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Les gauches communistes (TCI et GIGC) et la montée de la guerre mondiale

dimanche 22 octobre 2023, par Alex, Karob, Robert Paris

Les gauches communistes (TCI et GIGC) et la montée de la guerre mondiale

Nous discutons ici de textes de la gauche communiste (TCI ou GIGC) sur la guerre du Hamas et d’Israël et nous en faisons la critique du point de vue de la perspective révolutionnaire internationale du prolétariat que nous, Voix des Travailleurs, défendons.

Quelle est cette perspective ? Que cela nous plaise ou pas, que le moment nous semble propice ou pas, vues les divisions impérialistes et vu l’état du système d’exploitation capitaliste mondial, et vues aussi les forces prolétariennes apparues ou émergentes, en tout cas il s’avère que la guerre est déclarée. Les classes possédantes du monde nous la déclarent à nous et pas seulement entre elles. A partir du moment où elles font les premiers pas de la guerre mondiale, ce qui est le cas car tous les affrontements locaux qui éclatent font partie d’une guerre entre deux grands blocs impérialistes, tous les peuples et toutes les classes ouvrières vont être frappées violemment, interdites de parole, de manifestation, de grève, de droit de s’exprimer et de s’organiser. Cela signifie que nous ne pouvons discuter de la guerre, de la paix, des nations, des nationalismes, des intérêts des prolétaires et des peuples que dans la seule perspective possible qui est dès lors le renversement définitif et mondial du capitalisme. Mais cela ne veut pas dire que les problèmes des nations, du point de vue des peuples, à savoir des questions des nationalités opprimées (comme cela est le cas par exemple du peuple palestinien) nous soient indifférents et le soient au prolétariat révolutionnaire internationaliste.

Le prolétariat révolutionnaire international n’a pas seulement besoin de ses objectifs propres, de classe, pour triompher. Il lui faut aussi être le chef de file de toutes les révoltes, de toutes les révolutions, de toutes les expressions du refus d’un ordre imposé par le capitalisme, y compris dans d’autres couvhes ou classes sociales. C’est en se faisant la classe dirigeante de toutes les luttes pouvant se joindre à la révolution prolétarienne qu’il peut jouer son rôle jusqu’au bout, c’est-à-dire mettre les soviets de prolétaires à la tête des soviets du peuple travailleur et prendre le pouvoir politique et social sur toute la société. C’est ce qui s’est fait, à un degré plus ou moins important, conscient et réussi, dans toutes les grandes révolutions prolétariennes de l’Histoire, de la Commune de Paris de 1871, aux grandes révolutions russes de 1905 et de février et octobre 1917 s’étendant jusqu’en 1921 à toute une partie de l’Europe, de la révolution chinoise de 1927 à la révolution espagnole de 1936, de la révolution hongroise de 1956 à la vahue révolutionnaire actuelle partie de Tunisie, d’Algérie et d’Egypte notamment et qui a atteint les pays impérialistes comme USA et France. L’auto-organisation a commencé à refaire des apparitions remarquables et elle doit se développer non seulement sous formes de comités de grèves dans les usines mais aussi de conseils et assemblées du peuple travailleurs dans les quartiers et les villes comme l’ont fait les Gilets jaunes en France. Et la seule perspective possible d’un tel mouvement est la prise du pouvoir en démolition entièrement la vieille structure étatique bourgeoise dans tous les pays, pays riches ou pauvres. Mais cela ne peut se faire en isolant la force prolétarienne des autres forces qui sont en révolution du fait de l’accroissement des contradictions d’un capitalisme en chute libre.

Le prolétariat doit être prêt à s’entendre avec toutes les forces qui veulent se joindre au mouvement : petits bourgeois et petites professions libérales ruinées ou menacées, femmes, jeunes, races, groupements d’origine religieuse écrasées et nations opprimées. Il ne suffit pas de dire que pour nous, communistes, les nations ne comptent pas, ni de dire que, pour nous, communistes, les divisions raciales, religieuses ou sexuelles ne comptent car, pour des centaines de millions de gens, elles sont la cause première, en tout cas la plus évidente, de leurs malheurs et de leurs souffrances.

