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C’est la mafia qui règne

mardi 6 août 2019, par Robert Paris

C’est les black blocs ? Non ! C’est la police !!!

édito

C’est la mafia qui règne

La mafia, c’est le règne de la violence au service de bandits qui cachent leurs crimes de surexploitation des opprimés par la loi du silence, en terrorisant, en employant des moyens de guerre dans la société civile, en se protégeant les uns les autres, en se couvrant, en développant une richesse exorbitante sur fond de misère accrue, et avec la passivité complice de l’Etat…

Des crimes camouflés par la complicité de l’Etat ? Des violences servant à terroriser les opprimés ? Des mensonges pour couvrir des crimes ? Des profiteurs protégés par leurs liens avec le pouvoir ? Un Etat qui sert des intérêts privés de véritables bandits criminels ? Chacun reconnaîtra les siens…

Des crimes d’Etat cachés, camouflés, les criminels protégés ? Par exemple, on a vu le préfet de Nice protéger par ses mensonges des forces policières qui ont violemment agressé une septuagénaire, manifestante Gilet jaune pacifique, dans la ville de Nice, où aucune violence n’avait eu lieu au cours des manifestations, agression violente, commise sciemment, sans raison aucune. Démasqué dans ses mensonges, le préfet a déclaré avoir voulu ainsi couvrir… le président de la République, rien que ça !!!

Un deuxième exemple flagrant : les mensonges des autorités sur la mort d’une femme à Marseille, suite aux tirs de grenades. Ce n’était même pas une manifestante : elle est morte dans sa maison. Là aussi, les autorités ont prétendu que la mort n’avait rien à voir avec la répression !

Et, à nouveau, cette fois à Nantes, lors de la fête de la musique ! Encore un mort et l’enquête de la police des polices, chargée soi-disant de relever les dérives policières, prétend que non, le jeune Steve est mort noyé dans la Loire, les participants à cette fête ont été violemment chargés, gazés, matraqués, poussés sans le fleuve et les enquêteurs de l’IGPN osent prétendre que cela n’aurait rien à voir avec des violences policières qui sont niées par le rapport.

Dans ces trois exemples comme dans tous les cas où des manifestants ont été violemment frappés, ont été tirés à coups d’armes de guerre comme des lapins à la chasse, les autorités n’ont retenu aucune faute personnelle des chargés de « l’ordre ». Et, en fait, ils ont en partie raison : ce sont les classes dirigeantes et, derrière elles, les classes possédantes, dont ces policiers sont chargés de la défense et auxquels on a demandé de ne pas lésiner sur la violence ! A preuve, le gouvernement a précisément médaillé du mérite national les auteurs de ces crimes dans lesquels des manifestants pacifiques, pas des bandits, pas des terroristes, pas des criminels, pas des soldats d’armées ennemies, même pas des black blocs, ont commis le seul crime… de manifester !!! Des joues, des nez, des yeux, des oreilles, des jambes, des bras, les forces de répression ont arraché en tirant sciemment à bout portant avec des pistolets de guerre, avec des grenades de guerre, à coups de matraque, en chargeant à cheval, en attaquant avec des chiens de répression, en utilisant des blindés….

Et cette violence policière a pour rôle de cacher le vol, extrêmement violent lui aussi, des classes possédantes qui ont accumulé en peu d’années des fortunes colossales sur le dos de la fraction de la population la plus pauvre, une toute petite fraction de très très riches devenus richissimes, incapables de compter leurs surprofits scandaleux, sur le dos de pauvres ne pouvant plus se nourrir dans les fins de mois.

Les opérations de camouflage gouvernementales, politiques, médiatiques, judiciaires, étatiques, administratives, etc., ne camouflent pas seulement les crimes des forces de répression de la police.

Dans la même période, des opérations camouflages des gouvernants et de la justice ont également caché les crimes industriels des capitalistes. Crimes de Lactalis contre les bébés, crimes du nucléaire, crimes des industriels du Bâtiment, crimes des trusts automobiles, crimes de l’industrie chimique et pharmaceutique, crimes de l’industrie agroalimentaire, crimes de l’amiante, crimes des suppressions d’emplois, crimes des plateformes numériques qui esclavagisent les salariés faussement traités comme des indépendants, crimes des patrons qui précarisent, diminuent les salaires, augmentent les charges de travail, exercent des pressions scandaleuses, crimes des trusts immobiliers, crimes des services publics et notamment des urgences hospitalières contre les personnels et les malades, et on en passe… Des affaires invraisemblables sont ainsi cachées au public, blanchies par les pouvoirs publics, leur condamnation détournée par des hommes politiques vendus, corrompus. Parfois, mais rarement, les corrompus sont dénoncés, mais jamais les corrupteurs, c’est-à-dire les capitalistes.

