille - de l’ordre du milliardième de mètre - les particules fines et les nanoparticules peuvent pénétrer profondément dans les poumons et affecter les systèmes respiratoire et cardiovasculaire. "Elles seraient responsables de 5 à 7 % des cas de maladies cardio-pulmonaires et de 6 à 10 % des cancers du poumon", précise le Dr Valérie Lecureur. Récemment, une étude illustrait les deux principales voies qu’emprunteraient les nanoparticules pour pénétrer dans le système nerveux central de rongeurs : dans le nez, via des récepteurs olfactifs, et dans les poumons, en franchissant les barrières pulmonaires et hémato-encéphalique (cette dernière entoure le cerveau et le protège).

Cette fois, les chercheurs britanniques sont parvenus à observer directement des particules de magnétite dans le cortex frontal post-mortem de 37 individus. A priori, rien d’inquiétant, puisque des particules de magnétite, un oxyde de fer fortement aimanté, peuvent se former naturellement dans le cerveau. Mais les caractéristiques des nanoparticules découvertes (forme sphérique, taille très petite de moins de 150 nanomètres, surface lisse) suggèrent qu’elles se sont formées à très haute température, et donc à l’extérieur du corps humain. "Elles ressemblent aux nanosphères de magnétite que l’on trouve fréquemment dans les particules en suspension dans l’air en milieu urbain", et issues de la combustion de carburant, explique l’équipe de recherche. Ils suggèrent que ces particules pénètrent dans le nez puis dans le bulbe olfactif, région cérébrale dédiée au traitement des informations olfactives, par l’intermédiaire du nerf olfactif. Toutefois, "même si l’étude montre que ces particules proviennent de l’extérieur, elle ne prouve pas qu’elles sont issues de la pollution urbaine, précise le Dr Valérie Lecureur. De plus, aucune information n’est donnée sur la concentration à partir desquelles ces particules seraient nocives pour la santé, ni sur leurs effets réels sur le cerveau." La spécialiste fait également remarquer qu’une partie des cerveaux analysés provient de volontaires résidant à Mexico, l’une des villes les plus polluées du monde... Difficile donc avec une telle méthodologie de généraliser.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.