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Gilets jaunes : la peur change de camp

samedi 8 décembre 2018, par Robert Paris

Un sniper de la police

Quand les classes possédantes ont peur, elles sortent les grands moyens et ce n’est pas par souci pacifique !!!

éditorial

Avec l’insurrection des gilets jaunes, la peur a changé de camp !

Philippe expliquant que « le monde du travail en a assez de travailler sans avoir de quoi vivre », Macron suppliant les patrons de verser une prime de 1000 euros aux salariés et la défiscalisant, décidément les gouvernants ont changé apparemment de ton ! On ne les a jamais vus avec de tels airs patelins, ces gouvernants provocateurs, méprisants, ouvertement au services plus riches, glorieux des exactions antisociales qu’ils ne cessaient de commettre ! On ne les a pas vus reculer des mesures anti-ouvrières comme ils viennent de le faire, et pas en particulier après les prétendues mobilisations des bureaucraties syndicales ! Dans le passé, on ne les a pas vus proposer des augmentations de salaires par peur... des protestations platoniques orchestrées par les syndicats.

Il est évident que le fait que le mouvement prenne un tour insurrectionnel affole les classes possédantes et ce n’est pas parce que ce sont des pacifistes ! Ils n’ont qu’une seule crainte : que toute la classe ouvrière entre en lutte et remette en cause la mainmise de moins de un pourcent de la population sur l’ensemble des richesses !!!

On vient de le voir clairement et tout le monde en a tiré la leçon : désormais, seule l’insurrection a l’oreille des classes possédantes !

Et cette leçon, ce ne sont pas seulement les travailleurs français qui sont en état de la tirer mais ceux du monde entier qui sont frappés eux aussi par la nouveauté de la mobilisation en France !

Car le changement de situation économique et sociale, qui a fait qu’aucun mouvement réformiste ne parvenait plus à des succès, que les gouvernants se permettaient de plus en plus de s’attaquer aux salaires, aux emplois, aux aides sociales, etc., qu’ils ne reculaient plus devant les grèves et manifestations des organisations réformistes, c’est l’effondrement économique du système et c’est un fait mondial et pas français ! Et ce fait mondial entraîne une conséquence qui l’est également : la lutte réformiste (journée d’action derrière les appareils syndicaux, grève passive, manifestation tranquille, etc.) est dépassée, l’insurrection est désormais d’actualité ! Les classes possédantes ne connaissent plus que la contre-révolution et la révolution et les exploités ne peuvent qu’en tenir compte désormais…

Mais, il faut faire attention, ce n’est pas parce que les gouvernants français font mine de reculer que c’est gagné, loin de là. Les hommes politiques comme les classes possédantes au service desquels ils font de la politique et gèrent le pouvoir bourgeois ont vu la mobilisation, ont vu la profondeur de l’insurrection, et ils font mine de reculer provisoirement, temporisent et attendent leur heure pour écraser la classe ouvrière… Il ne faut pas croire aux reculs de ces gens-là : ils sont d’autant plus haineux qu’ils sont contraints de reculer. Ils préparent des lendemains de contre-révolution…

Ce n’est pas seulement en France que nous sommes entrés dans l’ère des révolutions et des contre-révolutions ! Les violents réactions des classes possédantes en Turquie, en Egypte, en Libye, au Yemen, etc., doivent nous servir d’avertissement : dans tous ces pays, c’est la montée de l’insurrection des masses pauvres qui a entraîné les crimes sanglants des classes possédantes et de leurs forces de répression. Il en ira de même en France si nous nous berçons d’illusions, croyons aux reculs de ces gens-là et ne nous préparons pas à aller au-delà de simples revendications économiques et sociales, si nous n’avançons pas notre organisation politique et ne nous préparons pas à prendre la totalité du pouvoir.

Nous ne sommes rien, soyons tout ! Nos devanciers de la révolution française avaient parfaitement raison : quand la révolution a fait son premier pas, il faut que les autres suivent, sinon ce sont les classes possédantes qui reprennent l’offensive. Une révolution qui s’arrête en chemin mène au bain de sang de ses adversaires.

Quand les classes possédantes et leurs pantins gouvernementaux nous disent qu’ils nous ont entendu, qu’ils nous ont compris, qu’ils sont décidés à tenir compte de nos revendications, de nos droits, de nos existences, il ne faut d’abord pas les croire, ensuite ne pas les laisser reprendre le dessus, enfin ne pas les laisser au pouvoir car avant peu ils se serviront de ce pouvoir pour nous assassiner !!!