Par exemple, qui se souvient que ce sont les trusts pharmaceutiques qui ont corrompu le ministre Cahuzac, le finançant quand il était ministre de la Santé ? Qui se souvient des capitalistes qui ont tissé des liens avec tel ou tel ministre, tel ou tel premier ministre ou président ? Le président n’est-il pas l’agent des banques qui a tiré profit privé, y compris personnel, de la vente d’un aéroport public, celui de Toulouse ?

Là non plus, ce ne sont pas des cas très très particuliers, ce ne sont pas des faits divers, ce ne sont pas des exceptions. C’est la règle. C’est la loi générale. C’est tout le fonctionnement de la société qui mène à de tels crimes et qui les camoufle ensuite, détourne toute tentative de les condamner.

La cible de tous ces crimes, c’est toujours les plus démunis, virés des centres-ville, virés de leurs logements, virés de leurs emplois, radiés de Pôle Emploi, perdant leurs allocations, leurs aides sociales, leur accès au service public, leur accès à la santé et à l’éducation, leur gaz et leur électricité coupés, leurs salaires et pensions ponctionnés par les impôts, et qui perdent aussi le droit de s’exprimer, de se réunir, de s’assembler, de manifester, de protester.

Le mouvement des Gilets jaunes a été la plus parfaite illustration de cette agression caractérisée de la mafia au pouvoir ou liée au pouvoir. Des enfants de parents Gilets jaunes ont été agressés. Des salariés Gilets jaunes ont été licenciés. Des Gilets jaunes qui ont porté plainte contre des exactions en ont subi de nouvelles de la part de la police, de la justice, de l’administration, de la préfecture et on en passe…

L’action de forces armées est marquée par les mêmes crimes, par le même camouflage, par les mêmes intérêts de véritables bandits à grande échelle qui accumule de richesses non fondées sur l’investissement !

La mafia, cela signifie que c’est l’industrie du crime qui est au pouvoir !

Et des pays entiers en témoignent : Centrafrique, Mali, Niger, Cameroun, Libye, Syrie, Irak, Kosovo, Serbie, Yemen, Afghanistan, et on en passe… Dans tous ces pays, les bombardiers de « nos » forces armées ont fait des cartons, détruit des villes entières, des hôpitaux, des écoles, des habitations civiles, démoli toutes les infrastructures, et n’ont rien reconstruit à la place. Et, là encore, qui se souvient des trusts qui sont derrière tous ces crimes ? Qui se rappelle que l’exploitation du Mali, du Gabon, de la Côte d’Ivoire, ce sont les Bouygues, les Bolloré, les Total, et autres grands trusts criminels ?

Oui, le principe même du pouvoir actuel, et non son détournement, ce sont les liens entre le pouvoir d’Etat et les intérêts d’une infime minorité (moins de un pourcent) de milliardaires, liens occultes, d’homme à homme, de réseau à réseau, fondés sur la corruption systématique, le camouflage des crimes, leur blanchiment… Et fondés sur l’emploi systématique du mensonge, du harcèlement, de la violence, de la répression, du crime.

Oui, rouvrir plusieurs fois les usines Lactalis qui ont tué des bébés, sans enquête, en cachant que ces usines ont remis dans le circuit des produits retirés des magasins en changeant seulement les étiquettes, redonner l’autorisation de commerce à ces assassins, c’est une méthode mafieuse du pouvoir.

Oui, permettre aux trusts pharmaceutiques qui ont empoisonné des malades en sachant parfaitement que leurs rapports sur les médicaments étaient mensongers est une méthode mafieuse, les rapporteurs sont vendus, les chargés de la sécurité par le pouvoir sont vendus, les média sont vendus, les pharmacies sont elles-mêmes achetées par ces trusts et la commission de la santé n’en parlons pas !