Ces forces non prolétariennes (tout en n’exploitant et n’opprimant personne) ont compté de tous temps dans le soutien indispensable des révolutions prolétariennes que nous avons cité ci-dessus. Sans l’aide des Juifs, des autres nationalités opprimées, des paysans pauvres, des femmes, jamais la révolution russe n’aurait été ce qu’elle a été, le grand phare de toutes les révolutions prolétariennes et jamais elle n’aurait été capable de battre militairement toutes les armées russes et toutes les armées étrangères, y compris celles de TOUS les impérialismes du monde de l’époque, ce qui n’est pas rien !

Ce n’est que parce que la politique des bolcheviks, s’étant portés à la tête des soviets d’ouvriers, de paysans, de femmes, de jeunes et de soldats ont été capables de gagner les nationalités et les religions opprimées qu’ils ont pu prendre le pouvoir et momentanément le garder en attendant la révolution internationale et notamment allemande. Voilà ce qu’était la perspective de révolution défendue par les bolcheviks avec succès. Les suites dramatiques du stalinisme, liées directement aux faiblesses politiques des dirigeants prolétariens en Europe, ne doivent pas effacer ces leçons.

Les oppressions que sucite la société bourgeoise, les contradictions du système capitaliste ne sont pas seulement à dénoncer et à réprouver, elles doivent servir à la politique du prolétariat comme on se sert de brèches dans la forteresse pour faire sauter ses défenses, la prendre et la casser définitivement.

Bien sûr que les communistes révolutionnaires ne flattent aucun des préjugés communs dans le peuple, la religion, le racisme, le nationalisme et autres balivernes du passé, mais cela ne veut pas dire qu’ils méprisent les sentiments de révolte du peuple travailleur quand ils portent sur ces questions. Nous ne disons pas aux Palestiniens : « votre aspiration à la Palestine, on s’en moque ». Nous ne disons pas aux Israéliens « on veut virer votre Etat lié aux impérialismes et on vous jettera à la mer avec lui ». Nous ne pouvons pas nous contenter des jolies paroles comme « Nous sommes à la fois israéliens et palestiniens » car c’est du pacifisme humanitaire et pas une perspective révolutionnaire de guerre au système. Il faut unir contre les ennemis communs, contre le système mondial qui opprime les uns et les autres, contre les fascismes unis du moment, à la fois Netanyahou et Hamas, contre les deux blocs impérialistes, contre le système capitaliste lui-même. Pour cela, nous ne leur disons pas « votre oppression nationale, raciale, religieuse, elle ne compte pas et seule compte l’exploitation des salariés ». Nous ne leur disons pas « dans notre révolution seuls les prolétaires seront organisés et prendront le pouvoir ». Nous leur disons encore moins « à bas tous les Etats » qui sonne comme une illusion anarchiste (et qui signifie aussi à bas l’Etat ouvrier), mais « vive l’Etat des prolétaires et de tous les opprimés ! »

C’est en ayant cette perspective d’alliance que le prolétariat peut jouer son rôle historique à la tête de tous les opprimés, perspective qui a toujours été celle de Marx.

Ils font de leur alliance avec tous les opprimés une véritable bombe capable de faire exploser des pans entiers de la forteresse capitaliste, leur permettant de la mettre à bas et de la détruire ensuite définitivement en mettant en place de manière transitoire l’Etat de tous les travailleurs et de tous ceux qui n’exploitent ni n’oppriment personne.

C’est cela la perspective à développer dans la situation actuelle, celle de la chute historique du capitalisme.

