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Les capitalistes nous mènent une lutte d’ensemble, le peuple travailleur doit riposter par une lutte d’ensemble

mardi 5 octobre 2021, par Alex, Waraa

Les capitalistes nous mènent une lutte d’ensemble, le peuple travailleur doit riposter par une lutte d’ensemble.

Nous ne pouvons pas mener accepter de laisser diviser ainsi nos luttes, les uns une lutte contre le pass, les autres une lutte pour des papiers pour les sans-papiers ; les uns une lutte contre les licenciements, les autres une lutte pour l’hôpital ; les uns une lutte contre les mesures dictatoriales, les autres une lutte pour les salaires, les uns une lutte contre la précarité et les autres une lutte contre la pandémie.

La pandémie n’est rien d’autre que l’un des maux que nous assène le capitalisme en déliquescence et qui se prépare à un splendide effondrement en nous cassant de mille manières et dont la dictature sanitaire n’est qu’une des facettes.

Mener une lutte des classes non seulement sur le terrain corporatif, mais aussi sur le terrain politique, est une urgence ! Or ce sont toutes les revendications politiques : pour un mouvement d’ensemble, contre la vaccination forcée, contre le pass qui restreint la liberté de circulation et de réunion, ces revendications autour desquelles des centaines de milliers de travailleurs manifestent les samedi depuis plus de deux mois, que l’appel des syndicats pour la journée du 5 octobre « oublie ». Le 5 octobre, 5 raisons d’agir scande la CGT dans son appel : pour le plein-emploi, les retraites, les salaires, la protection sociale et l’égalité homme-femme.

Certes ces 5 raisons peuvent paraitre louables. A ses débuts, la CGT, dans son programme de la Charte d’Amiens de 1906, revendiquait d’ailleurs la lutte pour des revendications économiques simples comme ces 5 raisons. Mais son programme rappelait que cette lutte quotidienne ne suffisait pas : « dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale. »

Ce projet d’une société socialiste a disparu de tous les appels à manifester, comme des programmes électoraux « révolutionnaires » ou de « gauche de la gauche »qui nous sont adressés, au moment même où le capitalisme s’écroule sans y être poussé par tous ces prétendus défenseurs du monde du travail.

Car le fond du débat est que les travailleurs conscients ne peuvent pas être d’accord avec la possibilité de relance du capitalisme, à court ou a long terme. Or les dirigeants des syndicats ou autres partis de la gauche de la gauche, travaillent à cette relance, nous invitant seulement à réclamer notre part du gâteau. Les travailleurs les plus conscients se disent : le capitalisme fait au moyen de ses gouvernements des efforts désespérés, mais l’époque présente est marquée par le commencement de sa dégénérescence. Cette relance ne peut se faire que sur le dos des travailleurs, pas seulement par des baisses de salaires (comme la récente réforme des assurances chômage), mais par des régimes fascistes, desguerres, comme en 1914 et 1939.

Une des dernières offensives politiques du patronat, c’est le lancement artificiel, dans des media bourgeois, de la campagne électorale pour les élections présidentielles de 2022 … avant même que les candidatures soient annoncées ! Une offensive ouverte contre les travailleurs immigrés est incarnée par E. Zemmour. Il s’adresse aux classes moyennes qu’il décrit comme « victimes de la mondialisation » et son programme est orienté contre des mouvements comme celui des Gilets jaunes. Car dans ce mouvement, différentes classes sociales se sont retrouvées côte à côte, dont des travailleurs. E. Zemmour appelait à ne voir dans ce mouvement que des aspects « nationalistes, souverainistes et identitaires ». Empêcher des mouvements qui réunissent classes moyennes et classe ouvrière, revendications économiques et politiques, est vital pour les classes dirigeantes. Zemmour cherche à dévoyer les potentiels futur Gilets jaunes, en proposant la haine des étrangers, donc en particulier des travailleurs les plus exploités, à des classes moyennes menacées par la prolétarisation. Transformer l’énergie de la révolte des classes moyennes, d’une menace révolutionnaire, en un allié réactionnaire au service du grand capital (dont Bolloré, qui par ses media a lancé Zemmour) contre les travailleurs, c’est, depuis Mussolini et Hitler la première étape du fascisme. Mais Zemmour et Le Penn’ont pas des troupes comme les chemises noires ou les SA ? Nul besoin, l’armée et la police française ont prouvé en 1940 qu’elles étaient prêtes à passer du service des gouvernements de Front populaire du PS et du PCF à ceux de Pétain et Hitler.

Tout comme la CGT, les anciens partis ouvriers, comme celui de Jaurès, avaient deux programmes : un programme minimum qui consistait en revendications économiques défensive, et un programme maximum qui comme celui de la CGT, consistait en l’expropriation politique et économique de la bourgeoisie. Se limiter à la défense des « intérêts des travailleurs » comme le préconise le seul programme électoral qui se réclame à ce jour de la révolution ouvrière, celui de Nathalie Artaud de Lutte ouvrière, c’est appeler la classe ouvrière à se limiter à ce « programme minimum », qui n’a pour but que de réformer le capitalisme.

Mais si les syndicats et leurs « révolutionnaires » ne mettent pas en avant un programme de transformations de la société, n’est-ce pas, nous dira-t-on, parce que les travailleurs ne sont pas assez mobilisés, autour d’un programme « minimal » comme celui du 5 octobre ? Soyons sûrs que la CGT et l’extrême gauche électorale ne manqueront pas de nous accuser d’être « responsables » de l’impossibilité d’aller plus loin, comme le faisaient les staliniens. Mais ce que ces organisations ne veulent pas que nous voyions, c’est qu’elles sont discréditées autant que les partis politiques, à force d’appeler à des journées sans plan, sans lendemains. Il y a autant de raison pour participer à ces journées d’inaction que pour les boycotter !Alors que des milliers de travailleurs ont manifesté cet été, ont résisté à la vaccination forcée en quittant leur travail, les syndicats et l’extrême gauche se sont bien gardés d’organiser ces travailleurs, de leur proposer des AG, de faire converger leurs revendications avec celles du 5 octobre. Le NPA est allé jusqu’à dénoncer le « danger fasciste » porté par ces manifestants.

La force des révolutionnaires, c’est d’avoir confiance dans la classe ouvrière, de proposer des assemblées générales pour discuter, élaborer des revendications. Cela paraît trop simple ? C’est pourtant bien ce que gardent de faire ceux qui critiquent les directions syndicales. Des AG feraient converger les salariés qui ont refusé le vaccin anti-covid19, des Gilets jaunes, les fonctionnaires territoriaux qui viennent de se mobiliser comme à Marseille et pourraient demander des comptes à leurs « patrons » de gauche, les élus du PS, du PC, d’EELV qui finissent de mettre en place le passage aux 35 heures. Des camarades maliens, expliqueraient les crimes l’impérialisme français en Afrique, les rivalités avec la Russie qui sont des menaces de guerre.

Le capitalisme nous oppose son programme maximum : la marche aux fascismes et à la guerre, sociale et militaire. Renouons avec le programme maximum des travailleurs, que des gens aussi différents que Victor Griffuelhes, Jean Jaurès ou Rosa Luxembourg défendaient : l’expropriation du grand capital.

En fait nous voulons une chose simple : tout pour le peuple travailleur, rien pour le grand capital !

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