Bien sûr, dès que l’un de ces crimes devient inévitablement public du fait de l’échelle des victimes, ce sont les pare-feux du pouvoir mafieusement lié aux trusts qui entre en action, pare-feux des média, des forces policières, judiciaires, administratives et autres… Tout le pouvoir d’Etat entre alors en action pour couvrir ces crimes…

Et l’un des pires crimes consiste à cacher qui sont les véritables bénéficiaires de ces actes mafieux. Car la mafia, c’est d’abord le silence !!!

Le principal rôle même du pouvoir d’Etat est de cacher les crimes des classes possédantes, crimes qui sont considérablement accrus par la phase actuelle du capitalisme, phase d’effondrement des investissements productifs et d’accroissement exponentiel des profits, phase d’arnaques à grande échelle de la finance, des banques, des spéculateurs, arnaques systématiquement couvertes par l’Etat, et couvertes financièrement quand ces opérations à la Madof mènent à des faillites à grande échelle, entraînant une économie d’un secteur, d’un pays et même du monde.

Et quand les gouvernants s’attaquent aux services publics, aux aides sociales, aux intérêts publics sous prétexte que les fonds d’Etat sont vides, ils se gardent bien de dire la vérité : au profit de qui ces caisses se sont vidées !!! Là encore, c’est l’omerta et c’est le crime qui est au pouvoir ! Crime quand l’Etat détruit l’hôpital public, les maisons de retraite, les écoles, les transports publics, l’énergie publique, etc.

De la même manière, on cache au grand public qui sont les profiteurs des grandes opérations armées dans le monde, acclamées officiellement pour avoir combattu des dictatures, des terrorismes et défendu la liberté, mais sans donner à ces peuples la moindre liberté, la moindre fin du terrorisme ni fin de la dictature !!!

Oui, la répression des Gilets jaunes est un parfait exemple du caractère capitaliste de la répression d’Etat. C’est pour défendre les milliardaires que les manifestants ont été combattus, calomniés, frappés, toutes les violences étant autorisés du seul fait qu’il s’agissait de Gilets jaunes ! Et le but recherché a été d’interdire tout droit démocratique aux plus démunis, le simple droit de protestation, le simple droit d’expression, toute tentative de cette sorte étant taxée de violence, de barbarie, de crime !

Bien sûr, les média ne cesseront pas de dire que ce sont les pauvres qui protestent qui sont des bandits et des criminels, et qui sont discrédités ! Bien sûr, ils prétendront que le peuple soutient « ses » policiers, comme ils prétendent que le peuple soutient « ses » militaires. Mais ils n’osent plus dire que le peuple soutient « ses » politiciens, ses partis politiques, ses institutions, sa démocratie faussement démocratique.

En fait, la pire omerta consiste à faire croire que l’appareil de l’Etat serait « normalement » au service de la population et que ce serait seulement tel ou tel chef d’Etat qui détournait cette fonction démocratique « normale ». Sauf que tous les chefs d’Etat successifs la détournent, Sarkozy puis Hollande puis Macron, ce qui signifie que ce n’est nullement un détournement mais la fonction normale qui consiste à organiser le pouvoir mafieux du grand capital à la tête même du pouvoir d’Etat.

Les organisations qui ont mensongèrement dirigé les travailleurs durant de longues années, les syndicats, les partis de gauche et les associations qui ont organisé les milieux populaires n’ont cessé d’affirmer que tout était de la faut à tel ou tel gouvernant mais pas au système social et économique lui-même, et qu’en prenant telle ou telle mesure tout reviendrait dans le droit chemin. C’est l’un des pires mensonges social et politique qui se dévoile ainsi et qui fait même partie de l’omerta mafieuse. C’est une véritable opération de camouflage politique et social qui est ainsi dressée et qui consiste à faire croire qu’en votant bien, qu’en faisant un petit peu pression, par des journées d’action, qu’en faisant des promenades dans les rues, sans s’insurger, sans se révolter, sans remettre en cause les classes possédantes, on pourrait ramener sur les rails le train de l’Etat. Eh bien, ce message dit réformiste, bien qu’il ne réforme absolument rien, c’est-à-dire qu’il n’améliore absolument rien, est l’un des pires crimes parce qu’il signifie qu’au sein même des classes exploitées, le discours des mafieux est défendu par des prétendus défenseurs des travailleurs ! Et les appareils syndicaux et politiques sont eux-mêmes achetés, corrompus, par le pouvoir d’Etat et les classes possédantes, participent de la loi du silence, camouflent les crimes.