Pas de « soutien à l’idiotie mortelle des soi-disant luttes de libération nationale », « Toutes les bourgeoisies sont également les ennemis mortels du prolétariat… » disent les communistes de gauche et cette déclaration seule montre le peu de sérieux de leur analyse. Elle est juste sur le plan du principe mais pas dans la réalité. Elle est aussi juste que de dire que la balle du pistolet est aussi mortelle que la bombe atomique… Et aussi inefficace qu’elle pour se protéger et se battre contre ses ennemis. Non les petites bourgeoisies nationales opprimées ne sont pas dans la même position par rapport au prolétariat révolutionnaire que les grandes et que les impérialismes. Et la politique du prolétrait révolutionnaire à l’égard des deux n’est pas la même.

Le fait de raisonner sur les guerres actuelles comme des épisodes purement régionaux, comme une guerre du Moyen-Orient par exemple « entre juifs et arabes », ne permet pas de comprendre qu’elles s’intègrent dans la chute du capitalisme auquel il répond par la montée vers la guerre mondiale. Les camps ne sont plus seulement Niger ou Burkina, Arménie ou Azerbaidjan, etc, c’est bloc Russie/Chine ou bloc USA. Les communistes de gauche en refusant de raisonner en termes d’impérialismes passent complètement à côté de la situation. En refusant aussi d’admettre que le capitalisme est historiquement mort comme système social. Quand ils l’admettent c’est au sens où il l’aurait toujours été…

Ces gauches communistes parlent de lutter contre la guerre comme si cela existait en dehors de lutter pour renverser les classes possédantes et leurs Etats : « Adopter ce point de vue est la première étape fondamentale pour mettre en place une lutte contre les guerres de la bourgeoisie, en commençant par « sa » propre bourgeoisie, car le principe révolutionnaire selon lequel « l’ennemi principal est dans notre pays » est toujours valable. »

L’objectif que ces textes se donnent de « mettre en place une lutte contre les guerres de la bourgeoisie » est absurde sans objectif de faire la révolution et pas seulement contre les guerres de la bourgeoisie.

Déclarer « En tant que communistes, nous appelons à la destruction de tous les États pareillement », c’est déclarer aussi que l’Etat ouvrier n’est pas notre perspective et que la prétendue guerre à la guerre est menée sans aucun moyen de guerre.

Le prolétariat ne va commencer par arrêter la guerre des classes possédantes parce que ce n’est pas de sens. Il faut qu’il commence par se mobiliser de manière révolutionnaire en s’organisant en soviets et ce n’est pas ce qui est proposé ci-dessous.

Dernière boucherie au Moyen-Orient fait partie de la marche vers la guerre généralisée

(Déclaration de la Tendance Communiste Internationaliste, 11 octobre 2023)

Nous soutenons et reprenons à notre compte la déclaration de la TCI sur la guerre au Moyen-Orient, en Israël et en Palestine. Nous expliquons pourquoi dans des commentaires rapides à la fin du texte des camarades. (le GIGC)

Dans l’attaque surprise du Hamas contre Israël, les objectifs nationaux et internationaux sont étroitement liés.

• Supprimer le rôle de l’Autorité nationale palestinienne (ANP) d’Abou Mazen, un organisme corrompu, incapable et de connivence avec l’État israélien, aujourd’hui hautement discrédité parmi une grande partie de la population palestinienne, et enfin assumer la direction exclusive de la lutte contre l’État d’Israël.

• Saper la voie ouverte par le Pacte d’Abraham de 2020, qui voit (ou a vu) des négociations en cours entre Israël et l’Arabie Saoudite, auxquelles l’ANP participe également. Après le Pacte d’Abraham entre les pays sunnites et Israël, le Hamas s’est senti isolé ; la crainte était celle de ne plus recevoir d’aide financière de Riyad et du Qatar. Plus généralement, l’objectif du Hamas est d’impliquer les États arabes dans une sorte d’alliance sainte contre Israël, opposant un front arabe (Egypte, Syrie et Liban) au Pacte d’Abraham entre Israël et certains pays arabes (Émirats et Bahreïn) et, de fait, l’Arabie Saoudite à l’avenir.

