Accueil > 06- REVOLUTIONNARY POLITICS - POLITIQUE REVOLUTIONNAIRE > 4- Ce qu’est le socialisme et ce qu’il n’est pas > Qui était Hoang-don Tri (Anh-Van), dirigeant trotskiste vietnamien

Qui était Hoang-don Tri (Anh-Van), dirigeant trotskiste vietnamien

dimanche 14 mai 2023, par Robert Paris

Hoang-don Tri (Anh-Van) - Pseudonyme Pierre

Sources :

https://maitron.fr/spip.php?article89354

https://maitron.fr/spip.php?article89353

https://wikirouge.net/Ho%C3%A0ng_D%C3%B4n_Tri

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article30061

https://wikirouge.net/Groupe_trotskiste_vietnamien_en_France

https://www.marxists.org/francais/cermtri/cermtri_112.pdf

Lorsque la guerre éclate en 1939, les trotskistes vietnamiens en France ne sont que trois ; parmi eux un élève ingénieur Hoàng Dôn Tri, dit Pierre. C’est le seul qui a un peu d’expérience et de formation politique : au Viêt Nam il avait été l’élève de Ta Thu Thâu avec lequel il avait milité au sein du groupe La Lutte. Mis au courant de la présence de plusieurs milliers de leurs compatriotes ONS, ils rentrèrent en contact avec eux à partir de fin 1941-début 1942 par l’intermédiaire d’interprètes qui avaient déserté les camps de la « zone libre » où une misère extrême sévissait.

Trotskyste indochinois, Khoa Khoi Hoang fut responsable du mouvement des travailleurs vietnamiens. Il était membre du comité central et du bureau politique du "PCI minoritaire".

Trotskyste indochinois, Hoang-don Tri (qui signait Anh-Van) fut un membre de l’organisation trotskyste vietnamienne en France. Il participa à la lutte contre la guerre d’Indochine, puis s’éloigna du militantisme. En 1947, il était à la pointe du travail théorique sur la lutte de classes au Viet-Nam, épaulé par Marguerite Bonnet pour la rédaction des textes.

Comme son frère avant lui, Hoàng Don Tri était un des premiers trotskistes à militer en Indochine, où il fut formé par Ta Thu Thâu. Il se rendit en France où il fit l’École Centrale. Mathématicien de haut niveau, il devint ingénieur de l’Aéronautique à la SFENA, où il fut un des réalisateurs du pilotage automatique et de l’atterrissage sans visibilité.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec son ami d’études Claude Bernard (connu dans le mouvement trotskiste sous le pseudonyme de Raoul), il devint membre du CCI (Comité communiste internationaliste). Avec lui il recruta un petit noyau d’étudiants vietnamiens, puis il réussit à entrer en contact avec ses compatriotes travailleurs internés dans les camps où, ayant été recrutés de force au Vietnam pour venir remplacer les ouvriers mobilisés en France, la défaite les y avait fait jeter, dans des conditions de survie de bagnards. Tri écrivit un rapport sur leur situation, qu’il envoya à la Croix-Rouge à Genève. Mais il réussit en même temps à lier des contacts dans ces camps et à y faire entrer une propagande anticolonialiste trotskiste qui gagna un grand nombre de prisonniers, en un temps où le Parti communiste, selon sa politique d’union sacrée patriotique, se limitait à l’antifascisme.

Ce travail fut d’abord le fait du seul jeune Hoang Don Tri , venu en France en 1937 , mais qui avait eu au Vietnam Ta-Thu-Thâu, comme professeur d’histoire et de morale. Au lycée d’Angoulême, en 1940, il avait gagné son condisciple en classe de philosophie, Claude Bernard (Raoul), qu’il avait fait glisser de l’anarchie vers son trotskisme, alors plus moral que politique. Inversement, venus tous deux poursuivre leurs études à Paris, Raoul
pour continuer la philosophie, sous Bachelard, c’est lui qui guida Tri , lequel allait devenir un mathématicien et un physicien de haut niveau , vers l ’Internationale. Ensemble avec
Duoc, « Pierre », un Vietnamien, du même village que Tri , qui s’engagea un peu plus tard dans la lutte parce que sa compagne, une jeune juive, venait d ’être déportée , ils menèrent un travail prodigieux.

Ce travail politique lui permit de former, après la Libération, un groupe trotskiste vietnamien important et solide qui apporta un soutien critique à la longue guerre contre la France, puis contre les États-Unis. En 1947, avec Marguerite Bonnet, sous les pseudonyme de Ahn Van et Jacqueline Roussel, ils publièrent Mouvements nationaux et lutte de classes au Viet-Nam, aux éditions de la IVe Internationale. Le groupe s’exprima en particulier par un journal, La Lutte (Tranh Dau), qui avait une version en France, une au Vietnam, et dont la diffusion fut très large. Mais le groupe de France survécut mal à la fin de la guerre, la victoire du Viêt Minh cachant la nature stalinienne du nouveau régime. La tentative de retour au pays se solda par la répression de tous ceux qui ne purent cacher leur trotskisme. Tri et ceux qui restèrent en France ne trouvèrent que tard un écho à la dénonciation de la bureaucratisation du Parti communiste vietnamien et à la dégénérescence que nous connaissons.

Hoàng Dôn Tri fut délégué par le groupe trotskiste pour demander des explications à Hô Chi Minh sur la mort de Ta Thu Thau. Lors d’une entrevue avec Daniel Guérin, celui-ci avait répondu : « Ce fut un patriote et nous le pleurons », avant d’ajouter : « mais tous ceux qui ne suivront pas la ligne tracée par moi seront brisés. » Interrogé à deux autres reprises sur ce sujet, il ne fournit jamais de réponse précise ou éluda tout simplement la question.

Hoàng Don Tri meurt le 21 juillet 2011 à l’âge de 95 ans.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.