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La Voix des Travailleurs des Banques

30 janvier 2013, 18:10

Le LEAP écrit :

La décimation des effectifs des banques
Commençons donc par les effectifs ! En la matière le tableau est bien sombre pour les employés du secteur bancaire (et même désormais pour les « stars du système bancaire ») : Wall Street et Londres annoncent sans interruption depuis la mi-2011 des licenciements massifs, relayés par les centres financiers secondaires comme la Suisse et les banques eurolandaises ou japonaises. Ce sont au total plusieurs centaines de milliers d’emplois bancaires qui ont disparu en deux vagues : 2008-2009 d’abord, puis depuis la fin du printemps de cette année. Et cette seconde vague monte en puissance au fur et à mesure des mois qui passent. Avec la récession globale désormais en cours, l’assèchement des flux de capitaux vers les USA et le Royaume-Uni consécutifs aux changements géopolitiques et économiques en cours (16), les immenses pertes financières de ces derniers mois, et les réglementations en tout genre qui progressivement « cassent » le modèle banco-financier ultra-profitable des années 2000, les dirigeants des grandes banques occidentales n’ont plus le choix : il leur faut à tout prix limiter leurs coûts au plus vite et dans des proportions importantes. La solution la plus simple (après celle consistant à surfacturer les clients) est donc de licencier des dizaines de milliers d’employés. Et c’est ce qui se passe. Mais loin d’être un processus maîtrisé, on constate que tous les six mois ou presque, les dirigeants des banques occidentales découvrent qu’ils avaient sous-estimé l’ampleur des problèmes et qu’ils sont donc obligés d’annoncer de nouveaux licenciements massifs. Avec le perfect storm politico-financier qui s’annonce aux Etats-Unis pour Novembre et Décembre prochains (17), LEAP/E2020 anticipe ainsi une nouvelle série d’annonces de ce type dès le début 2012. Les cost-killers du secteur bancaire ont de beaux trimestres devant eux quand on voit que Goldman Sachs, qui est également directement concerné par cette situation, en est réduit à limiter le nombre de plantes vertes dans ses bureaux par souci d’économies (18). Or, après les plantes vertes qu’on éradique, ce sont généralement les pink slips (19) qui fleurissent.

La décimation du nombre des banques
D’une certaine manière, le système bancaire occidental ressemble de plus en plus à la sidérurgie occidentale des années 1970. Ainsi les « maîtres des forges » s’étaient crus les maîtres du monde (contribuant d’ailleurs activement au déclenchement des guerres mondiales), tout comme nos « grands banquiers d’affaires » se sont pris pour Dieu (à l’instar du PDG de Goldman Sachs ou au moins pour les maîtres de la planète. Et l’industrie sidérurgique fut le « fer de lance », la « référence économique absolue », de la puissance pendant plusieurs décennies. On comptait la puissance en dizaines de millions de tonnes d’acier comme on a compté ces dernières décennies la puissance en milliards USD de bonus pour dirigeants et traders des banques d’affaires. Et puis, en deux décennies pour la sidérurgie, en deux/trois ans pour la banque (20), l’environnement a changé : concurrence accrue, profits qui s’effondrent, licenciements massifs, perte d’influence politique, fin des subventions massives et in fine nationalisations et/ou restructurations accouchant d’un secteur minuscule par rapport à ce qu’il était à son heure de gloire (21). D’une certaine manière donc, l’analogie vaut pour ce qui attend en 2012/2013 le secteur bancaire occidental.

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