Il faut également souligner qu’une action de cette ampleur s’appuyait sur l’Iran des Ayatollahs, c’est-à-dire un front impérialiste anti-européen, anti-OTAN et anti-américain. Ce qui revient à jeter de l’huile sur le feu de la guerre en Ukraine : tout est lié dans les massacres de la guerre que sont en train de mettre en scène les impérialismes de « l’Ouest » et ceux de « l’Orient ».

Le Hamas cherche à trouver une affinité entre sunnisme et chiisme à travers le djihadisme, c’est-à-dire la guerre sainte contre « l’Occident » et, Israël, son gendarme armé jusqu’aux dents. Cela explique l’aide de l’Iran au Hamas (d’où viennent les milliers de roquettes lancées sur Israël, sinon d’Iran ?) ainsi que la solidarité du Hezbollah libanais.

L’Iran a tout intérêt à faire de la région un théâtre de guerre contre Israël, à la fois pour affaiblir son ennemi numéro un et aussi pour forcer ses alliés historiques (Russie, Chine et Corée du Nord) à soutenir sa stratégie dans la région, même si pour le moment ce n’est pas chose facile, voire impossible. Les médias occidentaux pointent du doigt la barbarie djihadiste, mais « oublient » ou minimisent la discrimination, l’oppression et la violence perpétrées par la bourgeoisie israélienne à l’encontre du prolétariat palestinien, même lorsqu’il est citoyen d’Israël, violence qui s’est accrue ces derniers temps sous l’impulsion de l’extrême droite plus ou moins religieuse, membre de premier plan du gouvernement Netanyahou.

On oublie que le Hamas fut soutenu à l’origine par Tel-Aviv pour contrer le Fatah de Yasser Arafat et les formations armées « de gauche » de l’OLP. Comme les talibans, comme Daech (ISIS) - tous deux « parrainés » en leur temps par les USA, « sorcier » impérialiste qui a perdu le contrôle des « monstres » qu’il a lui-même créés. Ils renforcent désormais les rangs de l’ennemi ; c’est le chien qui mord la main de celui qui l’a nourri.

La bourgeoisie a toujours essayé de diviser et d’opposer les différentes fractions du prolétariat selon des lignes « ethniques-nationales », pratique que le nazisme a développée à l’extrême. La même politique est plus que jamais vraie pour Israël, où la classe ouvrière d’origine palestinienne est opprimée, harcelée et exploitée sous les formes les plus brutales et « primitives » – comme c’est le cas du prolétariat migrant dans de nombreuses régions de par le monde. La bande de Gaza est une immense prison à ciel ouvert, où l’État israélien coupe souvent l’eau, l’électricité et le gaz, où les soins de santé sont extrêmement précaires : bref, où la grande majorité de la population est contrainte de subir des conditions de vie inhumaines.

Or, même en Israël, il existe un prolétariat « juif », une classe salariée « juive », que la guerre en cours expose probablement encore plus à l’ivresse nationaliste et belliciste, exactement comme de l’autre côté on injecte au prolétariat palestinien le poison idéologique de la propagande islamiste, au point de la mettre entre les mains impérialistes des Ayatollahs.

Ainsi, des deux côtés, le prolétariat est poussé à massacrer des populations sans défense et à se laisser massacrer pour mener une soi-disant guerre sainte ou défendre une présumée démocratie. En réalité il s’agit d’une guerre pour les intérêts de bourgeoisies opposées, qui veulent perpétuer leur domination uniquement par l’oppression, l’exploitation et le sang du prolétariat. Le fait que, historiquement, le nombre de Palestiniens morts dans la répression et les raids israéliens soit bien supérieur à celui des victimes de la bourgeoisie islamiste – le Hamas –, ne rend pas cette dernière moins meurtrière ou plus excusable que la bourgeoisie israélienne.

