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Comment Macron travaille à relancer… le mouvement des gilets jaunes

dimanche 17 février 2019, par Robert Paris

Il ne recule pas : il fonce droit dans le mur !

Comment Macron travaille à relancer… le mouvement des gilets jaunes

Bien des groupes de Gilets jaunes, aux quatre coins du pays, ont planché sur cette équation difficile : avec la fatigue, la répression invraisemblable par sa violence, les calomnies médiatiques et politiciennes, les attaques gouvernementales, les divisions inévitables, la destruction de points de rencontre des ronds-points, comment s’organiser pour rebondir. Eh bien, c’est le pouvoir des milliardaires, banquiers et autres financiers ou patrons des trusts, qui, par ses exactions exagérées, a créé le mouvement qui se prépare de la même manière à lui donner des perspectives nouvelles. Oui, oui, on ne plaisante pas, c’est exactement ce qui est en train de se passer et le pouvoir est en train de construire de nouvelles forces pour la lutte des gilets jaunes et il ne peut pas faire autrement.

En effet, en restant au pouvoir, Macron ne peut que se remettre à ce qu’il appelle « réformer », c’est-à-dire à siphonner les fonds publics, en les versant en cadeau au moins de 1% qui détient déjà le pouvoir et l’essentiel des richesses. Il vise des diminutions massives des impôts « des entreprises », traduisez des capitalistes ! Il vise la diminution massive des fonds dédiés aux services publics : casse des fonctionnaires, destruction de l’Hôpital public, destruction de l’Ecole publique, destruction de la Recherche publique, destruction des transports publics, destruction des retraites, augmentation des tarifs de l’Energie, destruction des retraites, destruction des aides sociales, nouvelle taxe des carburants et on en passe.

En somme, Macron a essayé de se convaincre qu’il a suffisamment réduit le mouvement des Gilets jaunes pour repartir à l’attaque. Des mois qui viennent de passer, il n’a rien appris et rien compris. Le prétentieux, il se croit au dessus des mouvements sociaux profonds des classes exploitées. Il croit qu’il peut surfer sur un volcan social. Il veut se raconter, et sa petite cour royale lui raconte, que ce n’était pas une révolution mais une émeute. Il ne peut que se faire croire qu’il a réussi à battre le mouvement sur la durée et par sa répression. Il ne peut dès lors que relancer de plus belles ses attaques antisociales. Il compte aussi que les syndicats ont encore assez de crédit pour éviter que la vague d’auto-organisation ne gagne les entreprises et ne donne au mouvement un caractère général d’action directe de masse.

Mais la réalité est autre : le mouvement des gilets jaunes a marqué en profondeur tous les milieux du monde du travail. Il a appris plus de choses sur la réalité sociale, sur les amis et les ennemis, sur les forces et faiblesses du camp du travail et aussi du camp du capital, sur la réalité de l’Etat aussi. La conscience acquise dans ce mouvement ne demande qu’à s’exprimer dans l’action. Il suffit d’une provocation trop forte du pouvoir pour que les idées nouvelles se transforment en réalité nouvelle. Les plus démunis ont appris à faire de la politique et il ne manque plus qu’une occasion pour qu’ils apprennent à utiliser leur politique contre les classes possédantes.

Macron, avec ses grandes affirmations selon lesquelles rien ne l’empêcherait de réformer, ne peut que se jeter dans ce piège et y jeter en même temps les classes possédantes. En restant au pouvoir, il ne lui est pas possible de se dédire.

