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Tchad : la fausse démocratie du référendum sur la forme de l’Etat

jeudi 11 janvier 2024, par Abacar

TCHAD : REFERENDUM SUR LA FORME DE L’ETAT ? NOUS, LES TRAVAILLEURS ET L’ENSEMBLE DES MASSES OPPRIMEES, AVONS D’AUTRES COMBATS A MENER, NOTAMMENT CONTRE LA MISERE, LA CHERTE DE LA VIE ET LA DICTATURE, IMPOSEES PAR L’ETAT ACTUEl !

Par Ali Mohamed Abali Marangabi

Pour répondre à l’une des recommandations du soi-disant dialogue inclusif, qu’il avait organisé l’année passée pour s’offrir une légitimité à moindre frais et renforcer son pouvoir dictatorial, Mamat Kaka Idriss Déby Itno a appelé, le 7 octobre dernier, à l’organisation d’un référendum sur la question de la forme de l’Etat le 17 de ce mois ! Dès l’annonce de ce projet, comme si c’était cela le principal problème qui préoccupe les populations du pays, - étranglées par la cherté de la vie et placées, des décennies durant, sous la férule de l’un des régimes les plus dictatoriaux que leur histoire ait connus -, tout le microcosme politique local s’est massivement mis en branle et scindé en deux grands camps opposés : d’un côté, les unitaristes, défendant la perspective d’un Erat unitaire décentralisé et, de l’autre, les fédéralistes, réclamant l’instauration d’un Etat fédéral, soutenus par ceux qui appelaient à un boycott des élections.

Le bal des menteurs, aussi démgogiques et hypocrites les uns que les autres, comme des arracheurs de dents....

Tout au long de la campagne référendaire, les deux camps en présence ont, chacun à sa manière, fait étalage d’arguments aussi fallacieux que mensongers. Car, qui pourrait croire que, en accolant l’épithète « centralisé » au substantif « Etat unitaire », cela seul suffirait à faire de ce dernier un organe politique défendant les intérêts de l’écrasante majorité de la population et instaurant la démocratie la plus large qui soit ? L’Etat unitaire décentralisé est celui-là même qui préside au destin du pays depuis des décennies, comme d’ailleurs, dans la plus part des pays africains, avec, partout, le même bilan : dictature, misère, exploitation, imposées aux masses populaires par les puissances impérialistes et leurs valets locaux, qui pillent, volent les ressources tant naturelles qu’humaines et utilisent le tribalisme, l’ethnisme, la xénophobie pour diviser les populations, les opposer les unes autres au travers des guerres fratricides ! Voilà le bilan de l’Etat unitaire décentralisé, aussi bien au Tchad que dans la plupart des pays africains ou ailleurs : même dans des pays riches, comme la France, l’action de l’Etat unitaire décentralisé consiste à promouvoir, chaque année, une minorité de milliardaires alors que des pans entiers du monde de travail et des couches populaires sombrent dans la misère et la déchéance au point de devenir des SDF, des sans domicile fixe, c’est-à-dire des hommes et des femmes vivant de charité et de soupe populaire !

On pourrait dire la même chose des fédéralistes qui, comme leurs adversaires d’en face, ont, eux aussi, fait usage d’arguments mensongers pour étayer et défendre leur thèse. En effet, dans le cadre d’une société, comme la nôtre, divisée en classes sociales, en riches, d’un côté, et pauvres, de l’autre, dans toutes les régions et les communautés culturelles, pourrait-on prétendre qu’il suffirait de d’imposer le fédéralisme pour que les rapports sociaux disparaissent, comme par enchantement, que les masses opprimées accèdent à de meilleures conditions de vie et participent massivement, de façon démocratique, aux affaires relatives à leur vie ? Fadaises et grossiers mensonges !