Les guerres des classes dominantes - aujourd’hui celles de la bourgeoisie - sont toujours des guerres contre les exploités : exploités et tués sur le lieu de travail en temps de paix ; abusés puis massacrés en masse en temps de guerre, et cela, lorsque les conflits entre les patrons, les crises et les intérêts économiques, ne peuvent être résolus qu’au travers des armes.

Dans chaque guerre, les formations politico-syndicales qui prétendent être du côté de la classe ouvrière, contre le capital et son État, montrent leur véritable nature opportuniste et anti-prolétarienne ; puis, dissipant le malentendu qu’elles ont elles-mêmes alimenté, elles soutiennent une des factions bourgeoises en conflit, au nom des droits présumés à l’autodétermination des peuples. Ils ne comprennent pas, ils ne peuvent pas comprendre qu’il n’y a pas eu de guerres progressistes de libération nationale depuis très, très longtemps, que tout nouvel État éventuel ne serait qu’une prison de plus pour la classe ouvrière, instrument qu’utilise une fraction de la bourgeoisie mondiale pour opprimer son « propre » prolétariat, sans partager les fruits de l’oppression avec les autres fractions de la bourgeoisie mondiale. Se réjouir de façon indécente des massacres perpétrés par le Hamas, c’est partager en tous points la logique meurtrière de la bourgeoisie palestinienne, une attitude qui reflète celle de ceux qui masquent les dévastations de l’État d’Israël : deux manières d’être également criminelles.

Le soutien à l’idiotie mortelle des soi-disant luttes de libération nationale empoisonne non seulement les formations provenant de la Troisième Internationale dégénérée (stalino-maoïsme, trotskysme, etc.), mais même des secteurs de l’anarchisme et de ceux qui, à tort, se réclament de l’internationalisme. La guerre en Ukraine et maintenant en Palestine-Israël en sont la nouvelle preuve.

Dans ce contexte, l’indication fondamentale de l’unité de classe de tous les secteurs du prolétariat – contre la bourgeoisie, ses États, ses alignements impérialistes – indépendamment de l’origine « nationale », aura encore plus de valeur – si jamais cela était possible. Nous sommes bien conscients que dans le contexte israélo-palestinien, il est très compliqué de mettre en œuvre ce mot d’ordre, mais il n’y a pas d’autre moyen, pour ne plus être la chair à canon de l’une ou l’autre bourgeoisie, « démocrate ». ou réactionnaire, laïque ou religieuse. Toutes les bourgeoisies sont également les ennemis mortels du prolétariat, qui ne doit pas verser la moindre goutte de sang pour ses exploiteurs et pour ses objectifs nationaux-impérialistes.

Adopter ce point de vue est la première étape fondamentale pour mettre en place une lutte contre les guerres de la bourgeoisie, en commençant par « sa » propre bourgeoisie, car le principe révolutionnaire selon lequel « l’ennemi principal est dans notre pays » est toujours valable. Une lutte qui doit commencer sur le lieu de travail, là où s’exerce l’exploitation qui alimente le mode de production capitaliste et donc la société bourgeoise, contre l’ennemi déclaré - les patrons - et contre les faux amis, en premier lieu les syndicats et les partis politiques de "gauche", qui enferment les luttes ouvrières dans les contingences du système.
De même, ceux qui entendent s’adresser uniquement au prolétariat arabe contre le prolétariat juif tombent de Charybde en Scylla. Peu importe que le premier se heurte au second car ce dernier est l’esclave de la politique ultranationaliste de son gouvernement. De même, le prolétariat palestinien, à son tour, est sous la coupe d’une bourgeoisie qui, pour atteindre ses objectifs, n’hésite pas à se ranger du côté de l’impérialisme des ayatollahs, parmi les plus féroces contre son opposition interne. Les deux s’enferment dans une logique capitaliste, nationaliste, impérialiste, qui a pour seule solution, la guerre et non la libération de l’esclavage salarié.