Il n’y a qu’un seul moyen que les exploités connaissent la vérité sur les crimes de leurs ennemis, c’est qu’ils s’informent par eux-mêmes et, pour cela, qu’ils s’organisent aussi par eux-mêmes, en cessant complètement de suivre des appareils financés par leurs ennemis des classes possédantes.

Tant que les exploités se laisseront baratiner par leurs ennemis de classe, ils entendront dire que ce sont les exploités qui détournent l’argent d’Etat, que ce sont les demandes « exagérées » des travailleurs qui nuisent à l’économie et à l’emploi, que ce sont les peuples travailleurs du monde qu’il faut bombarder en leur envoyant « nos » armées, que ce sont les travailleurs et les jeunes révoltés qui sont violents. Notons au passage que même les black blocs n’ont pas tué, n’ont pas blessé violemment et les travailleurs et les Gilets jaunes non plus !!! Ce sont les forces d’Etat qui le font au service des classes possédantes et pas d’un prétendu "intérêt général" ou national.

A bas le pouvoir des milliardaires ! Mort à la mafia, celle du pouvoir et des classes possédantes !

Messages

  • Le corps du jeune Steve récemment retrouvé dans la Loire, Zineb Redouane morte d’une grenade lacrymogène, 24 gilets jaunes éborgnés et 5 mains arrachées, des supporters Algériens matés pendant la CAN jusqu’à en perdre un oeil, des militants écolos gazés … non non, on n’est pas à Hong-Kong ou en abominable Russie, mais bien en France, ce qu’ont d’ailleurs parfois tendance à oublier certains de nos médias mainstreams préférés. Depuis le mouvement insurrectionnel des gilets jaunes, notre police, en roue libre, se lâche complètement : elle cogne, éborgne et provoque, protégée par le gouvernement, et se fait ainsi la garante du maintien de l’ordre économique, social et politique en France. A un point tel que même la presse étrangère tendance conservatrice comme The Independent pointe du doigt le “maintien de l’ordre” bien de chez nous. Comme nous le rappelle la marche organisée à Beaumont-sur-Oise il y a maintenant plus d’une semaine en hommage à Adama Traoré et de d’autres victimes de brutalités policières, cette répression systémique en toute impunité existe depuis très longtemps dans les quartiers populaires.

  • Une storie Instagram a été diffusée par un policier, dans laquelle ce policier promet de « casser la bouche » des Gilets jaunes. Ce policier n’est nullement cassé, suspendu, menacé. Au contraire, la police le couvre en faisant semblant d’enquêter...

  • à ceux qui crient à la récupération de ce drame par l’extrême gauche et/ou les Gilets Jaunes : si les GJ se sont les premiers indignés de la disparition de Steve, c’est parce qu’ils vivent depuis 38 semaines la violence aveugle de l’état. Une violence qu’ils savent totalement calculée, qui n’a rien de dérapages individuels mais qui fait désormais partie de la stratégie de la terreur du pouvoir. C’est parce qu’ils savent que la justice est de plus en plus muselée et de moins en moins indépendante. Ils l’ont vu et vécu dans leur propre chair, dans leurs propres familles, auprès de leurs amis. Des milliers de blessés, de mutilés, et toujours aucune condamnation. Tout ce qui peut être couvert par l’IGPN ou d’autres instances le sera.

    Alors oui, quand Steve a disparu, ils ont été parmi les premiers à se révolter. Et c’est en grande partie grâce à eux si l’élan de colère et le mouvement #oueststeve ont pu être aussi forts. Que la famille de Steve ne souhaite pas s’associer à cet élan de solidarité est tout à fait légitime. Mais cela n’enlève en rien la légitimité de ces milliers de personnes à demander justice et à faire pression pour que ces drames ne se reproduisent plus. Car si rien ne change, la liste va continuer à s’allonger après Steve, Zineb, Rémi ou Adama. C’est donc un combat pour la mémoire autant que pour un avenir meilleur où on ne meurt pas “pour rien”, juste parce que la police est passée par là. Ce combat, au vu du mutisme du pouvoir, et au vu de sa stratégie de la terreur, devra peut-être prendre des formes radicales et offensives. Il ne faut pas en avoir honte. La honte, c’est pour ceux qui tuent, qui blessent et qui s’enrichissent sur ce système.

  • Des policiers déguisés en blacks blocs ont déambulé dans les manifs climat et gilets jaunes… Films et photos le prouvent !!!

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