Pas loin de nous, le Nigéria nous en donne une hideuse illustration ! Dans ce pays, considéré comme la plus grande puissance économique d’Afrique, les pauvres n’ont de place nulle part, ni dans leurs propres régions ni ailleurs : les richesses du pays ne bénéficient qu’aux trusts internationaux et à la bourgeoise locale qui s’engraisse et prospère grâce aux miettes que les premiers lui laissent au passage. Le Nigéria n’est pas un exemple de démocratie non plus. C’est aussi un pays qui, dans le passé, a été le théâtre de coups d’Etat successifs. Ses dirigeants ne sont pas différents de ceux des autres pays africains non plus : ils utilisent, eux aussi, le tribalisme, le régionalisme, la religion pour diviser les populations et s’imposer à elles. C’est tout cela, accouplé à misère dans laquelle s’enfoncent de plus en plus les populations, qui a créé le terreau sur lequel sont nés les montres de Boko Haram. Enfin, même aux Etats-Unis, la plus grande puissance économique de la planète, le fédéralisme ne protège pas le monde du travail en général et les couches populaires les plus défavorisées, comme les Noirs américains ou les autochtones indiens : ces derniers vivent dans la misère, comme dans les pays du Tiers-Monde, à côté de la plus grande accumulation de richesses qui soit !

Alors, au vu de tout cela, par le biais de quelle magie nos prestidigitateurs locaux, unitaristes comme fédéralistes, pourraient engager le pays sur la voie royale d’un changement profond prenant en compte les aspirations, tant sociales que démocratiques, des masses populaires ? Comment est-ce possible qu’un simple toilettage de l’Etat, sous une forme unitaire décentralisée ou fédérale, puisse leur permettre de faire les miracles qu’ils ont promis, dans les conditions du sous-développement du pays ?

En réalité, en se focalisant lourdement sur la forme de l’Etat, comme une potion magique, enfin trouvée pour résoudre les problèmes majeurs du pays, ce que les unitaristes et les fédéralistes veulent tous nous cacher, c’est le fait que ce n’est pas la forme de l’Etat ni ses institutions qui importent. Car, quelle que soit sa forme, unitaire centralisée ou fédérale, le vrai problème, c’est l’Etat lui-même, sa politique, les intérêts à lui assignés, qu’il défend !

En effet, tout bord confondu, nos politiciens veulent surtout nous faire croire que l’Etat actuel, dont ils sont tous de fidèles serviteurs, présents, passés ou potentiels, serait un instrument en lévitation au-dessus des classes sociales, au service de tous les Tchadiens, sans distinction aucune, que ces derniers soient riches ou pauvres, un appareil qu’on pourrait, en fonction des circonstances, adapter, améliorer afin qu’il soit utile à l’ensemble des populations. Mais, cela est un grossier mensonge, fondé sur une vision démagogique, qui tend à effacer, gommer, la réalité sociale et historique du fait que nos sociétés ne sont pas constituées de tribus, de communautés culturelles, mais plutôt, de contradictions et de classes sociales sur toute l’étendue du pays !

Dans l’histoire des hommes, l’Etat n’a, certes, pas toujours existé. Les sociétés primitives, où les hommes dépendaient de la nature, vivaient de chasse, de cueillette et de pêche, n’ont pas ressenti le besoin d’en avoir un sur de longues périodes historiques. L’Etat n’a émergé que longtemps plus tard, dans une période récente, à l’échelle de l’histoire : après la découverte de l’agriculture, de l’élevage, la naissance de la propriété privée et la division de la société en classes, des riches, d’un côté, des pauvres de l’autre, des oppresseurs, d’un côté, des opprimés, de l’autre. Il est né comme un produit des luttes sociales entre ces deux classes fondamentales. Mais, dès le début, il est apparu comme un instrument conçu pour maintenir la domination d’une classe sociale sur une autre.