La classe ouvrière mondiale est encore assommée par des décennies d’attaques bourgeoises, ainsi elle peine à relever la tête, désorientée et confuse par les bouleversements matériels qu’elle a subis (restructurations, délocalisations, précarité, etc.) et enfin par le coup idéologique subi avec l’effondrement du capitalisme État de l’ex-URSS, pays qu’ils croyaient représenter, de bonne foi, l’alternative socialiste au capitalisme.

Pourtant l’alternative existe, elle est même vitale, face aux dangers de guerres localisées se transformant en guerre généralisée qui détruirait l’humanité, ou, également, face à la catastrophe climatique en cours.

L’alternative existe, aussi longtemps que les masses travailleuses se débarrasseront de la peur et de la résignation, elles retrouveront la voie de la lutte de classe, la vraie. Elles donneront ainsi aux petites avant-gardes révolutionnaires l’opportunité de grandir puis de se lier dialectiquement avec les secteurs les plus combatifs et conscients du prolétariat. ..., pour forger l’instrument politique indispensable pour vaincre cette société sanglante et inhumaine, c’est à dire le parti de la révolution mondiale et la nouvelle Internationale communiste.

Communisme ou barbarie !
Tendance Communiste Internationaliste, 11/10/23

GIGC : Pourquoi nous faisons nôtre et reproduisons la prise de position de la TCI

Il est deux raisons fondamentales pour notre soutien particulier et notre reprise de la déclaration de la TCI.

La première est qu’il s’agit d’une prise de position internationaliste de classe à laquelle nous n’aurions que peu à rajouter ou préciser. Nous partageons donc la même position. Et, plus important encore, nous nous situons sans équivoque du même côté de la barricade de classe avec la TCI dans le moment et combat présent, et plus largement face à l’alternative historique, révolution prolétarienne internationale ou guerre impérialiste généralisée. En particulier, cela nous permet de partager globalement avec elle la compréhension que l’alternative historique et la guerre impérialiste généralisée sont d’ores et déjà, en tant que perspectives, des facteurs actifs de la situation, comme le montre clairement et tout spécialement la dynamique de polarisation et d’exacerbation impérialiste en cours depuis la guerre en Ukraine. Dans ces conditions, il est hautement significatif et crucial que des groupes communistes puissent autant que faire se peut parler d’une seule voix face à la guerre impérialiste en cours et dénoncer la responsabilité de toutes les bourgeoisies, celles des grandes puissances tout comme celles d’Israël, des pays arabes et même celle de Palestine, Hamas compris, dans les massacres chaque fois plus sanglants et barbares des « civils », c’est-à-dire en grande partie, des prolétaires, « israéliens » et « palestiniens », auxquels nous assistons sidérés et, de manière immédiate, impuissants.

La seconde est que la déclaration des camarades met clairement en avant que la guerre actuelle au Moyen-Orient n’est pas un simple énième affrontement entre Israël et palestiniens. Certes, le « conflit » a sa propre histoire et dynamique impérialistes. Néanmoins, son ampleur, tueries et moyens militaires employés des deux côtés, d’une part et les positionnements impérialistes que le carnage en cours occasionne d’autre part, sont le produit et un facteur des poussées à la guerre généralisée que la crise du capital impose à toutes les classes dominantes. La guerre actuelle n’est que le deuxième épisode de la marche à la guerre généralisée, après la guerre en Ukraine, que le capitalisme cherche à imposer à l’humanité toute entière et tout particulièrement au prolétariat international. Le phénomène le plus caractéristique de cette nouvelle dynamique ouverte depuis 2022 est bel et bien le fait que les lignes de fracture, d’opposition et de polarisation impérialistes qui s’expriment face à la guerre en Ukraine sont fondamentalement les mêmes pour la guerre au Moyen-Orient.