Même si le pouvoir se prétend momentanément pacifique, ce n’est que pour revenir encore plus violemment ensuite ! Ne prenons pas les discours prétendument compréhensifs mieux que les discours précédents, méprisants et agressifs ! ce sont les mêmes classes possédantes et ils ne reculent que pour mieux nous attaquer violemment ensuite !

Certains croient que la perspective politique du « dehors Macron » serait suffisante ! Le simple fait que le problème, loin d’être franco-français, soit international montre bien que ce n’est pas ainsi que les gilets jaunes du monde vont pouvoir changer les choses… Ce sont les classes possédantes qui nous affament et ce sont elles qu’il nous faudra frapper et pas seulement les paravents politiciens qu’elles ont dressé devant elles, pour les protéger. Il ne pourra suffire à l’avenir de changer de politiciens, d’organiser des élections dans le cadre bourgeois.

Non, il faut que nous mettions en place notre propre perspective politique et d’abord nos comités de piquets, d’entreprises et de quartiers, les fédérions régionalement et nationalement. Et même à l’échelle internationale !!!

Eh oui, la seule perspective d’avenir, devant le capitalisme finissant, c’est le pouvoir des comités de travailleurs !

Ces derniers jours nous ont montré que le niveau de combativité et conscience peut monter d’un seul coup et peut aller très loin. N’omettons pas de lui donner une véritable perspective et nous seront certains de ne pas devenir la proie des classes possédantes assassines puisque nous leur aurons retiré ainsi le pouvoir de nuisance mortelle !!!

Et surtout n’oublions pas que les faits économiques et sociaux sont incontournables : aucune réforme du capitalisme n’est possible depuis l’effondrement de 2007-2008 et nous ne ferons pas l’économie de révolutionner toute la société ! C’est pour cela que l’insurrection actuelle montre la direction de l’avenir aux prolétaires de France comme à ceux du monde entier !

Messages

  • Dans plusieurs capitales européennes – Bruxelles, Amsterdam et Sofia – « la colère jaune » commence à se répandre autant sous la forme du gilet jaune que sous la forme des revendications et des méthodes d’action propres à ce mouvement. Jusqu’aux travailleurs américains, le mouvement en France est dans tous les esprits et a un large soutien… Pour beaucoup de prolétaires du monde, ceux de France sont en train de marquer à nouveau l’histoire…

  • Macron n’a pas proclamé l’état d’urgence : c’est pire !!! C’est la guerre de classes !

  • Gardés à vue pour avoir sur soi un masque à gaz pour se protéger, un foulard sur le nez, une bombe… de peinture, c’est un peu fort de dictature policière !!!

  • En Espagne, comme ailleurs, les classes dirigeantes du monde entier craignent les gilets jaunes du monde entier

    En Espagne, le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, a annoncé ce mercredi 12 décembre une augmentation en 2019 du Smic local. Et son montant a en effet de quoi faire pâlir d’envie les gilets jaunes : 22% ! "La hausse la plus importante depuis 1977", a souligné Pedro Sanchez dans son discours devant les parlementaires.

    Un salaire minimum augmenté de presque 200 euros

    Le salaire minimum espagnol reste dans l’absolu inférieur au Smic français, puisqu’il passera de 858 euros à 1.050 euros brut mensuels, contre 1.498 euros brut en France (soit 1.185 euros net). A rapporter aux niveaux de vie différents dans les deux pays, le niveau de vie moyen en Espagne s’établissant à 1.284 euros par mois contre 2.081 euros en France (chiffres Insee 2017, portant sur 2014).

    Cette hausse était une mesure phare du projet de budget du socialiste Pedro Sanchez pour 2019. "Le Conseil du 21 décembre approuvera la hausse du salaire minimum" par décret, a-t-il précisé, ne disposant pas en ce moment des appuis nécessaires pour la faire voter au parlement. Selon le projet de budget publié début octobre, la mesure coûtera 340 millions d’euros à l’Etat. Sans surprise, elle a été durement critiquée par l’opposition de droite.

  • 700 policiers mobilisés contre le terrorisme et 69 000 contre les gilets jaunes, cela parle de soi-même !!!

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