Accueil > 05 - ECONOMIC POLICY - ECONOMIE POLITIQUE > 5- L’économie mondiale en route vers une nouvelle crise systémique (...) > Crise systémique et fin de la démocratie bourgeoise

Crise systémique et fin de la démocratie bourgeoise

samedi 9 juillet 2016, par Robert Paris

La bourgeoisie mondiale suggère de plus en plus souvent de se passer des démocraties dans les pays riches occidentaux

Le général Vincent Desportes :

« - Hélas, oui. Soyons clairs : nous sommes en guerre. Quand on abat un avion dans le Sinaï avec 200 passagers à bord, quand on tue plus de 100 citoyens à Paris, il s’agit bien d’une guerre. Elle a changé de visage et de nature ; ce n’est pas une guerre mondiale, mais c’est une guerre mondialisée. Une guerre qui vise la France, nos valeurs, notre mode de vie, nos libertés. Malheureusement, la France n’a pas voulu reconnaître cet état de guerre, et ne s’est pas donné les moyens d’assurer la protection du territoire national. Or, il était évident qu’il y aurait des attentats de masse. Il s’agit là d’une attaque coordonnée, préparée avec un nouveau mode opératoire, et il est malheureusement probable qu’il y en ait d’autres… Face à ce danger, le déploiement de 1.500 militaires dans la cadre de l’opération Sentinelle n’est pas efficace. C’est absurde d’utiliser les militaires comme un stock de vigiles postés devant des lieux de culte…. Les moyens alloués, en baisse constante, ne sont pas suffisants, l’enveloppe est trop petite. Résultat : la défense de notre pays s’est délitée. On ne peut pas jouer avec la sécurité des Français. Il faut supporter l’effort de guerre, avec tous les sacrifices que cela comporte. Les Français doivent s’y préparer et accepter de renoncer à une partie de l’Etat Providence au bénéfice de la sécurité. »

En somme ce général appelle la population à sacrifier sa liberté pour soi-disant assurer sa sécurité, en réalité celle des capitalistes… Et il est loin d’être le seul : la bourgeoisie a commandité un sondage destiné à affirmer que le peuple français souhaiterait la mise en place d’un pouvoir fort moins politique et plus dur, soi-disant pour faire face à la crise, à la guerre, à toutes les catastrophes… Ben mon colon !

Allemagne

Australie

Grèce

France

USA

Angleterre

Europe

Brésil

La crise du capitalisme et la défense des droits démocratiques

Pas de démocratie là où on prépare la troisième guerre mondiale

Développement de l’Etat policier

La fin de la démocratie en Grande-Bretagne

L’état d’urgence et l’effondrement de la démocratie en France

Le culte de l’homme fort monte, c’est la bourgeoisie qui le dit

La fin de l’Europe libérale

La « guerre contre la terreur » et la fin de la démocratie

L’effondrement du syndicalisme est lié à la fin de la démocratie bourgeoise, elle-même inséparable de l’agonie du capitalisme

Les meurtres policiers et l’effondrement de la démocratie en Amérique

La campagne de Trump : une nouvelle étape dans l’effondrement de la démocratie américaine

La CIA, le Sénat et l’effondrement de la démocratie américaine

A bas l’Etat policier !!!

Le règne bourgeois tourne à la terreur mondiale

La bourgeoisie choisit l’extrême droite

Messages

  • Jean Quatremer ne supporte pas le blasphème du brexit contre la sacro-sainte Europe

    "Le référendum n’est pas le climax de la souveraineté populaire
    Par Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles — 6 juillet 2016 à 20:01

    Édito

    Le Brexit montre une nouvelle fois à quel point le référendum est à la démocratie ce que les œufs de lump sont au caviar, un vague succédané et non le summum de la souveraineté populaire qu’il est devenu depuis une vingtaine d’années sous l’impulsion de partis que l’on dit à tort « populistes », alors qu’ils sont xénophobes, nationalistes, autoritaires, à l’image du FN. Eux ont compris l’usage qu’ils peuvent en faire dans leur marche vers le pouvoir, puisqu’ils peuvent emporter une décision irréversible en étant politiquement minoritaires. Référendum après référendum, on ne peut que constater les dommages qu’ils causent à la démocratie représentative, car ils procèdent de l’idée que les représentants du peuple, pourtant démocratiquement élus, sont illégitimes pour engager leur pays, car incompétents, manipulateurs, soumis aux puissances de l’argent et bien sûr indifférents aux citoyens.