Cette compréhension de la dynamique concrète des poussées vers la guerre impérialiste généralisée est la condition pour pouvoir saisir l’ampleur et la signification politique – et économique – des attaques que chaque bourgeoisie lance et va toujours plus lancer contre chaque prolétariat. Et pour pouvoir fournir à chacun d’entre eux, selon les pays, les orientations et mots d’ordre qui lui permettront d’offrir la réponse, sa réponse, historique à cette avalanche de misères et de tueries que le capitalisme porte en lui et qu’il ne peut plus contenir et repousser dans le temps. En ce sens, la déclaration de la TCI ne se limite pas à présenter une prise de position internationaliste « juste en soi » et « valable en tout temps et toutes circonstances », mais elle fournit le cadre et la base pour pouvoir « décliner » dans la réalité de la lutte entre les classes, réalité définie principalement par la marche à la guerre et ses besoins, le principe de l’internationalisme prolétarien. Cette compréhension, basée sur la théorie révolutionnaire du prolétariat, sur le « marxisme », permet et permettra aux groupes communistes de se hisser, réellement, concrètement, à l’avant-garde et à la direction du combat inévitable de leur classe contre le capital, contre sa crise et ses guerres.

Le GIGC, 12 octobre 2023

« La position des révolutionnaires face à la guerre capitaliste est toujours la même : opposer la révolution sociale à la guerre, lutter contre ‘sa propre’ bourgeoisie et ‘son propre’ Etat national. »

GCI-ICG, Invariance de la position des révolutionnaires face à la guerre – La signification du défaitisme révolutionnaire – Communisme n°49

Le 7 octobre 2023 – un jour de plus pour un conflit sanglant qui dure depuis des décennies entre des fractions capitalistes opposées sur le territoire d’« Israël/Palestine ». Nos maîtres bourgeois poussent une fois de plus nos frères et sœurs prolétaires à s’entretuer et attendent de nous – selon l’endroit où nous vivons – que nous nous ralliions à l’un ou l’autre camp.

Le Hamas et le Djihad islamique lancent des roquettes sur les villes d’« Israël » et envoient leurs milices dans les rues pour exécuter ou kidnapper des « civils » et des « soldats »… comme à Srebrenica, à Sabra et Chatila, à Boutcha…

Les FDI bombardent et pilonnent aveuglément le ghetto de Gaza, rasant des quartiers entiers et interrompant l’approvisionnement en eau, en électricité, en nourriture, en médicaments… comme cela s’est produit à Falloujah, à Homs, à Marioupol… ou comme cela s’est produit tant de fois auparavant.

Nous avons maintes fois entendu des justifications pour soutenir la guerre sur le territoire de la « Palestine/Israël » – peut-être plus que tout autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale, celui-ci est dépeint comme une « guerre sainte » entre « le bien et le mal ». Cette argumentation bourgeoise belliciste est véhiculée par les médias, les politiciens, « la droite », « la gauche » et « l’ultra-gauche », ainsi que par certains soi-disant « communistes » et « anarchistes ».

On agite la construction idéologique bourgeoise de « l’exceptionnalisme juif/ israélien » à la fois dans un sens positif et dans un sens négatif, et elle est utilisée par nos ennemis de classe pour empêcher, entraver et écraser le développement de la solidarité de classe entre les prolétaires « juifs/israéliens » et « arabes/palestiniens ».

D’une part, les « Juifs/Israéliens » sont autorisés à défendre « leur État et leur identité », même par certains de ceux qui prétendent être des révolutionnaires et s’opposer à tous les États et à toutes les identités nationales, parce que « leurs souffrances furent uniques » pendant l’Holocauste.

D’autre part, différents groupes qui prétendent également être révolutionnaires et « lutter pour les intérêts de la classe ouvrière » n’étendent jamais leur appel à la fraternisation aux prolétaires « juifs/israéliens » et les mettent plutôt dans le même sac que leur « propre » bourgeoisie et appellent à la destruction d’Israël en tant qu’« État exceptionnellement oppresseur ». En même temps, au lieu de soutenir les prolétaires de Gaza et de Cisjordanie pour qu’ils se soulèvent contre leurs « propres » exploiteurs, ils appellent à soutenir l’État national « palestinien ».

