Accueil > ... > Forum 7632

Le réel n’est pas la succession temporelle, linéaire, logique et graduelle des états actuels

4 juin 2013, 17:25, par MOSHE

Ces remarques concernent particulièrement les militants révolutionnaires car, pour eux, la tâche de l’heure n’est pas l’activisme fondé uniquement sur l’actuel mais la défense de perspectives fondées sur une autre réalité tout aussi objective qu’est le potentiel de la classe prolétarienne. Les acharnés du « il y a toujours quelque chose à faire » (sous-entendu à la place de la classe ouvrière) prétendent que ce genre de considérations seraient tout à fait utopiques et vaines, complètement abstraites et détachées de l’état de la lutte des classes, du rapport de force actuel et de même te la simple réalité sociale. Ils se trompent et nous entraînent dans leurs erreurs. Ce qu’expriment même d’infimes minorités, si ce sont des potentialités réelles, fait partie de la réalité sociale et politique autant que les actions qu’ils prétendent « mener sur le terrain ». Ces hommes de terrain omettent une partie fondamentale de l’activité révolutionnaire : développer les potentialités de la classe exploitée qui auront demain autant de réalité que les soi-disant étapes que représenteraient les luttes réformistes qu’ils mènent de manière pas bien différente ou pas du tout différente des méthodes des appareils syndicaux liés au pouvoir et aux classes dirigeantes.

L’avenir du combat prolétarien est profondément aux potentialités qui sont les siennes et tout recul sur ce plan, fût-ce qu nom du réalisme nécessaire aux luttes actuelles, est un recul grave pour l’avenir qui implante de fausses virtualités avec de fausses perspectives. Ainsi, tous les « être nombreux dans la rue et dans la grève aux côté des centrales » ou encore « pour se faire entendre du gouvernement et du patronat », ou encore pour réclamer que « l’Etat nous soutienne » ou « prenne en compte nos demandes », « pour dire que nous ne voulons pas faire les frais de la crise », etc, tous ces faux objectifs présentent des potentialités illusoires et mensongères qui peuvent peser négativement sur l’avenir et ne pèsent en tout cas nullement sur les dites classes dirigeantes ni sur l’Etat à leur service. Faire croire que l’Etat serait une force neutre qu’il faudrait faire basculer de notre côté par une poussée, fait partie de ces fausses perspectives qui peuvent amener la suite de l’histoire vers des impasses graves.

Quant aux travailleurs, rien de pire que de prétendre qu’ils en seraient là où ils le disent. Les travailleurs ne sont ni aveugles ni sourds. Il est faux qu’ils ne voient pas que la situation est plus grave que ne le prétendent gouvernement et classes dirigeantes. Il est faux qu’ils ne comprendraient pas qu’on leur dise la vérité sur l’effondrement d’ensemble du système malgré les lourdes dépenses des Etats et banques centrales.

Les travailleurs ne sont pas encore décidés à en découdre dans certains pays mais cela ne signifie nullement qu’ils aient renoncé à le faire et qu’il failler chercher des moyens bidon pour « faire au moins quelque chose ».

Il est faux de dire que ce serait « maintenant ou jamais ». On ne sait pas d’avance quand ce sera le moment. Qui avait deviné ce qui s’est passé en Egypte ou en Tunisie ? Qui avait deviné ce qui se passe en Turquie ?

Le moment venu n’est pas dépendant des désirs des militants. Par contre, ce qui dépend directement d’eux, c’est de maintenir une perspective qui peut être définie par quelques orientations :

 aucune confiance dans les institutions dont l’Etat bourgeois, ses gouvernants de toutes sortes, les partis qui y sont liés et les centrales syndicales.

 la mise en place d’organisations autonomes des travailleurs sous la forme de comités de salariés, de jeunes, de chômeurs, toutes catégories sociales, professionnelles et d’origine confondues

 l’élargissement de toute action en direction d’autres salariés, d’autres catégories des milieux populaires
 développer la nécessité non pas de se faire entendre mais de frapper la classe dirigeante et l’Etat, les banques, les trusts, les bourses, le grand capital et ses défenseurs politiques, syndicaux et étatiques.

La classe ouvrière n’est pas seulement celle qui par son travail fait marcher le système et produit les richesses. C’est aussi celle qui est capable de faire fonctionner un autre système que celui fondé sur la propriété privée des moyens de production.

Ce dernier système ayant fait son temps (ce que démontre le fait que les Etats et les banques centrales doivent tout le temps débourser des centaines de milliards pour empêcher l’édifice de s’effondrer), il devient non utopique de penser que l’une des potentialités qui va devenir d’actualité sera l’intervention du prolétariat pour construire une nouvelle société, le capitalisme ayant atteint ses limites objectives. La tâche de diffuser cette nécessité devient dès lors la tâche prioritaire des militants communistes révolutionnaires. Toute lutte sociale d’ampleur doit contenir cette perspective, être marquée par elle. Prétendre que « les travailleurs n’en sont pas là », comme on l’entend souvent dans la bouche de l’extrême gauche officielle montre bien que tout ce qui a été dit plus haut est du chinois pour eux.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.