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Les leçons de l’épidémie Ebola

11 février 2016, 08:30

La crise d’Ebola en Guinée, Sierra Leone et Nigeria a mis en lumière les manquements et les failles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dont le siège est à Genève. Cette épidémie d’Ebola fut une tragédie qui a fait 11 000 morts. Elle donna aussi un "signal d’alerte" à la communauté internationale. Fort de ce constat, le secrétaire général de l’ONU avait mis en place un Haut-Comité pour une réponse globale aux crises sanitaires, qu’il a chargé de faire des recommandations afin de renforcer les capacités de réponses internationale, nationale et locale face aux pandémies. Pour les rapporteurs, le risque d’une crise majeure est en effet sous-estimé aujourd’hui. Et une nouvelle épidémie pourrait provoquer des millions de morts. Une modélisation réalisée par la Fondation Bill Gates estime qu’un virus pourrait ainsi atteindre les grands capitales du monde en 60 jours et faire 33 millions de victimes en moins d’un an. Effrayant !

Mais avant de faire ses recommandations, le Haut-comité et son président, le Tanzanien Jakaya Mrisho Kikwete, ont dressé un véritable réquisitoire sur "l’inaction" et le manque de discernement durant cette épidémie d’Ebola. Le rapport souligne aussi la faiblesse des capacités de réponse de l’OMS à de telles crises et la nécessité de réformer l’institution. Et voilà qu’une nouvelle crise, celle du virus zika, fait trembler 33 pays.

"Des milliers de vie auraient pu être sauvées en Afrique de l’ouest " durant la crise d’Ebola, si les recommandations après l’épidémie de grippe H1N1 de 2009 avaient été communiquées à ces pays, écrivent les auteurs du rapport. "De multiples manquements ont été identifiés, démontrant que le monde était mal préparé". D’abord, "il a fallu attendre que 1600 personnes soient infectées et que l’épidémie soit hors de contrôle pour que l’OMS déclare une urgence internationale de santé publique. L’absence de moyens de surveillance sanitaire sur le terrain n’a pas permis d’établir rapidement la réalité de la menace. Et malgré les nombreuses mises en garde de MSF, les gouvernements ont affirmé à tort que la crise était maîtrisée, alors qu’elle ne l’était pas. Cette crise a aussi souligné le manque de personnels de santé formés, la piètre coordination des moyens de lutte, la compréhension limitée des réponses à donner et le manque de ressources.

Les délais de réponse et les fautes ont entraîné des pertes humaines. Le bilan fut de 11316 morts, 28638 personnes infectées et 2,2 millions de dollars de pertes économiques.

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