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Vague de grèves en Afrique du sud
jeudi 14 juillet 2011
Vague de grèves en Afrique du sud
Mardi 12 juillet, les employés grévistes de la métallurgie, mais aussi des industries chimique, pharmaceutique et pétrolière du pays vont manifester pour de meilleurs salaires. La première grève a commencé il y a une semaine. Aujourd’hui, ils sont près de 200 000 dans tout le pays à avoir arrêté le travail.
Les grévistes sud-africains promettent de durcir leur mouvement entamé il y a une semaine. De grandes manifestations sont prévues mardi 12 juillet à Johannesburg et à Durban. Les salariés de la métallurgie, qui ont été les premiers à se mettre en grève, ont été rejoints cette semaine par les employés du secteur pétrolier, des industries chimique, pharmaceutique et papetières Tous réclament de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Mais pour le moment les négociations n’avancent pas.
Côté syndical, on affiche une mine sombre. Comme au Kwazulu-Natal, où le secrétaire régional du syndicat de la métallurgie dit les travailleurs malades et fatigués. Il affirme ne pas être optimiste sur l’issue des négociations et qu’à moins d’une surprise, venue des employeurs, la grève va continuer.
Du côté des organisations patronales, on espère voir les discussions déboucher prochainement sur un accord, tout en dénonçant les violences qui ont émaillé la première semaine de grève dans le pays : intimidation de non-grévistes, affrontements. Il y a eu un mort et six blessés au cours de plusieurs incidents distincts.
Maintenant que les industries pétrolière et pharmaceutique ont rejoint le mouvement, certains craignent la pénurie de carburant à la pompe et de médicaments dans les hôpitaux. Des craintes pour le moment prématurées.
Plus de 110.000 ingénieurs et travailleurs de la métallurgie se sont mis en grève lundi en Afrique du sud pour obtenir une augmentation de salaire de 13%, tandis que des milliers de grévistes ont manifesté dans les principales villes du pays.
Le syndicat national de la métallurgie (NUMSA) a lancé le mouvement après l’échec de discussions avec le patronat qui proposait 7%.
"Pas question de reculer dans notre combat pour obtenir un salaire décent", a déclaré le secrétaire général du syndicat Frans Baleni devant des milliers de métalos grévistes dans le centre de Johannesburg.
La fin du mois de juin marque souvent la fin de contrats de travail ce qui a donné à cette période le surnom de "saison des grèves".
Des employés des dépôts pétroliers et de raffineries du pays envisagent ainsi de se mettre également en grève mardi.
Des discussions salariales devraient également reprendre cette semaine dans le secteur des mines d’or et de charbon.
Près de 70 000 employés de plusieurs secteurs clé du pays ont rejoint le 11 juillet, à l’appel de deux syndicats, la grève lancée par l’Union nationale des métallurgistes sud-africains (Numsa) une semaine auparavant. Des pénuries de carburant sont déjà attendues.
Alors que près de 110 000 travailleurs de la métallurgie se sont mis en grève le 4 juillet en Afrique du Sud à l’appel du syndicat Numsa pour obtenir une augmentation de salaire de 13 %, soit 6 points de plus que les 7 % que proposait le patronat, c’est au tour de 70 000 employés de différents secteurs, dont celui de l’énergie, de suivre le mouvement. Le lundi 11 juillet, les syndicats Ceppwawu et Giwusa qui représentent, entre autres, les travailleurs de la chimie, du bois, de l’édition, de l’énergie et du secteur industriel en général ont décidé de lancer une vaste grève en écho à celle amorcée une semaine plus tôt par les métallos.
Au premier rang de leurs revendications se trouvent une augmentation de salaire de 13 % pour un minimum mensuel de 6 000 rands (environ € 625) ainsi que la semaine de 40 heures et un congé de maternité de 6 mois à taux plein. Les négociations sont donc entamées et le coordinateur de la Ceppwawu, John Appolis, estime déjà que « des centaines d’entreprises seront touchées, dont Sasol, Engen, BP, Caltex, Total, Adcock Ingram et Tiger Brands ».
