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Luttes de classes en Côte d’Ivoire

25 février 2015, 05:35

La direction de l’entreprise « Arab Contractors » a enfin lâché le morceau sous la pression des ouvriers. Elle vient de payer le droit de fin chantier de ses 182 travailleurs.
Le mardi 16 décembre, les travailleurs de ce chantier avaient le sourire aux lèvres. C’est l’aboutissement de quatre mois de luttes. Tout a commencé par un groupe de travailleurs qui ont demandé une régularisation salariale. Ils ont protesté ainsi contre le fait que les salaires soient évalués selon le bon vouloir du comptable et non pas sur les bases catégorielles du travailleur. Mais la direction a profité de l’occasion pour mettre à la porte tous ceux qu’elle considérait comme les meneurs. Les travailleurs licenciés ont tenté de se référer à l’inspection de travail. L’avocat de la direction a répondu que son entreprise ne connait pas ces travailleurs malgré leurs badges avec photo au nom de la société Arab Contractors.

A partir de cet instant, ceux des travailleurs qui étaient encore sur le chantier ont compris que le patron est un roublard et qu’il fallait plutôt engager la lutte immédiatement. La direction a voulu récupérer le mouvement de mécontentement en invitant les travailleurs à la négociation. Mais une fois le calme revenu, elle a aussitôt donné dos à toutes discussions. Les travailleurs ont déposé un préavis de grève de trois jours et comme le patron ne croyait pas en leur détermination, ils sont passés à l’acte. Le gouvernement de son côté a dépêché le directeur de cabinet du ministère des Infrastructures économiques pour venir au secours de cette entreprise. C’était dans l’optique de noyer le mouvement des travailleurs. Les travailleurs ont tenu bon en faisant fréquemment des débrayages. Ce qui a obligé la direction à rependre la négociation. Tout d’abord, elle a accepté de payer les droits des travailleurs et a confié le calcul à une structure de placement de main-d’œuvre. Cette dernière, en complicité avec la direction, a proposé des sommes dérisoires. Cela a été refusé par les travailleurs qui réclament en plus des droits de fin chantier, la paie d’un an d’indemnité de transport. La direction toujours dans sa logique de ne rien payer, a continué à faire la sourde oreille. Le mercredi 10 décembre, les travailleurs ont repris la grève et cette fois-ci en présence du Sous-préfet de Jacqueville. Les deux parties ont trouvé un accord : les travailleurs qui ont plus d’un an d’ancienneté ont eu 8 mois de transport et ceux en dessous, 6 mois.

Une semaine après cet accord, soit après 4 mois de lutte, les travailleurs perçoivent enfin le droit de fin chantier (entre 180.000 et 1.400.000 F cfa chacun). La paie s’est effectuée sur trois jours et le dernier jour, les travailleurs contents ont crié de joie en disant que « le serpent est mort » et qu’ils peuvent maintenant « déposer le bâton »

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