C’est ainsi qu’on peut constater que, pendant la période esclavagiste, l’Etat était une machine organisée pour imposer la domination des maîtres sur les esclaves. Pendant la période féodale, il servait à imposer l’ordre des seigneurs féodaux et du clergé sur l’ensemble de la population constituée de serfs, d’artisans, de compagnons, de commerçants, etc. Quand la bourgeoisie a détruit le pouvoir de la féodalité, chassé définitivement celle-ci de la scène de l’histoire et jeté les bases du capitalisme, elle a, à son tour, imposé son Etat, un instrument destiné à défendre ses propres intérêts contre ceux de l’ensemble des masses opprimées, que sont les prolétaires et les paysans pauvres notamment.

Voilà ce que nous enseigne l’évolution de l’histoire des hommes !

Les origines historiques de l’Etat actuel....

Cette même histoire nous apprend aussi que l’Etat actuel n’a pas échappé à cette loi générale qui veut qu’il soit un instrument, non pas au service de toutes les populations, mais, d’une classe sociale ! Elle nous explique aussi quelles sont ses origines historiques, quelle est sa nature profonde, sa politique, quels sont les intérêts à lui assignés, qu’il défend !

En effet, le Tchad, en tant que pays, comme l’Etat sous la férule duquel il est placé, sont issus du morcellement du continent africain, quand, à la fin du 19e siècle, la France, avec d’autres pays européens, dont l’Angleterre notamment, s’est lancée à la conquête du continent africain pour y trouver des débouchés pour les marchandises de sa bourgeoisie, des matières premières pour ses industries, des champs d’investissement pour ses capitaux.

C’est dans ce contexte de dépeçage du continent africain et de rapine qu’est né le Tchad, construction artificielle, faite de toutes pièces, en fonction des intérêts du colonialisme français. C’est de là également que tire ses origines l’Etat actuel !

Comme dans la plupart des colonies, au début, le régime en vigueur au Tchad reposait sur une division de la population en colonisateurs et colonisés : il y avait, d’un côté, des citoyens français et, de l’autre, des sujets, appelés couramment indigènes. Quoique constituant la majorité de la population, ceux-ci n’avaient aucun droit, mais, uniquement des devoirs. Tous les indigènes adultes devaient participer aux travaux forcés obligatoires. Pour aller d’un coin à un autre, ils devaient demander un laisser-passer. Ils n’avaient, évidemment, aucune liberté, ni de réunion, ni de presse, ni syndicale. Même la culture du coton, introduite en 1925, était imposée : c’était souvent sous la chicotte que les paysans étaient contraints de cultiver ce produit dont avait besoin l’industrie française, au détriment des cultures vivrières nécessaires à leur subsistance. Par bien d’aspects, l’Etat colonial en vigueur était donc dictatorial, mais aussi, ségrégationniste, instaurant une sorte d’apartheid local qui refusait de dire son nom.

A la fin de la deuxième guerre mondiale, à laquelle le Tchad avait aussi pris part en y envoyant des tirailleurs, comme dans les autres colonies d’Asie, du Moyen Orient ou d’Afrique, le pays a été également le berceau d’un nationalisme militant qui s’exprimait contre les aspects les plus répugnants de l’ordre colonial : l’oppression nationale, l’exploitation, les impôts, les travaux forcés, les chefferies traditionnelles, réduites au rang d’agents du système colonial, etc. Contrainte par les différentes luttes multiformes, politiques et sociales, menées par les populations, ici aussi, l’administration française a dû initier un certain nombre de réformes, comme la fin des travaux forcés, la liberté d’association, d’expression, de réunion, etc.

De 1947 à 1958, ont été ainsi créés plusieurs partis politiques : le PPT RDA, le Parti Progressiste Tchadien, section locale du Rassemblement Démocratique Africain, l’UDT, l’Union des Démocrates Tchadiens, le PSI, Parti Socialiste Indépendant, l’AST, l’Action Socialiste Tchadienne, le MSA, le Mouvement Socialiste Africain, l’UNT, l’Union Nationale Tchadienne, etc. Des syndicats ont également vu le jour, de 1947 à 49, notamment dans le bâtiment, le commerce, chez les employés ou les gens de maison.

