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Luttes de classe en Guinée (Conakry)

2 mars 2016, 12:48

La grève générale a été arrêtée simplement en arrêtant les syndicalistes puis en négociant l’arrêt de la grève en échange de leur libération...

a grève illimitée déclenchée le 15 février en Guinée pour une série de revendications a été suspendue vendredi, ont annoncé les coalitions de syndicats à l’origine du mouvement, qui a perturbé pendant cinq jours les activités à Conakry et dans plusieurs villes en province.

Par ailleurs, "tous les syndicalistes arrêtés" ont été "libérés", a déclaré à l’AFP Mamadou Mansaré, porte-parole des centrales syndicales ayant appelé à la grève, la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), réclamant notamment la baisse des prix des carburants et la satisfaction de revendications salariales.

Jeudi, un responsable de l’USTG, Oumar Barry, avait indiqué qu’"au moins 16" syndicalistes avaient été arrêtés en lien avec des heurts dans des quartiers de Conakry.

Lors d’une déclaration vendredi devant des militants rassemblés à la Bourse du travail, les responsables de la CNTG et de l’USTG ont fait état d’engagements du gouvernement concernant la satisfaction de douze des treize points de leur plate-forme de revendications.

Par conséquent, "la grève générale illimitée est suspendue jusqu’à nouvel ordre", a affirmé Amadou Diallo, de la CNTG, précisant que les discussions se poursuivaient avec le gouvernement et le patronat.

Le point n’ayant pas fait l’objet d’un accord est celui sur la baisse des prix du carburant, a précisé Mamadou Mansaré.

Les syndicats sont tombés d’accord "avec toutes les parties, avec la garantie de l’Assemblée nationale et des partenaires internationaux, que le prix du litre sera révisé" après la participation de la Guinée à une réunion des administrateurs du Fonds monétaire international (FMI) prévue en mars, a expliqué M. Mansaré.

Selon le protocole d’accord signé par les représentants des syndicats, du patronat et du gouvernement, une nouvelle grille salariale sera adoptée à l’issue d’"opérations" de mise à jour, qui "prendront fin le 30 juin, avec effet rétroactif au 1er janvier 2016". Les pensions de retraite seront également revalorisées.

Aucune estimation n’a été fournie sur le nombre de salariés concernés et les écarts entre anciens et nouveaux montants. Mais de source syndicale, "désormais tout fonctionnaire qui doit aller à la retraite doit bénéficier de ce qu’on appelle l’indemnité de départ à la retraite".

"Les parties conviennent de fixer cette indemnité au plus tard le 30 avril 2016. Elle commencera à être payée aux ayants-droit dès la fin décembre 2016", est-il précisé dans le protocole d’accord dont copie a été transmise à la presse par le gouvernement guinéen.

Les points d’accord concernent également des primes pour les travailleurs de l’Education et de la Santé, les facilités pour l’accès aux logements sociaux, la levée de "tous les barrages non conventionnels sur toute l’étendue du territoire national" pour réduire les tracasseries policières et favoriser la sécurité des transports.

Aucun travailleur ne sera sanctionné "du fait de la grève". A la demande des syndicats, le gouvernement a accepté "à titre exceptionnel de payer les salaires des fonctionnaires qui ont observé la grève" et le patronat a accepté "de demander à ses adhérents de payer les salaires de leurs travailleurs qui ont observé la grève", est-il stipulé encore dans le protocole d’accord.

Depuis son déclenchement, la grève générale avait paralysé les activités à Conakry et dans plusieurs grandes villes dont Labé (nord), Mamou (centre), Kindia (centre-ouest) et Kissidougou (sud-ouest), d’après des journalistes de l’AFP et des habitants.

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