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Lutte de classes en Inde

vendredi 4 septembre 2015

Luttes de classe en Inde

Modi, le chef d’Etat indien d’extrême droite ouvertement pro-patronal a réussi à soulever la colère de toute la classe ouvrière.

Cent cinquante millions de travailleurs étaient en grève hier en Inde pour protester contre les « réformes économiques » du gouvernement de Narendra Modi.

Dans un pays qui compte 1,31 milliard d’habitants -soit 18% de la population mondiale-, cela représente quasiment une personne sur neuf. Selon les syndicats, quelque 150 millions de personnes dans les secteurs bancaire, manufacturier, de la construction et minier ont répondu présent à la grève lancée mercredi 2 septembre pour protester contre les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi.

Les syndicats craignent que les réformes du marché du travail promises par M. Modi soient néfastes pour l’emploi et demandent au Premier ministre de renoncer à faciliter les licenciements et à fermer massivement les vieilles usines.

Le nombre de grévistes a été estimé à 150 millions par le secrétaire du All India Trade Union Congress.

Cette grève touche en particulier les banques publiques, le secteur minier et manufacturier et les transports.

Le mouvement se déroulait dans le calme à l’exception de quelques heurts entre police et activistes dans l’Etat du Bengale occidental (Est), où les syndicats ont une forte assise.

Banques, magasins et entreprises étaient pour l’essentiel fermés dans cette ville, les usagers des transports se retrouvant coincés à la principale gare où des manifestants bloquaient des trains de banlieue.

A New Delhi, de longues files d’attente se sont formées aux arrêts de bus et les voyageurs se retrouvaient bloqués à l’aéroport en raison de la grève de taxis et rickshaws.

Narendra Modi a remporté les législatives en mai 2015 sur la promesse de réformer l’économie afin d’attirer les investisseurs étrangers et de relancer la croissance de la troisième économie d’Asie.

La suite

Messages

  • Des millions de travailleurs étaient en grève mercredi en Inde pour protester contre les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi, la plus importante démonstration de force des syndicats depuis son arrivée au pouvoir.

    Les syndicats craignent que les réformes du marché du travail promise par Modi soient néfastes pour l’emploi et demandent au Premier ministre de renoncer à faciliter les licenciements et à fermer les usines hors d‘âge.

    La réponse des travailleurs à cet appel à la grève est “magnifique”, a estimé le secrétaire du All India Trade Union Congress, estimant à 150 millions le nombre de grévistes, un chiffre qui n’a pu être confirmé de source indépendante.

    Cette grève, la plus importante depuis deux ans, touche en particulier les banques publiques, le secteur minier, manufacturier et les transports.

    “Cette grève est l’occasion de rappeler au gouvernement qu’il doit consulter les millions de travailleurs (affectés) avant de changer les lois sur le travail”, a dit un employé de banque en grève, Amit Khanna, à l’AFP à New Delhi.

    Le mouvement se déroulait dans le calme à l’exception de quelques heurts entre police et manifestants dans l’Etat du Bengale occidental (est), où les syndicats ont une forte assise.
    La police a ainsi chargé à coups de bâton des manifestants dans la capitale de l’Etat, Calcutta, et délogé des femmes grévistes qui faisaient un sit-in tandis que certains manifestants lançaient des pierres et vandalisaient des voitures.

    Banques, magasins et entreprises étaient pour l’essentiel fermés dans cette ville, les usagers des transports se retrouvant coincés à la principale gare où des manifestants bloquaient des trains de banlieue.

    A New Delhi, de longues files d’attente se sont formées aux arrêts de bus et les voyageurs se retrouvaient bloqués à l’aéroport en raison de la grève de taxis et rickshaws. Certains de ces chauffeurs de taxi et rickshaws ont dû cesser le travail sous la contrainte de grévistes.
    “J’ai dit aux grévistes que j’allais à l’hôpital, mais ils m’ont dit + c’est la grève aujourd’hui+ et ils m’ont frappé”, a raconté un conducteur de rickshaw à une chaîne de télévision devant son véhicule endommagé.

    Modi a remporté les législatives en mai 2015 sur la promesse de réformer l‘économie afin d’attirer les investisseurs étrangers et de relancer la croissance de la troisième économie d’Asie.

    Son gouvernement veut simplifier la législation en matière sociale, qui dépend d’une myriade de lois remontant parfois à l‘ère coloniale britannique, et veut un seul code du travail unique pour l’industrie.

    Pour le patronat, les 44 lois nationales et 150 législations spécifiques à chaque Etat sont coûteuses et freinent l’arrivée d’investisseurs étrangers.

    La législation prévoit ainsi que les entreprises doivent conserver d’innombrables fichiers en cas d’inspection et constituer des rapports sur la présence, les heures supplémentaires, les congés maladie. Elle porte également par exemple sur le nombre de crachoirs dans les usines ou la régularité du nettoyage des murs des toilettes.

    Le gouvernement veut faciliter le licenciement dans les entreprises de plus de 300 personnes et rendre plus difficile la création de nouveaux syndicats.