On le voit déjà lançant des ballons d’essais dans plusieurs directions. Il exige des syndicats une nouvelle négociation sur ses attaques contre les fonctionnaires. Il lance les « hôpitaux de proximité », hôpitaux auxquels on aura enlevé de nombreux services, notamment de chirurgie et de maternité, et qui devront remplir un cahier des charges avec suppressions massives d’effectifs et de dépenses. Il casse l’école publique en la livrant au privé, en imposant le « devoir de réserve » des enseignants pour casser les luttes, en supprimant les écoles de formation des professeurs, en transformant les pions en professeurs précaires, en supprimant la séparation primaire-collège pour supprimer des emplois d’enseignants, etc. Ses députés commencent à remettre en selle la taxe sur les carburants, présentée autrement, avec un bel habillage ! Sa loi dite anti-casseurs et en fait anti-manifestants pacifiques complète le dispositif qui l’amène à croire qu’il en aura fini avec le mouvement de masse des gilets jaunes, ayant réussi déjà par la répression à casser la plupart des rassemblements de ronds-points qui avaient servi de mode d’organisation et d’emblème du mouvement.

Macron, pour suivre son cahier de toute, s’en prend aux milieux populaires par tous les bouts : destruction de tous les services publics, aides aux capitalistes, suppression des aides sociales, attaques tous azimuts des travailleurs, des chômeurs et des plus démunis. Il ne peut que finir pas soulever la colère.

La bourgeoisie capitaliste exige de lui qu’il aille jusqu’au bout, elle réclame de nouvelles suppressions d’emplois pour le capital. Les institutions internationales avertissent que le climat est mauvais pour l’économie capitaliste mondiale. En cas de chute générale, les Etats vont vouloir utiliser l’argent public pour sauver à nouveau trusts et banques ! Or, les fonds étatiques sont au plus bas et au lieu de cesser ses cadeaux au grand capital, le gouvernement les multiplie. Il refuse de rétablir l’ISF ou de réduire les niches fiscales. Il refuse de pourchasser les trusts qui ne paient pas leurs impôts. Il refuse de réduire les dépenses folles d’armement et de guerre aux quatre coins du monde. Il relance la course aux armements et les essais de lanceurs de l’arme nucléaire. Il envoie ses troupes faire de nouvelles guerres au Tchad et au Mali. Il menace le Venezuela. Il envoie ses armes en Egypte et en Australie.

La politique de Macron est, sur tous les terrains, une fuite en avant folle qui ne s’arrêtera qu’en heurtant le mur ! Elle ira jusqu’au bout, jusqu’à entraîner dans les gilets jaunes les travailleurs de tous les secteurs, de la psychiatrie qui n’en peut plus, des urgences hospitalières, de tous les secteurs de l’hôpital public, des services qui ferment dans les « hôpitaux de proximité », des écoles et collèges qui ne veulent pas de sa prétendue réforme, et aussi des salariés, même ceux qui ont touché une petite prime Macron. Et elle va convaincre aussi les retraités aux pensions réduites, les femmes seules avec enfants, les salariés précaires ou à temps partiel imposé, les chômeurs, les étudiants pauvres, les commerçants ruinés, les paysans pauvres, les petits pêcheurs, les auto-entrepreneurs au bout du rouleau, tous ceux qui cette société écrase vont se retrouver ensemble cette fois et la vague ne frappera pas que Macron mais, avec lui, toute la classe possédante qu’il défend.

La bourgeoisie internationale n’a cessé de dire à Macron qu’il jouait avec le feu et que ses rodomontades étaient dangereuses, qu’il ferait bien de voir les signaux « Danger » qui s’allumaient partout. Les possédants et leurs représentants politiques n’ont rien appris de la situation et ne peuvent que se lancer droit dans le mur.

Ils vont réussir à convaincre le monde du travail que le monde du capital lui mène la guerre de classe et qu’ils ne peuvent que répondre par une lutte de classe qui aille au fond des choses, qui s’attaque à la racine du mal, qui revendique non de petites choses mais la totalité des richesses et du pouvoir. En somme, le meilleur ferment révolutionnaire aujourd’hui en France est le pouvoir qui mène la contre-révolution sociale, celui de Macron et on lui souhaite un bon succès pour allumer la mèche de la révolution sociale !!

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