Les « nouveaux philosophes » français, en dérive du stalinisme vers l’extrême droite islamophobe ?
2 mai 2013, 06:45
Finkielkraut sur le mouvement des sans-papiers :
« Bien que j’ai été soixante-huitard comme la plupart des gens de mon âge, ou peut-être précisément pour cette raison, je ne crois pas qu’il faille valoriser automatiquement tout ce qui bouge ni que le mouvement soit à lui-même sa propre justification. Il me semble, à l’inverse, qu’au risque d’être un peu seul, il importe aujourd’hui d’être sobre et de résister à la grande marée lyrique des pseudo-résistants.
L’affaire des sans-papiers de l’église Saint-Bernard n’est pas l’affaire Dreyfus, l’appel à la désobéissance civile n’est pas un nouveau J’accuse, et ses signataires ne sont pas plus des résistants que Carole Bouquet n’est Lucie Aubrac. Quand à la volonté des 121 « noms difficiles à prononcer » d’aller avec leur valise à la gare de l’Est pour y mimer le départ des déportés, elle n’est pas émouvante, elle est indécente. Ce n’est pas par l’hystérie qu’on assume son héritage ni qu’on est à la hauteur de l’événement. »
Finkielkraut sur le mouvement des sans-papiers :
« Bien que j’ai été soixante-huitard comme la plupart des gens de mon âge, ou peut-être précisément pour cette raison, je ne crois pas qu’il faille valoriser automatiquement tout ce qui bouge ni que le mouvement soit à lui-même sa propre justification. Il me semble, à l’inverse, qu’au risque d’être un peu seul, il importe aujourd’hui d’être sobre et de résister à la grande marée lyrique des pseudo-résistants.
L’affaire des sans-papiers de l’église Saint-Bernard n’est pas l’affaire Dreyfus, l’appel à la désobéissance civile n’est pas un nouveau J’accuse, et ses signataires ne sont pas plus des résistants que Carole Bouquet n’est Lucie Aubrac. Quand à la volonté des 121 « noms difficiles à prononcer » d’aller avec leur valise à la gare de l’Est pour y mimer le départ des déportés, elle n’est pas émouvante, elle est indécente. Ce n’est pas par l’hystérie qu’on assume son héritage ni qu’on est à la hauteur de l’événement. »
Libération, 22/02/1997