    Les syndicats reconnaissent la nécessité d’une réforme mais estiment que les propositions du gouvernement vont porter atteinte à la sécurité de l’emploi et à la rémunération des salariés.

    Dix syndicats soutiennent ce mouvement de grève après l‘échec de récentes négociations avec le ministre des Finances Arun Jaitley.

    Le mois dernier, ils avaient réclamé l’amélioration des mesures de sécurité sociale et la fixation d’un salaire minimum national de 15.000 roupies, contre un minimum actuel de 5.000 à 9.000 roupies selon les Etats.

    L‘économie indienne a connu une croissance moindre que prévu de 7% au premier trimestre et les experts estiment que des réformes sont nécessaires pour au moins maintenir ce cap afin de créer des emplois pour les millions de jeunes.
    Les journaliers, employés de maisons et petits vendeurs ont rejoint le mouvement pour réclamer cette hausse du salaire minimum.

  • C’est la plus grande grève de l’Histoire humaine : près de deux cent millions en Inde dans une grève générale !!!

    C’est encore une intersyndicale qui a appelé et qui dirige la lutte.

    Tous les secteurs d’activité sont réunis et protestent contre la politique agressive du chef du gouvernement Modi, contre les privatisations et les bas salaires.

    Le ministre indien des Finances, Arun Jaitley, a en effet refusé d’augmenter le salaire minimum des travailleurs non qualifiés de 6.396 roupies (environ 86 euros) par mois à 9.100 roupies (environ 120 euros) provoquant la colère des organisations syndicales. Ces dernières refusent également que le gouvernement ferme certaines usines et revende une partie des entreprises publiques à des entreprises privées, dont certaines ne sont pas indiennes.

    L’Inde comptant environ 1,250 milliards d’individus, ce serait donc un septième de la population qui a arrêté le travail pour une journée.

    Mais la stratégie de la journée d’action a ses limites, même pour la journée de grève la plus massive de l’Histoire et la bourgeoisie indienne est derrière son dirigeant d’extrême droite Modi...

  • Des magasins, des banques, des écoles et des gares sont fermés, ou désertés, dans plusieurs parties du pays, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les transports publics ne fonctionnent pas dans les Etats du Karnataka et du Kerala, et les télévisions indiennes diffusent des images de voies de chemin de fer occupées par des manifestants dans les Etats du Bengale occidental et de l’Orissa.

    Parmi les principaux points de dissension figure également le niveau de la hausse proposée du salaire minimum. Le gouvernement propose de l’augmenter pour les travailleurs non-qualifiés de 6 396 roupies à 9 100 roupies par mois, soit de 85 à 121 euros. Une revalorisation jugée insuffisante par les syndicats qui réclament l’instauration d’un salaire minimum fixé à 18 000 roupies par mois (240 euros), ainsi que la création d’une sécurité sociale universelle. En septembre 2015, des millions de travailleurs s’étaient déjà mis en grève pour contester les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi.

  • Il y a soixante-dix ans, le 15 août 1947, les gouverneurs coloniaux britanniques du sous-continent indien ont transféré le pouvoir à un gouvernement indien « indépendant » dirigé par le Congrès national indien de Jawaharlal Nehru et Mahatma Gandhi.

    La veille, le dernier vice-roi de l’Inde, Lord Mountbatten, avait inauguré avec le président de la Ligue musulman, M.A. Jinnah, à Karachi le Pakistan en tant qu’État musulman. La formation du Pakistan, composé des régions à majorité musulmanes du nord-ouest et du nord-est de l’Inde, transformait la « nouvelle » Inde en État principalement hindou.

    Pourtant, des musulmans vivaient à travers le sous-continent indien depuis plus d’un millénaire.

    La partition communautaire était l’un des grands crimes du 20e siècle — un crime qui a façonné, ou plus précisément déformé, toute l’histoire ultérieure du sous-continent indien.

    Cette partition a précipité des mois d’horribles violences communautaires ; jusqu’à deux millions d’hindous, de musulmans et de sikhs ont péri, provoquant l’une des plus grandes migrations de l’histoire humaine.

    Pendant les quatre prochaines années, plus de 15 millions de personnes, la majorité portant ce qu’elles pouvaient dans leurs bras et sur leurs dos, ont migré d’un pays à l’autre : les hindous et les sikhs ont fui le Pakistan vers l’Inde et les musulmans de l’Inde vers le Pakistan.

  • Inde : la milice patronale tire sur les métallurgistes

    Lire ici

  • En Inde, des centaines de milliers d’ouvriers du thé sont en grève pour 50 centimes d’augmentation !!!

  • L’Inde vient de connaitre une grève générale contre la hausse des carburants !

  • Les syndicats d’Inde viennent de battre leur propre record : la journée d’action la plus massive mais, comme tous les syndicats du monde, ils ne veulent pas aller plus loin qu’une journée... d’inaction contre le pouvoir et les classes possédantes !!!!

