Contre l’empirisme : La science se passe-t-elle de théoriser et se limite-t-elle à constater les faits ?
7 septembre 2013, 09:04, par RP
« Affirmé dogmatiquement par un empirisme qui s’enferre dans
sa constatation, un fait s’inféode à des types de compréhension
sans rapport avec la science actuelle. D’où des erreurs que la cité
scientifique n’a pas de peine à juger. Qui a compris, par exemple,
la théorie scientifique du point de rosée a conscience d’apporter
une preuve définitive qui clôt une ancienne controverse. La
technique d’un hygromètre comme ceux de Daniell ou de Regnault -
pour ne citer que des appareils connus au milieu du XIXe siècle -
donne une garantie d’objectivité moins facile à obtenir d’une
simple observation "naturelle". Une fois qu’on a reçu cette leçon
d’objectivité, on ne peut guère commettre l’erreur d’un Renan qui
croit pouvoir rectifier le sens commun en ces termes : "Le vulgaire
aussi se figure que la rosée tombe du ciel et croit à peine le
savant qui l’assure qu’elle sort des plantes."
« Affirmé dogmatiquement par un empirisme qui s’enferre dans
sa constatation, un fait s’inféode à des types de compréhension
sans rapport avec la science actuelle. D’où des erreurs que la cité
scientifique n’a pas de peine à juger. Qui a compris, par exemple,
la théorie scientifique du point de rosée a conscience d’apporter
une preuve définitive qui clôt une ancienne controverse. La
technique d’un hygromètre comme ceux de Daniell ou de Regnault -
pour ne citer que des appareils connus au milieu du XIXe siècle -
donne une garantie d’objectivité moins facile à obtenir d’une
simple observation "naturelle". Une fois qu’on a reçu cette leçon
d’objectivité, on ne peut guère commettre l’erreur d’un Renan qui
croit pouvoir rectifier le sens commun en ces termes : "Le vulgaire
aussi se figure que la rosée tombe du ciel et croit à peine le
savant qui l’assure qu’elle sort des plantes."
Bachelard, Théorie et faits bruts