    Le référendum, c’est l’exact contraire de la démocratie, qui n’est pas la dictature brutale de la majorité sur la minorité, mais un mécanisme complexe de pouvoirs-contrepouvoirs destinés à éviter les décisions prises à l’emporte-pièce, sur la base de mensonges ou pour des motivations qui n’ont rien à voir avec le sujet, et les réponses simplistes à des questions complexes, comme celle de l’appartenance à l’UE. Contrairement à un vote du Parlement, qui peut être renversé par une autre majorité, le référendum est devenu LA parole du peuple et sa remise en cause, extrêmement difficile, comme l’a montré l’adoption du traité de Lisbonne en 2007 à la suite du « non » français de 2005 qui est toujours contesté. Le drame est que quasiment personne, dans les partis de gouvernement, n’ose plus remettre en cause la légitimité de cet instrument par crainte d’apparaître comme « méprisant » et « élitiste ».

    Certes, on brandit en permanence le modèle suisse. Or, chacun a ses traditions dans ce domaine. En France, le référendum a toujours été un instrument plébiscitaire : on vote pour ou contre le pouvoir en place. En Allemagne, les nazis l’ont utilisé de la même façon et c’est pour cela qu’il est devenu tabou. Surtout, il laisse des blessures difficilement cicatrisables, puisqu’il aboutit à une opposition binaire sur des questions infiniment complexes, loin de tout compromis, qui est la base de la démocratie parlementaire : en Belgique, par exemple, le dernier référendum, celui de 1950 sur la question royale, a conduit le pays au bord de la guerre civile. Au Royaume-Uni, le référendum sur le Brexit laisse le pays profondément divisé, au point que son existence est menacée.

    Comme le disait Alexander Hamilton, l’un des pères de la Constitution américaine, en 1788, « les principes républicains n’exigent point qu’on se laisse emporter au moindre vent des passions populaires ni qu’on se hâte d’obéir à toutes les impulsions momentanées que la multitude peut recevoir par la main artificieuse des hommes qui flattent ses préjugés pour trahir ses intérêts. Le peuple ne veut, le plus ordinairement, qu’arriver au bien public, cela est vrai ; mais il se trompe souvent en le cherchant […]. Lorsque les vrais intérêts du peuple sont contraires à ses désirs, le devoir de tous ceux qu’il a préposés à la garde de ses intérêts est de combattre l’erreur dont il est momentanément la victime afin de lui donner le temps de se reconnaître et d’envisager les choses de sang-froid. Et il est arrivé plus d’une fois qu’un peuple, sauvé ainsi des fatales conséquences de ses propres erreurs, s’est plu à élever des monuments de reconnaissance aux hommes qui avaient eu le magnanime courage de s’exposer à lui déplaire pour le servir. » Si l’on avait consulté les Britanniques sur la poursuite de la guerre en 1940 ou les Français sur la réconciliation avec l’Allemagne en 1950, quelle aurait été la réponse ?

    Même le législateur veille à se protéger de ses propres pulsions pour les décisions les plus importantes. Pour modifier une Constitution, des conditions très strictes de quorum et de majorité qualifiée sont fixées : dans certains pays, comme en Grèce, le nouveau texte doit même être voté par deux législatures successives. Dans le cas britannique, les « Brexiters » ne représentent que 36 % du corps électoral (52 % de 70 %), alors que leur décision aura des conséquences irréversibles. Et, souligne l’ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt, dans une démocratie représentative, on sait qui est responsable d’une décision et on peut lui demander des comptes, alors que dans un référendum, personne n’est responsable. Si l’on veut malgré tout maintenir des référendums, pourquoi, comme le propose Kenneth Rogoff, prof d’économie et de sciences politiques à Harvard (1), outre un quorum, ne pas exiger une majorité qualifiée (60 % ou 65 %) ou, au moins, une majorité simple du corps électoral sur des questions qui engagent l’avenir du pays, voire un second vote un an plus tard pour confirmer qu’il ne s’agissait pas d’une simple photographie de l’opinion ? La démocratie représentative a ses garde-fous. La démocratie directe, si elle veut garder le nom de démocratie, doit aussi avoir les siens."

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.