En 1956, « la loi-cadre » de Gaston Defferre a également offert aux élites locales l’opportunité d’être associées à la gestion des affaires et intégrées dans l’ordre social en vigueur comme députés, maires, conseillers, fonctionnaires, cadres de l’armée, de la police, etc. De quelque bord qu’ils soient, tous les notables locaux aspiraient à offrir leur service pour être les larbins de l’impérialisme français, y compris le PPT RDA : lors des élections de 1958, ils ont tous voté « Oui » pour la communauté française. Seule l’UNT, une jeune organisation créée par Ibrahim Abatcha et Mamat Aba, a fait le choix contraire, en votant « Non ».

Les intérêts, à lui assignés, qu’il défend depuis sa naissance....

C’est ainsi que, le 11 août 1960, les dirigeants du PPT RDA, sous l’égide de François Tombalbaye, devenu premier président du pays, ont été portés au pouvoir, à la tête d’un Etat conçu par l’impérialisme français pour défendre ses intérêts et ceux de ses valets locaux. Ce choix n’était pas fortuit, cependant : à l’orée de l’indépendance, le PPT RDA était le seul parti qui ait une véritable assise nationale, mais aussi, des militants aguerris, formés dans les années antérieures des luttes anticolonialistes. Par conséquent, ce n’est pas surprenant que l’impérialisme français ait puisé, en son sein, les politiciens dont il avait besoin pour continuer à maintenir sa domination sur le pays, sous de nouvelles formes, dans le cadre d’une indépendance factice, parce que c’était la seule organisation capable d’assurer cet ordre-là.

Voilà donc comment est né l’Etat actuel : dès ses origines, c’est un instrument conçu par la France, qu’elle a ensuite légué à la classe dirigeante locale afin de continuer l’œuvre de domination et d’exploitation du pays, au profit de ses trusts, ceux de la bourgeoisie mondiale et de leurs différents larbins nationaux ! Telle est donc sa nature profonde ! Telle est sa politique ! Tels sont les intérêts à lui assignés, qu’il défend !

C’est cela qui explique le fait que, de sa naissance jusqu’aujourd’hui, les masses populaires n’ont jamais participé aux différents changements opérés au sein de cet Etat. De Tombalbaye jusqu’à Mamat Idriss Déby, c’est l’impérialisme français qui en a pris l’initiative, changeant, tels des pions sur un échiquier, les hommes et les régimes, en fonction de ses intérêts du moment. Mais, quels que soient ces changements et les larbins locaux chargés de les incarner, - civils, militaires, pseudo révolutionnaires, parti unique, multipartisme -, derrière eux, se terre toujours le même Etat, dont, au fil du temps, les métamorphoses n’ont pas altéré la nature profondément dictatoriale, comme on le voit de nos jours avec le règne du MPS.

Voilà qui démontre que ce que cherchent à nous cacher les tenants de la dictature et leurs opposants, quels qu’ils soient, fédéraliste ou pas, c’est le fait que, sous la domination de la bourgeoisie, ce qui compte, ce n’est pas tant la forme de l’Etat ou ses institutions, mais, les intérêts de classe qu’il défend. En effet, l’Etat bourgeois peut prendre plusieurs formes : il peut être unitaire, comme en France, au Tchad, fédéral, comme aux Etats-Unis, au Nigéria, ou à caractère féodal, comme en Arabie saoudite ou au Maroc. Mais, quelle que soit la forme qu’il prend, son caractère, il est partout un instrument au service de la bourgeoisie, de cette minorité de riches, tant nationale que mondiale, dont il défend les intérêts. C’est cela qui fait que, partout également, y compris dans les pays riches, cet Etat-là est une dictature pour les masses opprimées, car ni la voix ni les intérêts de celles-ci ne sont pris en compte dans les sphères où se décident les choix essentiels qui conditionnent la vie de la cité.

