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Débat avec le CCI - Gauche communiste sur les buts de la dictature du prolétariat et l’expérience russe

16 décembre 2011, 13:53, par R.P.

Posons franchement la question sur le fond : la social-démocratie doit-elle toujours, sans condition, revendiquer l’indépendance nationale, ou doit-elle ne le faire que dans des conditions déterminées, et dans quelles conditions précisément ? Le P.S.P. a toujours nettement répondu oui à cette question, et c’est pourquoi nous ne sommes nullement étonnés de sa tendresse à l’égard des socialistes-révolutionnaires russes [4], qui réclament un régime politique de type fédéral, se prononçant pour une reconnaissance totale et inconditionnelle du droit à l’autodétermination nationale (article intitulé « L’asservissement national et le socialisme révolutionnaire » dans le n° 18 de Révolutsionnaïa Rossia [5]). Malheureusement, cela n’est rien de plus que l’une de ces phrases démocratiques bourgeoises, qui montrent pour la centième ou pour la millième fois la nature véritable du prétendu parti des soi-disant socialistes-révolutionnaires. Mordant à l’appât de ces phrases, se laissant séduire par ce battage, le P.S.P. à son tour montre par là combien, dans sa conscience théorique et dans son activité politique, sa liaison avec la lutte de classe du prolétariat est faible. C’est précisément aux intérêts de cette lutte que nous devons subordonner la revendication de la libre expression de la volonté nationale. Et c’est précisément dans cette condition que réside la différence entre notre façon de poser la question nationale et la façon d’un démocrate bourgeois. Celui-ci (ainsi que le socialiste opportuniste contemporain qui suit ses traces) s’imagine que la démocratie élimine la lutte de classe, et c’est pourquoi il pose toutes ses revendications politiques dans l’abstrait, en bloc, « inconditionnellement » , du point de vue des intérêts de « tout le peuple » ou même du point de vue d’un absolu moral éternel. Le social-démocrate dénonce impitoyablement ces illusions petites-bourgeoises, toujours et partout, qu’elles s’expriment dans une philosophie idéaliste abstraite ou dans la façon de poser inconditionnellement la revendication de l’indépendance nationale.

S’il est encore nécessaire de démontrer qu’un marxiste ne peut reconnaître la revendication de l’indépendance nationale autrement que sous condition, et précisément sous la condition indiquée plus haut, nous allons citer les paroles d’un auteur qui défendait d’un point de vue marxiste la revendication par le prolétariat polonais d’une Pologne indépendante. Dans un article intitulé « Finis Poloniae ? » [6], Karl Kautsky écrivait en 1896 : « Dès le moment où le prolétariat polonais s’occupe de la question polonaise, il ne peut pas ne pas se prononcer pour l’indépendance de la Pologne, il ne peut pas, par conséquent, ne pas saluer chaque pas en avant qui peut être accompli dès à présent dans cette direction, dans la mesure où un tel pas est compatible en général avec les intérêts de classe du prolétariat international en lutte. »

Lénine (1903)

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