Accueil > ... > Forum 34325

Toute l’Afrique (et une bonne partie du monde) a les yeux fixés sur la révolution au Soudan

13 juin 2019, 04:54

Une grève générale illimitée à l’échelle nationale a pratiquement paralysé les villes du Soudan dimanche, près d’une semaine après que les forces de sécurité ont lancé un bain de sang contre-révolutionnaire en attaquant un sit-in de masse devant le quartier général du ministère de la Défense à Khartoum. Le Comité central des médecins soudanais estime que 118 manifestants ont été tués, dont quatre dimanche, et que 784 autres ont été blessés depuis le début de la répression lundi dernier.

Des dizaines de milliers de Soudanais se rassemblaient régulièrement depuis des mois à l’extérieur du ministère de la Défense et protestent dans tout le pays dans le cadre du mouvement populaire qui a commencé en décembre 2018 pour exiger la fin du régime militaire et le transfert du pouvoir à un gouvernement démocratiquement élu.

Le Conseil militaire de transition (TMC) a pris le pouvoir lors d’un coup d’État le 11 avril, évinçant le président Omar el-Béchir après des mois de protestations massives, dans le but d’empêcher un renversement révolutionnaire de l’ensemble du régime militaire, au pouvoir depuis trois décennies.

Dirigées par le chef adjoint du TMC, le lieutant général Hamdan « Hemeti » Dagalo, qui aspire à prendre la place d’Al-Bashir en tant que dictateur, les paramilitaires des Force de soutien rapide (RSF) ont dispersé le sit-in le 3 juin à l’aide de tirs à balles réelles et de grenades assourdissantes.

Des dizaines de manifestants ont été expulsés ou jetés du pont du Nil Bleu par les RSF, certains avec des blocs de béton attachés à leur corps pour s’assurer qu’ils se noient et qu’on ne retrouve pas leur corps. Les RSF, formées de la tristement célèbre milice Janjaweed, a déployé les mêmes tactiques brutales au cœur de Khartoum qu’elles ont utilisées pour réprimer les rébellions au Darfour et dans l’est du pays.

Ce déchaînement de violence fait suite à la visite de Dagalo chez le prince héritier Mohammed bin Salman en Arabie saoudite et aux voyages du général Abdel Fattah al-Burhan, chef du TMC et dirigeant de facto du Soudan, à Abu Dhabi et au Caire, où il a reçu des conseils du dictateur égyptien, le général Abdel Fattah Al-Sissi, sur comment noyer une révolution dans le sang.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.