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Film égyptien à ne pas pas manquer : les femmes du bus 678

6 septembre 2012, 21:15, par Robert Paris

As tu lu ce texte d’un dénommé Robert Paris que ne semble pas dire ni allah ni akhbar !


Un débat au sein de l’extrême gauche

En 1978-79, la gauche et l’extrême gauche iraniennes se sont politiquement complètement alignées derrière l’islamisme, en particulier vis-à-vis de Khomeiny. Bien des groupes révolutionnaires dans le monde ont prêté un rôle révolutionnaire à Khomeiny et encore plus nombreux sont ceux qui lui ont vu des capacités démocratiques et même anti-impérialistes. Le Secrétariat Unifié de la IVème Internationale titrait alors « La troisième révolution iranienne a commencé » (Intercontinental Press, 7 mai 1979) et affirmait qu’une démocratisation et la mise en place d’un "gouvernement ouvrier et paysan" pouvait découler du nouveau régime. Depuis la montée de l’islamisme puis du terrorisme en Algérie et l’affaire du voile en France (exclusion de trois élèves voilées à Creil en octobre 1989), un débat a eu lieu dans l’extrême gauche sur l’attitude à avoir vis-à-vis des mouvements islamistes. Certains groupes d’extrême gauche, notamment la LTF (Ligue Trotskyste de France) et le courant Socialisme International (en Angleterre SWP – Socialiste Workers Party – et en France aujourd’hui Socialisme par en bas) ou encore Pouvoir ouvrier ont expliqué que le racisme d’Etat était seul responsable du défi des collégiennes voilées et que l’islamisme pouvait être l’expression de sentiments nationaux ou communautaires des musulmans de France qu’il fallait défendre contre l’Etat et l’Ecole. Comme si les jeunes filles musulmanes auxquelles on prétendait "donner le droit de choisir le foulard" n’allaient pas alors tomber sous les pressions des frères islamistes qui voulaient le leur imposer. Comme s’il ne s’agissait pas d’un combat contre des courants politiques qui gagnent du terrain justement en imposant leurs règles de vie. Et comme si, pour ces jeunes filles, l’ennemi principal était l’école laïque ! En tout cas, on a pu constater qu’en cette période où des militants islamistes ont commencé à mener une politique de recrutement en France, certains groupes d’extrême gauche étaient gênés de les combattre au nom de la solidarité avec les opprimés d’origine musulmane et de l’anti-impérialisme. En Algérie, le PT (Parti des Travailleurs, groupe trotskyste de Luisa Hanoune proche du PT français) a eu un discours opportuniste vis-à-vis des islamistes (mettant particulièrement en avant la libération des dirigeants du FIS, Madani et Belhadj, ou surtout signant le pacte de Rome avec le FIS, c’est-à-dire la proposition de conciliation avec les islamistes censée arrêter la guerre civile et mettre en place la démocratie). Durant la guerre civile algérienne, certains groupes comme la LIRQI en France ou le POR espagnol proposaient que les révolutionnaires fassent un front avec le FIS au nom de la lutte anti-impérialiste et contre la dictature algérienne. Avec les guerres de Bosnie, du Kosovo et du Golfe, puis le 11 septembre, d’autres débats sont apparus dans les organisations révolutionnaires. Certains courants, notamment les morénistes d’Amérique latine ou dans certains cas le SWP anglais, ont voulu voir dans l’islamisme radical un anti-impérialisme. Ils ont craint, par une démarcation trop grande vis-à-vis des islamistes, d’apparaître soutenir l’impérialisme ou d’apparaître renvoyer dos à dos violence islamiste et violence impérialiste. L’Internationale Communiste avaient pourtant montré, en ses premières années, que l’on pouvait à la fois combattre radicalement le panislamisme (comme le préconisaient par exemple les résolutions des congrès de l’IC sur la question nationale et coloniale) et prendre la tête des luttes des peuples musulmans sur des bases révolutionnaires. Reconnaître les sentiments anti-impérialistes des masses ne signifie pas vouloir que ces mêmes masses soient mises à la remorque de dirigeants réactionnaires qui, eux, peuvent très bien s’accommoder de l’impérialisme et du capitalisme. D’autres groupes