Bien que la Sapref, le consortium des pétroliers et raffineurs opérant en Afrique du Sud, ait déclaré, par l’intermédiaire de sa porte-parole Margaret Rowe, que les raffineries opérées par Shell et BP ne devraient pas être fermées, le directeur général de l’association des vendeurs de carburants, Reggie Sibiya, a averti que si la grève continuait et s’intensifiait, les stations-essence du pays pourraient être à sec d’ici la fin de la semaine.
des milliers de travailleurs en grève ont envahi les rues des villes sud-africaines, ajoutant aux craintes pour la santé de l’économie, dont la reprise est déjà timide.
Les mois d’hiver sont la "saison des grèves" en Afrique du Sud, où les négociations salariales qui accompagnent le début des nouveaux exercices —le 1er juillet— sont marquées par de nombreux conflits sociaux.
Ces mouvements s’accompagnent de défilés dans les rues, avec force chants, danses, faucilles et marteaux, et pancartes demandant des hausses de salaires à deux chiffres.
Cette année, près de 200.000 travailleurs des raffineries de pétrole, de la pharmacie, métallurgie ou l’ingénierie, ont cessé le travail. Les mines de charbon, de platine et d’or pourraient aussi être touchées prochainement.
Le mouvement a pris de l’ampleur depuis son démarrage le 4 juillet, et il commence à faire sentir ses effets. Certaines stations-service sont à sec, des piquets de grève bloquant les dépôts de carburant.
Des marches ont également dégénéré dans certaines régions, des grévistes ayant brûlé des pneus, jeté des pierres sur des voitures, attaqué des non-grévistes et affronté la police.
Jusqu’à présent, la grève n’est pas aussi importante que celle de l’année dernière. 1,3 million d’employés du secteur public avaient alors débrayé pendant trois semaines.
Mais elle a ajouté aux craintes d’un ralentissement de la plus puissante économie d’Afrique, qui a affiché 2,8% de croissance l’année dernière après un recul de 1,7% en 2009.
Le ministère sud-africain des Finances prévoit un taux de croissance de 3,4% pour 2011. Mais des analystes estiment qu’il ne devrait pas être atteint à cause des grèves, d’autant que le climat des affaires reste assez morose.
"Le temps d’arrêt dans l’activité provoqué par les grèves ne peut pas être considéré comme bon pour la croissance économique. (...) Manifestement, il n’aide pas à rassurer les investisseurs", note Razia Khan responsable de l’Afrique à la Standard Chartered Bank.
"Dans un contexte de faiblesse de l’économie, avec les crises à l’étranger, le chômage, (la grève) est potentiellement plus perturbatrice que ce que nous avons connu dans les années précédentes", ajoute George Glynos, économiste au cabinet Econometrix.
M. Glynos reproche aux mouvements syndicaux, alliés du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, de rendre trop rigide le marché du travail, avec des revendications salariales toujours nettement plus élevées que l’inflation.
"C’est une tragédie que cela se déroule dans un pays qui a de tels niveaux de chômage, et où un certain nombre de gens seraient probablement heureux d’accepter des salaires plus bas", a-t-il affirmé à l’AFP.
Les syndicats réclament des augmentations de 11 à 13%, bien supérieures au taux d’inflation, qui était de 4,6% en mai et devrait s’approcher des 6% à la fin de l’année.
Ils soutiennent que des augmentations substantielles sont nécessaires pour combler les écarts salariaux massifs laissés par l’apartheid.
"La principale raison de la grève est la cupidité des employeurs", explique John Appolis, porte-parole du syndicat du secteur de l’energie CEPPWAWAU .
"Nos membres assurent la production, mais leur salaire ne leur permet même pas de se payer des biens de première nécessité. A côté, les PDG, les directeurs exécutifs, gagnent des salaires obscènes."
Les employés du groupe pétrochimique Sasol ont décidé de rejoindre le mouvement en apprenant que leur direction avait été augmentée de 81% l’an dernier, quand le salaire de base dans l’entreprise est de 4.000 rands (410 euros).