C’est cela donc qui explique pourquoi, de Tombalbaye jusqu’aujourd’hui, c’est cet Etat qui, malgré les changements d’hommes et de régimes, est le principal organisateur de notre société actuelle, un monde profondément inégalitaire, injuste, où une petite minorité de bourgeois, parasites, et les trusts, dont ils sont les valets locaux, exploitent, pillent, à ciel ouvert, les ressources tant humaines que naturelles du pays et condamnent l’écrasante majorité pauvre de la population, de toutes les régions, de toutes les ethnies, de toutes les religions, à la misère, aux maladies, à toutes les privations, sans qu’elle ne puisse jouir des liberté élémentaires !

Tout cela démontre à suffisance que le référendum sur la forme de l’Etat ressemble fort bien à une opération de diversion ! Il a toutes les allures d’une habile manœuvre qui cherche à couvrir la dictature de nouvelles parures sans en changer la nature profonde. Par conséquent, nous, les travailleurs et l’ensemble des opprimés, ne devrions pas nous laisser illusionner par les élections qui viennent d’avoir lieu. Car, quels que soient leurs résultats, cela ne modifiera en rien la nature profonde de l’Etat actuel. L’ordre social restera le même : les riches continueront à piller, à s’enrichir de plus en plus. Par contre, pour nous, les masses populaires, ce sera toujours la misère, les maladies, les privations de toutes sortes et, au-dessus de tout cela, le talon de fer de la dictature !

Nul, pour l’instant, ne peut dire quel sera le résultat des élections qui viennent d’avoir lieu. Qui, des unitaristes ou des fédéralistes, l’emportera ? Seul l’avenir le dira ! Cependant, ayant la main mise sur tous les leviers de l’Etat et toutes les structures chargées d’organiser les élections, quelles qu’elles soient, et d’en proclamer les résultats, il y a de fortes chances que Mamat Idriss Déby Itno suive les traces de son père, fasse comme lui et se proclame vainqueur !

Mais, dans tous les cas, si nous, les travailleurs et l’ensemble des opprimés, voulons accéder à de meilleures conditions de vie, dignes de notre époque, mais aussi, aux libertés essentielles, nous n’avons pas d’autre choix que de nous mobiliser, de nous battre pour nos propres intérêts, comme le font justement nos camarades, nos frères et sœurs de l’Education Nationale, en grève contre la politique criminelle de l’Etat actuel.

Mais, nous devrions tirer les leçons des luttes parcellaires, éclatées, du passé et nous appuyer sur celles qui se déroulent aujourd’hui pour les fédérer afin de créer un mouvement de tous ensemble unissant tous les travailleurs, du public comme du privé, aux retraités, aux chômeurs, aux femmes, aux étudiants, aux élèves, aux petits commerçants, aux artisans, sous la forme d’une mobilisation populaire pour imposer au pouvoir les changements nécessaires, conformes aux aspirations tant sociales que politiques des couches populaires.

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Oui, si nous voulons accéder à une amélioration notable de nos conditions de vie et aux libertés essentielles, c’est cette perspective-là que nous devrions construire méthodiquement pour défendre collectivement nos intérêts parce que, quelles que soient nos ethnies, nos régions, nos religions, nous constituons une classe à part, celle des travailleurs, subissant tous la même exploitation, la même misère, les mêmes maladies et la même dictature, imposées par tous les politiciens bourgeois, y compris ceux de nos ethnies et régions ! Par conséquent, notre unité dans la lutte pour notre droit à la vie, avec nos propres armes, - la grève, les manifestations, la rue -, est le seul moyen, le plus efficace, dont nous disposons pour faire reculer le pouvoir et lui imposer nos revendications au nom des masses populaires opprimées. Il n’y a pas d’autre issue !

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