    On notera qu’une certaine extrême gauche n’a aucune critique vis-à-vis de ces appareils réformistes d’un des pays centraux du prolétariat en Asie : lire ici

    La "révolution permanente" ne dénonce pas les appareils syndicaux qui s’y opposent !!!

  • La grève de deux jours fait partie de la radicalisation internationale émergente de la classe ouvrière, allant des protestations des Gilets jaunes en France contre le gouvernement Macron aux enseignants et travailleurs de l’automobile américains en passant par les travailleurs de planifications sri-lankaises qui réclament un doublement de leur salaire.

    Partout dans le monde, dans leurs luttes, les travailleurs se heurtent aux syndicats et aux soi-disant partis de « gauche » qui prétendaient autrefois représenter leurs intérêts. Les syndicats indiens ont appelé à la grève dans le but de contenir la colère croissante des travailleurs et paysans, et de la canaliser dans des manœuvres électorales pour mettre en place un autre gouvernement capitaliste, qu’il soit dirigé par le Parti du Congrès de la grande entreprise ou par des partis régionaux et de castes.

    C’est pourquoi les syndicats dirigés par les staliniens n’ont fait aucune référence au sort des travailleurs de Maruti Suzuki. Ils craignent cette démonstration de militantisme et, plus important encore, ils craignent qu’une campagne associant la défense des travailleurs victimes de violence à la lutte contre la pauvreté et l’emploi précaire ne fasse capoter leur alliance avec le Parti du Congrès et leurs relations corporatistes avec les grandes entreprises.

    Les staliniens ont également profité de la grève pour engager un dialogue avec le gouvernement de Modi, notamment sur sa dernière législation du travail. La CITU a publié mercredi une déclaration appelant le gouvernement à « suspendre immédiatement tous les amendements anti-travailleurs à la législation du travail et à prendre des mesures concrètes immédiates pour répondre à toutes les demandes formulées par le mouvement intersyndical ».

  • La grève a été déclenchée par les centrales de dix syndicats et dirigée politiquement par le Parti communiste indien (marxiste) stalinien ou CPM. Parmi les syndicats figuraient le Centre des syndicats indiens (CITU), affilié au CPM, et le Congrès des syndicats indiens (AITUC), contrôlé par l’autre principal parti stalinien, le Parti communiste indien (CPI). Ils ont été rejoints par le Syndicat national du Congrès (INTUC), dirigé par le Parti du Congrès, et le Front progressiste du travail (LPF), affilié au DMK, un parti de droite basé au Tamil Nadu.

    Le gouvernement de l’État du Kerala, dirigé par le CPM, a encouragé la participation à la grève. Toutefois, soulignant l’attitude favorable aux entreprises des partis staliniens, il a conclu un marché avec la CITU pour exempter les services de trains de voyageurs et le secteur du tourisme, en invoquant des pertes financières probables.

    De même, les syndicats n’ont pas appelé les travailleurs à débrayer dans l’industrie de l’automobile à Oragadam, dans la banlieue de Chennai, surnommée le « Detroit de l’Inde », car les grands constructeurs automobiles y sont installés.

    En novembre dernier, les syndicats ont mis fin à une grève de deux mois impliquant plus de 3000 travailleurs de trois sociétés opérant à Oragadam – Yamaha, Royal Enfield et Myoung Shin India Automotive – sans qu’aucune de leurs principales revendications ne soit satisfaite. Dans son accord avec Yamaha, la CITU a promis une « paix industrielle » et un « gel » des grèves d’occupation d’usines.

    En participant à la grève de deux jours, des millions de travailleurs ont manifesté leur hostilité croissante aux mesures favorables au marché libéral imposées par les gouvernements successifs depuis 1991, lorsque l’élite indienne décida de transformer le pays en une plate-forme de travail à bas salaire pour les multinationales.

    C’est la 18e grève nationale dirigée par la CITU depuis 1991. Mais tous les gouvernements nationaux et régionaux formés par les partis avec lesquels les syndicats sont alliés, y compris le Parti du Congrès, des partis régionaux comme le DMK et le CPM et le CPI staliniens, ont poursuivi la même politique impitoyable « favorable aux investisseurs ». Cela vaut également pour les gouvernements des États dirigés par le CPM au Bengale occidental, à Tripura et au Kerala.

    L’« ascension » tant vantée de l’Inde a procuré une richesse gigantesque à une petite élite capitaliste tout en condamnant la grande majorité des gens à la pauvreté et à l’insécurité économique, où tout malheur – de la maladie à la perte d’emploi – peut pousser une famille dans l’abîme social.

    Alors que l’Inde ne comptait que deux milliardaires au milieu des années 90, elle en compte aujourd’hui environ 130, ce qui en fait la quatrième plus grande concentration au monde. Pendant ce temps, plus de 70 % de la population lutte pour survivre avec moins de 2 dollars par jour. Modi cherche systématiquement à attirer les investisseurs mondiaux en soulignant que les salaires en Inde ne sont pas plus du quart de ceux en Chine.

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