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En souvenir de 1943, une révolution il y a 70 ans ! Celle des Juifs des camps et des ghettos !

16 octobre 2018, 07:01

La révolte de Sobibor éclate en octobre 1943. On ne compte que peu d’évasions à Sobibor en comparaison de Treblinka. Le camp est conçu de telle manière qu’il décourage toute fuite. Quelques tentatives d’émeutes et d’opposition viennent des nouveaux arrivés, mais sans résultats tangibles.

Comme à Treblinka, les prisonniers sont concentrés dans deux sections et savent qu’ils seront éliminés tôt ou tard.

En juillet 1943, un réseau clandestin se forme et prépare des troubles de grande envergure autour de Léon Feldhendler. Sur les six cents prisonniers juifs, hommes et femmes, seule une quarantaine fait partie de l’organisation. Le plan veut exploiter la nuit, en creusant un tunnel tout en éliminant les SS attirés dans les différents ateliers.

Pour mener des tentatives d’évasions collectives, les prisonniers organisés doivent résoudre le problème du minage disposé autour du camp. Un des objectifs prioritaires sera donc d’entrer en contact avec des militaires, spécialistes des affaires de déminage. Un officier hollandais, Joseph Jacob, est le premier contact de ce genre. Il réunit autour de lui un groupe hollandais qui établit le déroulement des opérations en collaboration avec le groupe de Feldhendler. Des Ukrainiens se joignent à la révolte.

Les prisonniers se préparent à pénétrer dans le dépôt d’armes, pendant que les SS sont dans leur salle à manger. Ils cherchent à créer une percée à travers l’entrée principale du camp et à s’enfuir dans les forêts avoisinantes, mais le plan échoue. Jacob est arrêté, exécuté ainsi que soixante-douze autres Juifs hollandais.

L’arrivée, en septembre 1943, d’un groupe de prisonniers de guerre russes et juifs, venant de Minsk, marque le tournant de l’organisation du réseau. Parmi les nouveaux, Alexandre Petchersky 16, surnommé « Sacha », capitaine de l’armée rouge, s’affirme comme le chef de ce groupe. Feldhendler prend contact avec lui et les relations se créent bientôt entre les anciens prisonniers qui connaissent l’endroit et le groupe de soldats entraînés.

Le programme est mis au point en coopération avec les kapos juifs du camp qui demandent à se joindre à l’organisation. Les kapos doivent faire un rassemblement de prisonniers et les mener en rang jusqu’à l’entrée du camp, tout en donnant à cette démarche un caractère officiel suivant les instructions du jour.

L’émeute est déclenchée 14 octobre 1943. Onze SS sont tués sans un coup de feu, et parmi eux, Neumann le commandant du camp. Les fils de téléphone et d’électricité sont débranchés, les véhicules sont sabotés. Mais à cause d’un incident, la marche vers le portail se transforme en champ de tirs. Nombre de prisonniers se dirigeant vers le champ de mines sont tués dans l’explosion. Sur les six cents prisonniers, trois cents réussissent à franchir les barbelés et à s’enfuir.

La révolte de Sobibor et les pertes qu’elle coûta aux SS feront une grande impression. Les SS composent une unité spéciale chargée de traquer les fugitifs. Sobibor est relativement proche des forêts, et cet élément est favorable aux évadés. Piechersky et ses hommes traversent le Bog à l’est et se joignent aux partisans russes. Plus tard, Piechersky publiera ses mémoires 17, et relatera la période au camp, l’organisation et la réalisation du plan de fuite.

Feldhendler sera tué en avril 1945, par des Polonais qui assassinent des rescapés.

Cette révolte organisée fut l’une des trois qui éclatèrent dans les camps d’extermination, avec celle de Treblinka le 2 août 1943 et celle du Sonderkommando de Birkenau le 7 octobre 1944.

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