encore ont carrément considéré que l’on devait faire alliance avec les courants islamistes qui paraissaient s’opposer à l’impérialisme et les aider. Certains groupes morénistes d’Amérique latine (comme le MST ou le PTS) ont proposé, par exemple, d’envoyer des armes aux organisations militaires de Bosnie et du Kosovo et considèrent que les révolutionnaires pourraient faire un accord de lutte avec des groupes comme Al Quaïda ou les talibans. C’est le courant Socialisme International qui a le plus théorisé que l’islamisme n’était pas seulement réactionnaire et ne devait surtout pas être caractérisé comme fasciste, polémiquant d’ailleurs là dessus avec la IVème Internationale dans Inprecor à l’occasion du rapprochement entre les deux tendances. Dans sa brochure intitulée "Le prophète et le prolétariat", Chris Harman, dirigeant du SWP (Angleterre), affirme développer "une nouvelle politique marxiste" au sujet de l’attitude à adopter vis-à-vis de l’islamisme. On y trouve des affirmations comme celle-ci : « Ceux qui considèrent l’islamisme comme un monolithe entièrement réactionnaire oublient qu’il y eu des conflits entre islamistes sur l’attitude à adopter lorsque l’Arabie saoudite et l’Iran étaient dans deux camps opposés pendant la première guerre du Golfe. Il y a eu des divergences qui ont conduit le FIS à rompre avec ses sponsors saoudiens. » Des divergences d’intérêt certes puisque le FIS a préféré rompre avec ses financiers plutôt qu’avec sa base populaire pro-irakienne, mais pas des divergences qui aurait rapproché l’un de ces islamismes des travailleurs ou des intérêts des peuples. On trouve les mêmes positions dans les écrits de Hassan Berber, dirigeant du groupe français Socialisme (articles "Algérie : à la croisée des chemins" et "Fascisme ou cri populaire" notamment, parus dans la revue Socialisme International). De son côté, Chris Harman déclarait également que c’est une erreur de considérer les islamistes comme fascistes car cela mène nécessairement à s’allier contre eux à l’Etat ou à l’impérialisme. Comme s’il fallait soutenir l’Etat bourgeois allemand en 1932 sous prétexte de lutter contre le fascisme ! Harman affirme que "les mouvements de masse islamistes en Algérie ou en Egypte jouent un rôle différent de celui du fascisme. Ils ne sont pas prioritairement dirigés contre les organisations ouvrières et ne proposent pas leurs services aux fractions dominantes du capital". C’est oublier que le FIS est intervenu contre des grèves comme celle des éboueurs en juin 1990, qu’ils ont contesté le syndicat UGTA en créant le syndicat jaune SIT, syndicat opposé au droit de grève. Les islamistes se sont radicalisés d’abord contre les femmes bien sûr mais les fascistes allemands s’étaient radicalisés d’abord contre les juifs. A chacun sa cible démagogique. C’est oublier que dans un pays comme l’Egypte, si le pouvoir a réprimé durement le mouvement islamiste, il a commencé par s’en servir pour démolir les organisations ouvrières, de gauche et d’extrême gauche. Dans l’hebdomadaire de la LCR, des débats ont eu lieu sur ces questions, notamment autour de la position minoritaire de Luiza Toscane, auteur de "l’Islam, un autre nationalisme ?" qui affirmait dans Rouge qu’ "il ne faut pas conspuer l’islamisme en vain". Selon elle, l’islamisme "conteste la domination du Nord sur les plans militaire, culturel et idéologique" et pour montrer qu’il ne s’agit plus de l’ancien fondamentalisme réactionnaire fondé sur la paysannerie arriérée, elle expliquait que la base des islamistes est désormais "une jeunesse instruite aspirant à un futur inconnu et en rupture avec toutes les traditions nationales, locales, patriarcales, paysannes et passéistes, qui entend se débarrasser de tous les oripeaux identitaires qui ont été annexés à l’Islam". Comme si le fait que de jeunes citadins cultivés soient une des bases de l’islamisme empêchait ce courant de prendre une orientation réactionnaire et même fasciste.

Gêné de dire du mal du sort des femmes sous l’Islam ?

Ah bon !

Lire ici : http://www.matierevolution.org/spip.php?article1967

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