En tant que communistes, nous rejetons totalement toutes les fausses communautés qui tentent d’unir les exploités à leurs exploiteurs ; le prolétariat du territoire d’« Israël/Palestine » n’a pas d’intérêts communs avec sa « propre » bourgeoisie, tout comme le prolétariat mondial n’a pas d’intérêts communs avec la bourgeoisie mondiale !

L’« anti-impérialisme » et la « libération nationale » ne sont rien d’autre que la défense des intérêts impérialistes de la fraction de la bourgeoisie qui n’est pas actuellement dominante. Rien ne change à cet égard, si cette fraction est beaucoup plus faible, ou si certains de ses dirigeants sont prêts à se sacrifier pour leur cause !

En tant que communistes, nous appelons à la destruction de tous les États pareillement, car ils ne sont rien d’autre que l’expression locale de l’État capitaliste mondial, une structure de la violence organisée de la classe bourgeoise contre la classe prolétarienne !

Prolétaires des forces armées « israéliennes » – vous n’avez aucun intérêt à défendre une quelconque « patrie juive », c’est la terre de « votre » bourgeoisie, pas la vôtre ! Refusez de tirer et refusez d’appliquer le blocus qui affame des millions de vos frères et sœurs de classe. Comme vous l’avez déjà montré à maintes reprises, refusez d’obéir aux ordres, résistez au service militaire !

Prolétaires des forces armées « palestiniennes », vous n’avez pas de pays à conquérir ! Refusez de tuer ou d’être tués pour les intérêts de vos exploiteurs !

Prolétaires du front « intérieur » – combien de fois avez-vous subi des bombardements, des pilonnages d’artillerie, des fusillades ? Combien de fois avez-vous été violemment réprimés par votre « propre » État lorsque vous avez osé faire grève ou protester ? Depuis combien de temps vivez-vous dans la misère ? Soulevez-vous et refusez de soutenir « votre » État et ses guerres, vous n’y perdrez que vos chaînes !

En « Palestine/Israël » comme en « Ukraine », en « Azerbaïdjan/Arménie », au « Soudan » et ailleurs, nos ennemis de classe nous transforment soit en chair à canon, soit en fabricants de canons. De plus en plus, tous ces conflits bourgeois « locaux » contribuent à la formation de quelques super-blocs qui s’affrontent, qui se rapprochent de plus en plus d’une confrontation militaire ouverte, éventuellement nucléaire. Une confrontation qui pourrait mettre fin à toute vie sur cette planète.

Notre seul espoir est de retourner nos armes contre nos « propres » généraux, contre nos « propres » patrons, de refuser d’obéir aux ordres, de refuser de produire du matériel de guerre – de s’opposer à la fois au carnage de la guerre capitaliste et à la misère de l’interbellum capitaliste (ou, comme l’appellent nos ennemis de classe, à la « paix ») !
Prenons exemple sur nos camarades qui se sont mutinés en « Russie » et en « Allemagne » contre la boucherie de la Première Guerre mondiale, ou de ceux qui ont fraternisé à travers la ligne des tranchées dans la guerre entre « l’Irak » et « l’Iran », ou de ceux qui portaient l’uniforme « américain » pendant la guerre du « Vietnam » et qui butaient leurs officiers à l’aide de grenades à fragmentation lors d’actions directes appelées fragging !

Prolétaires avec et sans uniforme, organisons-nous ensemble contre le système capitaliste d’exploitation du travail humain qui est à l’origine de toutes les misères, de toutes les oppressions d’État et de toutes les guerres !

Transformons cette guerre en guerre de classe pour la révolution communiste mondiale !

Guerre de classe – 8 octobre 2023

LISEZ AUSSI :

[GCI-ICG] Nous ne sommes ni israéliens, ni palestiniens, ni juifs, ni musulmans… Nous sommes le prolétariat !

in Communisme n°54, avril 2003

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